Index de l’égalité : Élisabeth Borne envisage un nouvel indicateur sur la part de femmes parmi les cadres dirigeants
Par Sixtine de Villeblanche, le 05/10/2020 - Lire la dépêche en ligne
"En mars 2020, 77 % des entreprises de plus de 1 000 salariés avaient renseigné leur index. Elles sont aujourd’hui 97 %. Depuis le 1er mars, cette démarche est devenue obligatoire pour les entreprises de 50 à 250 salariés : 52 % d’entre elles ont fait l’effort de le remplir malgré le contexte sanitaire et économique", indique la ministre du Travail Élisabeth Borne dans un entretien au Parisien le 4 octobre. Cependant, près de 17 000 d’entre elles n’ont pas rempli leur obligation. La ministre annonce qu’elle va enrichir l’index d’un indicateur sur la part des femmes parmi les cadres dirigeants.
"La dynamique de réduction des inégalités professionnelles est lancée", se réjouit la ministre du Travail, Élisabeth Borne, dans un entretien au Parisien, le 4 octobre 2020, à la veille de la semaine sur l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes. Si en mars dernier, 77 % des entreprises de plus de 1 000 salariés avaient renseigné leur index, elles sont aujourd’hui 97 %, indique-t-elle. Elle rappelle que depuis le 1er mars, cette démarche est devenue obligatoire pour les entreprises de 50 à 250 salariés. "52 % d’entre elles ont fait l’effort de le remplir malgré le contexte sanitaire et économique", précise-t-elle, soulignant que l'"on aurait pu penser que ces préoccupations d’égalité seraient davantage portées dans les grandes entreprises qui disposent de DRH. Finalement, grandes ou petites ne sont pas éloignées dans leurs résultats".
"La transparence imposée fait bouger les lignes"
Elle va désormais "mobiliser les services de la direction générale du travail pour contacter les 16 680 entreprises de 50 à 250 salariés qui n’ont pas encore rempli cet index". Élisabeth Borne pense que la crise liée au Covid-19 "ne doit pas faire passer au second plan la lutte contre les inégalités salariales", car "les écarts restent considérables". En 2020, les femmes sont encore en moyenne payées 9 % de moins que les hommes à compétences et à poste égaux, ce pourcentage monte à 27 % tous postes confondus.
Elle juge que "le simple fait pour les entreprises de devoir afficher tous les ans, avant le 1er mars, les résultats de l’index sur internet est une démarche qui leur permet de rester mobilisées sur ce sujet. Cette transparence imposée fait bouger les lignes. Elle a un impact indéniable sur la marque employeur et la réputation".
116 mises en demeure, deux entreprises sanctionnées
"Beaucoup d’entreprises sont dans une dynamique de progression", assure Élisabeth Borne : "Les lignes ont bougé car il y a un an, 17 % des entreprises avaient des notes inférieures à 75/100, il n’y en a plus que 4 % aujourd’hui". Elle cite les bons exemples de la filiale Safran Electronics & Defense, qui ne figure plus dans la liste des mauvais élèves, ou de GO Sport dont la note s’est améliorée entre les exercices 2019 et 2020, passant de 69 à 74. En revanche, "pour Derichebourg Propreté qui stagne à 62, Socotec Équipements qui régresse avec 65 et Securitas France à 69, il reste encore du chemin à parcourir".
En matière de sanctions, la ministre du Travail rappelle que "sur la base de cet index, l’inspection du travail contacte les entreprises non vertueuses (en dessous de 75) ou qui n’ont pas rempli leur index pour leur rappeler la loi". Cette année, 4 000 interventions ont été effectuées malgré les urgences liées à la crise, et au total, depuis mars 2019, il y a eu 116 mises en demeure (plus de 90 pour non-déclaration et une vingtaine pour absence de mesures correctives). "Deux entreprises ont été sanctionnées. L’une d’elles devra payer une amende équivalente à 0,8 % de sa masse salariale", détaille Élisabeth Borne, qui souligne par ailleurs que "certains secteurs sont à la traîne comme celui de la construction, de l’énergie ou encore des industries extractives".
"Il y a toujours un plafond de verre"
Enfin, elle trouve "choquant que 37 % d’entreprises comptent encore moins de deux femmes parmi leurs dix plus hautes rémunérations" (cette donnée constitue le 5e indicateur de l’index). Comme "il y a toujours un plafond de verre", la ministre du Travail annonce qu’elle va "engager une concertation avec les partenaires sociaux pour compléter cet index avec un indicateur supplémentaire sur la part des femmes dans les cadres dirigeants", car "c’est en agissant à ce niveau, qui est un vivier pour les Codir et les Comex, que nous pourrons changer les choses durablement".
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