Je suis une slasheuse !

Même le correcteur d'orthographe n'apprécie pas ce mot. Pourtant, c'est bien ce que je suis en train de devenir. Un slasheur est une personne qui exerce des activités professionnelles différentes, souvent au gré de ses envies. Aujourd'hui, je suis conceptrice rédactrice web / formatrice en enseignement supérieur du Bac +1 au Bac +5 / en cours de formation pour l'obtention d'un diplôme d'esthétique / .... (autre projet qui verra le jour prochainement). Autrefois le cauchemar des RH, les slasheurs sont maintenant bien perçus par les DRH ouverts au fait qu'une personne puisse avoir plusieurs facettes professionnelles.

Comment devient-on slasheur ?

Dans la vie privée, on est tous des slasheurs. J'aime lire / me balader / faire du fitness / courir / faire du shopping / aller dans des expos de peinture / suivre des visites guidées... Elles sont rares, les personnes monotâches en terme de loisir. Il suffit de transposer ce concept à la vie professionnelle et essayer de suivre ses envies, sans culpabilité.

Le problème est souvent la rentabilité. Si je coupe mon activité en plusieurs morceaux, continue-t-elle à être rentable ? Cela nécessite une vraie étude mais il est essentiel de se dire "peut-être que je passe à côté de quelque chose qui va me faire vibrer" ou dont le rendu va m'ouvrir des portes vers d'autres aventures. Des outils comme le bilan de compétences peuvent être un tremplin pour ouvrir son chemin professionnels en plusieurs brins.

Le déclic est souvent le #NoRegrets. On ne veut pas se réveiller un jour, en se disant "c'est trop tard, je suis passée à côté de moi-même". Je vois de plus en plus de jeunes adultes qui se lancent dans une filière, arrivent au bout de leur cursus mais finalement, cela ne correspond pas à leurs envies. Ils débarquent dans une nouvelle orientation avec un autre bagage qui rend plus riche leur profil. Ce n'est pas qu'un changement d'orientation, c'est souvent un rééquilibrage personnel et professionnel pour être en phase avec qui on est. Le phénomène de l'intrapreneuriat montre bien l'envie d'ouvrir les vannes et donner la place à d'autres envies professionnelles.

Le slasheur ose la polyvalence et quitte à brouiller les pistes, ses capacités d'apprentissage et d'adaptation sont plurielles. Cela oblige à beaucoup d'humilité : commencer un pan d'activité en tant que débutant, alors que l'on est considéré comme expert dans son secteur de prédilection, exige à beaucoup de recul sur sa personne. Peu importe son cursus et son parcours professionnel, on redevient débutant à chaque fois que l'on ajoute un slash à sa palette de compétences.

La problématique majeure du slasheur : le temps !

Et c'est le temps qui court (ok je sors). Le temps est coupé et réparti entre les différentes activités, ce qui engendre des frustrations. Il y a un event pro, zut je donne un cours. On fixe un déjeuner ? Je ne peux pas, je suis en cours. La deadline du rendu approche et mon brouillon n'est pas terminé... On ne peut pas courir 36 lièvres à la fois.

Par contre, zéro ennui garanti ! La polyvalence est de mise ! Il est fréquent de dire qu'un ordinateur sera plus efficace en monotâche qu'en multitask. Je crois que c'est bien ce qui nous distingue des machines, la capacité à suivre nos envies. Alors vous, êtes-vous également slasheur ?