La Bourse de Paris devrait ouvrir en légère hausse
Les marchés en flagrant délit de « zénitude »
Hier, le Cac s’est établi à 5.567 points, c’est sa 16 ème séance consécutive au sein de l'étroite bande 5.550/5.620, montrant à quel point le marché est clame. Pourtant, les motifs d’inquiétude ne manquent pas. Aujourd’hui, Boris Johnson sera sans doute désigné comme Premier ministre du Royaume Uni. Alors que sa position pour un « Brexit dur » suscite de nombreuses critiques dans son propre camp et divise encore le pays, c’est sur un tout autre terrain, également miné, qu’il devra d’abord opérer : après la saisie d’un pétrolier britannique dans le détroit d’Ormuz, une crise diplomatique se prépare-t-elle avec Téhéran ? A observer les cours du pétrole, les marchés financiers ne s’inquiètent pas trop de ces nouvelles tensions avec l’Iran. Le baril de Brent reste quasi stable ce matin à 63,42$. Ce calme s’explique parce que la flotte pétrolière britannique ne représente que 3% de tous les navires transitant dans le détroit. Par ailleurs, si cette zone du Golfe Persique fait encore transiter un tiers des pétroliers mondiaux, son influence ne cesse de décroître au profit du Golfe du Mexique, selon les données de VesselsValue, citées par le Financial Times.
Vers une guerre des changes ?
A côté du marché du pétrole, celui des changes est l’autre terrain de jeu des grandes puissances en ce moment. Donald Trump est de plus en plus exaspéré par « l’affaiblissement volontaire des autres monnaies vis-à-vis du dollar ». Cela dit, la politique monétaire américaine explique une bonne part de l’évolution de la devise. Le fait que la Fed s’oriente plutôt vers une baisse de 25 points du taux des Fed funds et non pas 50 points, soutient le billet vert. Mais il est vrai que les chinois font en sorte de maintenir la pression sur le renminbi, afin d’atténuer les effets de la remontée des droits de douanes américains sur leurs produits. Mais pour l’heure, ces manœuvres n’inquiètent pas trop les investisseurs.
Sur le front des politiques monétaires, l’attitude de la Fed les 30-31 juillet n’est pas l’unique préoccupation des opérateurs, qui lorgnent également sur la BCE. Selon Bloomberg, la Banque centrale européenne envisagerait de modifier ses objectifs d’inflation, afin de se donner plus de flexibilité autour de la cible des « 2% ». A l’occasion du comité de politique monétaire de jeudi, Mario Draghi, son président, pourrait aborder ce sujet. Il devrait surtout préparer les marchés à une baisse du taux de dépôt de 10 points de base en septembre.
Enfin, le cœur du marché va battre au rythme des publications. Dans le Cac 40, seule Hermès va remettre sa copie aujourd’hui. En revanche, pas mal de sociétés internationales de premier plan seront sur le grill, comme Coca-Cola, United Technologies, Norsk Hydro ou UBS. Cette dernière vient d'annoncer un bénéfice net en légère hausse à 1,4 milliard de dollars (+ 1%), alors que le marché attendait une baisse de 24%. Edenred prévoit une nouvelle progression de son bénéfice opérationnel à un nouveau record en 2019 après des semestriels solides (+ 15, 6% à 249 millions pour l'Ebit). Faurecia a bien résisté au premier semestre et confirme ses objectifs pour cette année. Getlink, qui a vu ses profits légèrement reculer sur les six premiers mois à cause d'une grève des douaniers attend un Ebitda 2019 en léger recul avec un Brexit "dur".
Source Investir