Interview de Taïg Khris, ancien Champion du monde de roller et fondateur de OnOff Telecom
Depuis sa création en 2014, l’éditeur de service de « cloud number », OnOff Telecom a levé près de 3 millions d’euros. Taïg Khris, ancien champion du monde de Roller et P-DG du groupe, nous explique ce succès.
Décideurs. Comment s’organise l’activité de OnOff Telecom ?
Taïg Khris. L’activité de OnOff est très riche en ce moment, je n'ai pas le temps de m’ennuyer. D’abord nous ouvrons un bureau aux États-Unis pour y développer le marché américain et international en général. OnOff emploie une vingtaine de personnes en France, et nous créons actuellement dix nouveaux postes techniques (ingénieurs télécom, designers, développeurs seniors, data scientist, etc.). Nous préparons également une autre levée de fonds pour la fin de l’année 2016. Si je regarde dans le rétroviseur, nous pouvons être fiers du travail réalisé en moins de deux ans. Nous sommes passés d'une simple idée sur papier à une véritable technologie, avec tous les développements que cela implique. Aujourd’hui, notre produit est sur le marché français et il connaît un réel succès, d’où l’idée d’un développement à l'international afin d’accélérer encore notre croissance.
Décideurs : En février 2015 vous revendiquiez 180 000 téléchargements. Où en est ce chiffre aujourd’hui ? Pour combien d’abonnés payants ?
T. K.Nous devrions atteindre le million de téléchargements avant la fin de l'année. Aujourd’hui nous avons plus d’un demi-million d’utilisateurs et la traction[1] reste très forte. Sur le produit existant (1er numéro gratuit), nous enregistrons une monétisation intéressante et significative, mais notre modèle économique va évoluer dans les prochaines semaines.
Décideurs. Avez-vous des concurrents sur ce secteur ?
T. K.Ne pas avoir de concurrents sur un tel secteur, ce serait inquiétant ! Bien entendu, il y a quelques start-ups à l'international qui ont des positionnements similaires. Notre force réside dans la technologie que nous avons développée et l'expérience utilisateur que nous proposons. L'internationalisation devient en ce sens un véritable enjeu pour nous, notre stratégie consiste à prendre rapidement le leadership dans un maximum de pays.
Décideurs. L’année 2015 fut marquée par plusieurs levées de fonds. Comment avez-vous trouvé ces investisseurs. Comment s’organise le capital de la société aujourd’hui ?
T. K.En effet, pour développer la société sans attendre, j'ai organisé deux tours de table, pour près de 3 millions d’euros. Il s'agit essentiellement d'investisseurs privés, même si deux fonds d'entrepreneurs sont entrés au capital. En tant que fondateur et CEO, je dispose d'une complète autonomie dans la gestion de la société. J’ai d’ailleurs fait le choix d’intéresser une partie de mes équipes aux résultats du groupe. Nous projetons de réaliser une importante levée d’ici à la fin de l’année. Pour le moment, nous disposons encore des moyens nécessaires à notre développement. Lever des fonds n’est pas, aujourd’hui, notre priorité. Malgré tout, de nombreuses structures nous ont contactés et je suis heureux de voir que notre vision stratégique, notre technologie et la façon dont nous structurons la société les intéressent.
Décideurs. Comme tout entrepreneur, vous avez certainement rencontré quelques difficultés. Pouvez-vous nous en parler ?
T. K.Comme de nombreuses start-ups, notre principale difficulté réside dans le fait de trouver de nouveaux talents. Le recrutement nous monopolise énormément, car il faut trouver les meilleurs, en un temps record. Et comme je dis souvent : « Les meilleurs sont rarement libres », ils sont soit en poste avec des salaires confortables, soit à la tête de leur propre projet entrepreneuriale. Nous ne travaillons pas encore avec des cabinets de recrutement, nous préférons pour l’instant gérer cette partie en interne. Je rencontre chaque candidat individuellement, une fois passé la sélection. C’est compliqué car il faut être capable d'attirer d'excellents ingénieurs.
[1] Capacité de l’entreprise à attirer des personnes autres que le cercle d’ami (étrangers, presse, influenceurs, etc.).
Propos recueillis par Hania Aït-Taleb