La formation pourrait n'est qu'une simple variable d'ajustement sociale en France
Sur le sujet de la formation (et de l'éducation) il y a loin de la coupe aux lèvres. Les discours officiels sont pourtant toujours volontaristes et positifs : "c'est important, c'est une ardente obligation, ce sera un big bang..." mais ces beaux discours sont trompeurs et erronés pour plusieurs raisons
- La République Française a un totem premier qui est son école publique. Impossible pour l'Etat de le remettre en question, de refonder ou même de reformuler l'école. On a créé une armée d'un million de salariés non gérés, malmenés par leur employeur, souvent démotivés au sein d'une machinerie administrative monstrueuse, centralisée et qui travaille d'abord pour elle-même et sa propre survie (dans le vide des résultats éducatifs) Toutefois il semble impossible de remettre en cause (et au travail) cette institution. L'école publique française produit donc à haute intensité de l'échec non seulement scolaire mais aussi social, éducatif puis professionnel. Elle parvient à dégoutter des générations entières de jeunes d'apprendre, de travailler, de comprendre et de partager. Notre système éducatif initial (en incluant les facs) fait mine de former (en ignorant superbement les besoins des entreprises, de l'économie et des citoyens) une jeunesse largement abandonnée, par la société : l'école certes mais aussi par les familles et les entreprises.
- La France ayant tout misé sur son éducation initiale ("tout se joue avant 6 ou 12 ans") est incapable de se (nous) donner les moyens de former ses 30 millions d'actifs tout au long de leur vie (professionnelle et sociale).
- Les organismes de formation sont suspectés, leurrés et malmenés depuis au moins 2014
- Notre pays ment à ses organismes de formation en prétendant réformer la formation tous les 4 ans : Ces réformes ne s'attaquent en fait jamais frontalement au vrai problème n°1 des apprentissages, celui du naufrage (de plus en plus avéré, accéléré et attesté dans tous les indicateurs internationaux) de l'éducation nationale,
- Notre pays ment aux organismes de formation en leur faisant miroiter des financements inexistants, insaisissables ou insignifiants (le CPF soi-disant doté de 500 € par an et par titulaire alors que la cotisation formation en face est de 40 €/an au mieux)
- Notre pays considère les organismes de formation comme des punching ball, cibles que les administrations de contrôle ont le pouvoir de démolir sur de simples allégations de mauvaises utilisations de fonds formation. Sous le prétexte d'utilisation d'argent public (l'argent des cotisations des employeurs) on met en cage tous les OF alors qu'on autorise, via les services à la personne, n'importe quel "enseignant" à donner des cours particuliers subventionnés à 50% par l'Etat, ceci sans le moindre contrôle de sa part,
La politique des Pouvoirs Publics depuis 2014 c'est taper sur les petits OF et faire miroiter aux autres des fonds qui n'existent pas, ou à l'état de traces (les 15 milliards du PIC)
- Les organismes de formation privés (dont le nôtre) ont été écartés scandaleusement de la réalisation de formations dans le cadre du Socle des compétences (avec désormais les résultats lamentables d'un CleA insignifiant et quasiment réservé aux OF publics),
- La formation est soumise à un taux aberrant de TVA de 20%, c'est à dire qu'un OF privé qui propose ses formations CPF est systématiquement 20 % plus cher qu'un OF public exempté de TVA (l'exemption de TVA pour un OF privé l'éloignerait du monde de l'entreprise, sa vocation première),
- Les Pouvoirs publics se contre-fichent du sort professionnel et de l'éducation des travailleurs pauvres, il leur faut donner des gages aux organisations syndicales, quitte à créer des dispositifs soi-disant universel comme le CPF, dispositifs qui se retournent de fait contre les moins qualifiés (le droit à l'éducation différée restera longtemps encore un slogan vide de sens),
- Les fonds (insuffisants) du CPF ne sont même pas avancés par la Caisse des dépôts (qui disposent d'une bonne partie de l'épargne des Français) mais par France Compétences qui doit emprunter (à des conditions désavantageuses) sur les marchés financiers pour payer les factures des OF (payés par contre il est vrai dans les temps légaux),
- Les fonds insuffisants de la formation et la cavalerie pratiquée par les Pouvoirs Publics (je paierai l'année prochaine avec les futures cotisations ce qui est dû cette année) entraînent l'impossibilité pour les OPCO de lancer le FNE avant des mois ou de payer des formations réalisées à la fin de l'année précédente (novembre dans notre cas) jusqu'à la fin mars au moins (les cotisations formation ne rentrant que début mars et désormais transitant par l'URSSAF puis France compétences)
La formation en France n'est pas une activité libre et concurrentielle, ni une ardente obligation, une simple facilité de communication
La formation en France n'est pas une activité économique libre, ouverte à tous les compétiteurs et financée à hauteur des besoins des actifs mais c'est une activité contingentée, contrainte, malmenée et contrôlée par un état dictant ses conditions alors qu'il est lui-même incapable de donner l'exemple en formant ses personnels et en pilotant d'une manière satifaisante un méga OF appelé Education Nationale..
Si lors du prochain quinquennat notre pays ne dote pas réellement (et durablement) la formation d'un système financé, pérenne, fiable et fluide notre pays continuera sa descente aux enfers économiques, sociaux et éducatifs..
didier cozin il faut corriger le titre