Journée Terres à #IvrySurSeine. La première pierre est posée, il est désormais possible (et indispensable) d'être présents dans le débat public

Parce que seuls des sols en bonne santé garantissent la vie sur terre, cette journée des Terres ici à Ivry a eu pour objectif de nous permettre de mieux comprendre les enjeux liés à la préservation des terres, dans l’espace urbain mais pas que... en faisant travailler ensemble tous les acteurs : des institutionnels aux citoyens en passant par les chercheurs , les associations et les entrepreneurs.

Les sols sont une ressource indispensable pour nous les humains car ils permettent de nourrir chaque jour plus de 7,5 milliards d’habitants sur la planète. Ils constituent cependant une ressource rare car seulement aujourd’hui 33 millions de km2 sont des terres cultivables. Cela représente 6,4% de la superficie de la planète. Et chaque année, cette surface diminue. Au cours des quarante dernières années, quarante pour cent de la couche arable du monde ont été perdus. Les Nations Unies disent qu'il ne nous reste de la terre que pour environ quatre-vingts à cent récoltes, ce qui signifie encore quarante-cinq à soixante ans d'agriculture. Après cela, nous n'aurons plus de sol pour produire de la nourriture. Or, un sol détérioré met entre 15 et 25 ans à se régénérer si on agit de façon percutante. Et jusqu’à 40 ans si on le fait en dillettante. Je parle ici des terres agricoles bien sûr mais la problématique se retrouve aussi dans la qualité des sols en villes. Et là, ce n’est pas dans 30 ans, c’est maintenant que se pose le problème de la pollution des terres. Je prends simplement pour exemple ici à Ivry le collège Assi-Djébar : il aurait dû être inauguré en 2015 mais n’est toujours pas livré car il est installé sur un ancien site industriel pollué au mercure, une substance dangereuse très volatile.

Il est urgent d’agir pour stopper la dégradation des sols. Nous ne survivrons pas sans prendre soin de nos sols

L’objectif de la 1ère édition « journée Terres » à Ivry : nous permettre de mieux comprendre les enjeux liés à la préservation des terres, dans l’espace urbain mais pas que.

Pourquoi ici à Ivry ? Je suis Emmanuel Cazeneuve, le président d’une entreprise qui s’appelle Hesus. Hesus est spécialisée dans le recyclage des terres des chantiers de construction partout en Europe. Nous sommes installés à Ivry depuis le commencement il y a 14 ans. Nous y avons même inauguré notre nouveau siège social il y a tout juste un an. Certains d’entre vous y étaient.

A cette occasion, on a eu une idée un peu folle avec Monsieur le Maire : faire d’Ivry la capitale mondiale de l’économie circulaire… Nous avons posé le 15 novembre la première brique (en terre crue). Cette journée des Terres fait déjà d’Ivry la capitale française des Terres.

Quand on parle de Terres au pluriel, nous parlons de quoi ?

Bien sûr, pour la plupart d’entre nous, citadins, les Terres sont souvent vues comme un déchet : une fois qu’on a creusé pour les fondations d’un bâtiment, on se retrouve avec des tonnes de m3 dont on ne sait pas quoi faire. D’autre fois, les terres sont de véritables ressources : elles sont de la matière première pour des matériaux de construction, comme le béton de terre crue. Également un substrat pour un parc paysagé ou un jardin partagé. Ou servent en remblais pour certaines infrastructures comme les digues par exemple. Et les Terres se sont aussi, bien sûr, les terres agricoles. Et pour ma part, j’y suis particulièrement sensible, car je suis fils et frère de vignerons dans le bordelais. La qualité du sol y est un sujet central.

Le véritable problème, c’est que dans tous les cas, chacun travaille dans son coin, essaie tant bien que mal de faire ce qu’il peut avec plus ou moins conscience des conséquences. Personne n’a véritablement conscience des enjeux dans leur globalité. Résultat, le sujet des Terres ne pèse pas dans le débat public.

Comment ? Nous avons travaillé ensemble : Et je dis bien travailler !!! Lors des différents ateliers et tables rondes nous avons parlé, échangé, discuté. Mais l’objectif de chacun des ateliers était de ressortir avec une véritable feuille de route, des actions concrètes à mener pour chaque acteur. Et ça a été le cas!!!

"Le plus important ce n'est pas de venir mais de re-venir et avancer ensemble ", c'est pourquoi dès à présent, je vous invite toutes et tous à rejoindre le collectif "Agir pour les Terres" pour enrichir la journée Terres 2023.

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