L’ « IA Burnout » ne dit pas son nom, et pourtant…
Selon un rapport publié par BlackFog, 98 % des responsables de la sécurité déclarent travailler en moyenne neuf heures de plus que les heures prévues dans leur contrat ; 15 % déclarent même travailler plus de 16 heures par semaine au-delà des heures contractuelles.
Mais il y a plus important. Toujours selon Blackfog, 42 % se disent préoccupés par les attaques menées avec des outils basés sur l’IA. Et pour les contrer, 41 % allouent davantage de budget à des outils de sécurité eux aussi basés sur l’IA. C’est le serpent qui se mord la queue !
Voilà plusieurs années déjà que les études se suivent sur l’ « IT burnout ». Aujourd’hui, tout indique qu’il atteint des proportions inédites. Dans une enquête menée par OnePoll pour le compte de GoTo, 58 % des employés du secteur IT interrogés se disent submergés par leurs tâches et responsabilités quotidiennes. En moyenne, le personnel IT n’est capable de traiter que 85 % des tickets qu’il reçoit dans la journée. L’augmentation de la charge de travail est liée aux problèmes de cybersécurité (39 %), à la sécurité interne (26 %) et aux déficits budgétaires (25 %). Cette année, l’arrivée en force de l’IA n’a rien arrangé.
L’IA est là… et restera !
L’essor de l’IA suscite un mélange d’enthousiasme et de crainte. De fait, elle est devenue un élément standard de nos vies. Certains disent qu’elle représente un risque pour la civilisation telle que nous la connaissons, tandis que d’autres insistent sur le fait qu’elle va transformer notre façon de travailler, de vivre et d’interagir les uns avec les autres. Ce qui ne fait aucun doute, c’est que non seulement l’IA ne disparaîtra pas, mais elle est en plein essor. Vous pouvez vous faire tatouer cela !
Toutes les organisations parlent de l’IA et de la façon dont elle améliore l’efficacité et la productivité. 87 % des professionnels de l’IT pensent que l’IA conversationnelle augmente la productivité globale. En même temps, la stigmatisation et la peur autour de l’IA poussent certains employés à se détourner d’un outil qui peut améliorer leur productivité. À l’autre extrémité du spectre, on trouve les employés de l’IT qui utilisent fréquemment la technologie. Aujourd’hui, on sait qu’ils s’épuisent plus souvent que leurs pairs…
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L’IA ne résout pas l’épuisement professionnel, mais trop d’IA peut provoquer l’épuisement
Alors, quel argument est le bon ? L’IA est-elle un bouclier ou une épée ? La meilleure façon de résoudre le débat est peut-être de se demander si l’eau est bonne ou mauvaise. Trop ou trop peu d’eau peut nous tuer. De la même manière, l’IA n’est ni bonne, ni mauvaise. C’est la façon dont elle est utilisée pour améliorer l’humanité qui compte en fin de compte. Une chose est sûre. L’IA ne résout pas l’épuisement professionnel, mais trop d’IA peut provoquer l’épuisement professionnel. Une enquête menée auprès de travailleurs américains ( plus de 700 000 voix dans plus de 8 000 organisations ) a révélé que les employés qui utilisent fréquemment l’IA ont des taux d’épuisement professionnel 45 % plus élevés.
Upwork, la plateforme de freelance, confirme la tendance. Après avoir interrogé 2 500 travailleurs du savoir aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Australie et au Canada, 77 % des répondants déclarent que les outils d’IA ont en réalité diminué leur productivité et augmenté leur charge de travail !
61 % des personnes pensent que l’utilisation de l’IA au travail augmentera leurs risques de burnout. Et 87 % des moins de 25 ans. C’est énorme. Et terriblement inquiétant.
Alain de Fooz