Insoumission et prise du pouvoir, une contradiction

Depuis que je vois des distributeurs de tracts faire la promotion de l’insoumission, se proclamant eux-mêmes « insoumis », je m’interroge sur la contradiction qu’il il y a entre le fait de se revendiquer insoumis et celui de vouloir prendre le pouvoir, fut-ce démocratiquement, au nom de l’insoumission.

La démocratie implique l’acceptation d’une soumission de la minorité à la majorité, cela fait partie des règles du jeu. Les insoumis refuseraient-ils cette règle ? Dans l’affirmative, ils seraient contre la démocratie.

Que veut dire vouloir prendre le pouvoir si l’on se pose en insoumis inconditionnel ? C’est contradictoire, car cela voudrait dire qu’après avoir pris le pouvoir on accepterait de soumettre les autres à son ordre, à son autorité.

Plus fondamentalement, cela voudrait dire que l’insoumis serait capable de définir un ordre, une autorité, auxquels il faudrait qu’il se soumette lui-même, ce qui paraît impossible à qui se pose en insoumis inconditionnel.

L’insoumission serait alors une posture de minoritaire qui, revendiquant le pouvoir et l’autorité pour son compte, deviendrait, une fois qu’il a pris le pouvoir, l’autorité à combattre par la nouvelle minorité ainsi créée ; la moindre des choses serait qu’alors il ne s’appelle plus insoumis.

© Paul F. VALET, 6 mai 2022   

Identifiez-vous pour afficher ou ajouter un commentaire

Plus d’articles de Paul-Florian Valet

Autres pages consultées

Explorer les sujets