Qui gouvernera ? Trump ou Musk ?
Le « tout-à-l’égout » X attire à nouveau les annonceurs ; ils devraient revenir pour gagner les faveurs d'Elon Musk et Donald Trump, avancent les observateurs -majoritairement européens- qui, un peu plus tôt, avaient pronostiqué sa fin.
C’est une lecture. Il en est une autre.
« Je t’aime Elon ! » Lors de son discours de victoire, Donald Trump a rendu un hommage bien plus appuyé au patron de Tesla et SpaceX qu’à son propre futur vice-président. « Une star est née ! [Elon Musk] est un mec exceptionnel, c’est un génie ! » Et le « president-elect » de se dire « ravi » de le compter dans sa future administration. Donald le doit bien à Elon : l’homme le plus riche du monde s’est imposé tout au long de la présidentielle américaine.
Résultat indirect, mais sonnant et trébuchant, on se presse à nouveau sur X, victoire républicaine oblige. Hier encore « persona non-grata », la plate-forme retrouve de sa superbe. X est resté l'endroit où l'on poste l'information en premier, même si on est passé d'un lieu de « breaking news » à une plateforme politique.
Ainsi, on se rappelle de la « primeur » sur X du commissaire Thierry Breton, le 16 septembre dernier, pour annoncer son éviction de la Commission européenne… lui qui avait fustigé, l’été dernier encore, la plate-forme !
On en retiendra qu’il est difficile de s’en passer.
Aussi, on oublie le passé, on efface des mémoires. Si les « fake news » d’hier n’ont pas disparu, on considère aujourd’hui le « levier politique ». Nombre d’entreprises, et non des moindres, chercheraient à entrer dans les « bonnes grâces d’Elon », à qui Trump a confié de vastes attributions en tant que responsable d’un nouveau département de l’efficacité gouvernementale.
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« Cela pourrait être considéré comme un canal officiel de communication de la Maison Blanche », a déclaré un directeur d’agence de publicité au Financial Times, ajoutant que la victoire de Trump a donné à Musk une nouvelle légitimité ainsi qu’un pouvoir sur les marques dans des secteurs qui pourraient faire face à de nouvelles restrictions réglementaires de la part du 47ème président des Etats-Unis. Bonne analyse.
En attendant, Musk jubile. « La réalité de cette élection était évidente sur X, alors que la plupart des médias traditionnels ont menti sans relâche au public », a-t-il déclaré, au lendemain de la victoire, le 6 novembre, à ses 203 millions d'abonnés. « You are the media now ! »
« C’était Trump… et maintenant c’est Musk », commente Mike Rothschild, journaliste et auteur du livre « The Storm Is Upon Us » (2022) sur le mouvement de conspiration QAnon. « Musk endosse le rôle de leader et il adore ça ! », analyse encore l’observateur.
Aujourd’hui, alors que Trump accède à la Maison Blanche, l’achat de Twitter par Musk il y a deux ans pour 44 milliards USD -et, selon les experts, ses efforts pour transformer le site en une machine de propagande pro-Trump- lui confèrent une influence considérable sur le mouvement.
« Cela place Musk pratiquement aux côtés du président élu des États-Unis, explique encore Mike Rothschild. Le voilà aux commandes du pouvoir avec un président qui lui est en quelque sorte redevable, du moins pour l’instant. »
Bon week-end,
Alain de Fooz