Italie, Turquie, Brésil, Chine : attention dangers…
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En voici un large extrait :
Les marchés et le consensus des investisseurs ont beau se voiler la face et considérer que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, les indicateurs avancés de la croissance mondiale sont de plus en plus formels : cette dernière, qui a déjà nettement ralenti, va encore fortement décélérer au cours des prochains trimestres.
Dans certains pays, la récession est même déjà là. A commencer par la Turquie, qui, après avoir été une des championnes mondiales de la croissance, sombre dans la morosité économique. En août, l’indice PMI des directeurs d’achat dans l’industrie turque est même tombé à 46,4. Cela fait désormais cinq mois que cet indice est sous la barre des 50, indiquant que la récession est bien tenace.
On recense désormais dix pays en récession industrielle. En plus de la Turquie, l’Afrique du Sud, Hong-Kong, Singapour, la Russie et la Corée du Sud se sont engoncées dans une morosité particulièrement dangereuse.
En outre, sept autres pays apparaissent de plus en plus menacés par la baisse de leur activité industrielle. A commencer par la Chine.
Et ce n’est pas tout. Car, la deuxième locomotive mondiale, en l’occurrence l’Inde, apparaît également menacée.
La situation est encore bien plus préoccupante au Brésil. En effet, après avoir déjà nettement ralenti au premier semestre 2018, la croissance brésilienne devrait encore souffrir sur le second semestre. En août, l’indice Markit PMI dans l’industrie a certes légèrement rebondi (tout en restant néanmoins faiblard à 51,1), mais surtout son homologue dans les services s’est effondré à 46,8, un plus bas depuis février 2017.
Après être passé de 2,2 % au quatrième trimestre 2017 à 1,2 % puis 1 % au cours des deux trimestres suivants, le glissement annuel du PIB brésilien devrait donc encore reculer au moins jusqu’à la fin 2018.
Mais les inquiétudes ne se cantonnent pas au monde dit « émergent ». En effet, le ralentissement a déjà commencé dans la plupart des pays européens.
Parmi eux, un apparaît susceptible de faire « déborder le vase », en l’occurrence l’Italie. Car, si jusqu’à présent, l’arrivée au pouvoir d’une coalition d’extrémistes n’avait pas causé trop de dégâts sur l’économie italienne, la situation vient de changer dangereusement.
L’évolution récente des indices Markit des directeurs d’achat italiens commence effectivement à donner le vertige. Dans les services, l’indice Markit a ainsi reculé de 1,4 point, ce qui porte à 5,1 points sa dégringolade depuis janvier 2018.
Mais il y a pire : dans l’industrie, l’indice des directeurs d’achat a également perdu 1,4 point en août, mais sa chute depuis janvier dernier atteint 8,9 points.
« Cerise sur le gâteau », cet indicateur avancé de la croissance italienne atteint désormais 50,1 et se retrouve ainsi à un plus bas depuis août 2016 et surtout à seulement 0,1 point du début de la récession.