La Graine et la Terre
Il est des moments dans la vie où les messages sont clairs. D’une telle limpidité que l’on pourrait croire qu’ils n’ont même pas de consistance. Un peu comme la vitre parfaitement propre donne à penser qu’elle n’existe pas entre nous et le paysage que nous regardons, certains messages offrent une expérience troublante où le message n’a même plus l’apparence d’un média.
Et pourtant en ce jour, le #crosstalk est parfait et m’a fait comprendre avec une telle profondeur la nature profonde du féminin et du masculin, que je résumerais en toute simplicité par
la Graine et la Terre
La Graine et la Terre ne sont l’une sans l’autre d’aucune utilité. Seule la Graine bien formée dans une Terre fertile offre l’éclosion de la vie !
La Graine porte en elle, le potentiel à venir, elle intègre en elle le tout parfait, la capacité intrinsèque à être la vie future. Par la même, elle porte la responsabilité de la viabilité de l’être, de sa bonne structure, de sa justesse, de sa droiture dans sa croissance. Elle porte en elle, un contenu, un élan, une tension, une direction vers le haut, signe de sa croissance à venir comme une élévation, un dépassement de soi par soi-même. Comme si cet être qui grandit prenait appui sur lui-même.
La Terre nourrit le potentiel pour le concrétiser, elle est la matrice sur laquelle le potentiel prend appui dans la réalité. Potentiellement, elle nourrit toute réalité, toute vie, quelle que soit sa nature. Elle porte la responsabilité de la croissance, du confort de l’environnement, de la protection quand la pousse est fragile et la générosité. Elle porte en elle, un réceptacle, une couverture, une chaleur, un accueil universel signe de la fertilité pour toute graine qui voudrait prendre son premier appui dans le monde.
Ce que la Graine et la Terre nous dise du masculin et du féminin, c’est que la Graine prend possession d’une Terre en s’y mettant au plus profond, en son sein. La Terre accueille de toute sa profondeur la graine qui vient s’y nicher. La Graine, ce contenu, trouve en la Terre, ce contenant, les moyens d’exprimer son potentiel. Sans la Terre, la Graine sèche et pourrit. Son potentiel est gâché. La Terre, ce réceptacle, accueille la Graine, cette eau de vie, pour se remplir de ce qu’elle n’a pas afin de donner tout son sens à sa matrice généreuse et universelle. Sans la Graine, la Terre est inutile et triste de ne rien faire pousser.
Si la Graine est une pointe qui vise à s’élever, la Terre est un creuset qui nourrit chaque élévation. Que serait un arbre si haut soit-il sans des racines profondément ancrées dans la Terre qui le nourrit et le stabilise. Quand nous voyons un arbre majestueux, il est facile de n’y voir que sa ramure imposante, mais prenons garde à la Terre qui chérit, chaque seconde, les aussi imposantes racines qui restent à l’abri dans son sein protecteur, d’où repartira un arbre meurtri par les intempéries.
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Je suis la Graine, le Père, le Masculin : je remplis, je m’élève, j’offre la vie.
Je suis la Terre, la Mère, le Féminin : j’accueille, je nourris, je porte la vie.
Voilà, pourquoi le sexe masculin est la plupart du temps proéminent, pénétrant, inséminateur et pourquoi celui du féminin est la plupart du temps englobant, invaginant, matricielle. Même au niveau cellulaire, le spermatozoïde pénètre l’ovule.
En est-il un plus important que l’autre ? Non, ils ne sont que complémentaires. Si le Masculin est la pointe, le Féminin est le creuset… Si la Graine peut prendre possession de la Terre, c’est uniquement parce que la Terre accepte de la faire sienne. Si la Terre peut nourrir et faire grandir la Graine, c’est uniquement car la Graine a voulu y pénétrer.
Aucune des caractéristiques décrites ici ne donne la primeur ou la supériorité à l’un ou l’autre. Que ceux qui voient dans certaines caractéristiques une raison de se rendre supérieurs se posent la question de ce qu’ils seraient sans l’autre :
Le Masculin, une velléité
Le Féminin, une vacuité
Aujourd’hui, j’ai vu un couple naitre, se reconnaitre et bientôt ils feront naître. Le Féminin était parfait dans sa capacité à s’offrir en matrice généreuse et accueillante, fière et joyeuse de porter la vie. Elle attendait depuis longtemps que son cocon soit le siège de la vie. Le masculin était parfait dans sa volonté de se tendre loin vers le futur, portant son potentiel de vie aussi loin que sa nature le pouvait en reconnaissant les limites de cette tension. Plusieurs fois, ils se sont regardés comprenant dans une intimité dont il n’avait pas l’intuition (sauf peut-être le Féminin, qui reconnait la vie avant le Masculin), qu’ils devaient donner la vie ensemble. Mais dans un mystère bien plus grand que celui de la complémentarité du Féminin et du Masculin, est apparu ce mystère trinitaire, où la présence de celui qui Est à transformer cette complémentarité en union fertile. Ils sont alors partis, confiants, sans savoir qu’ils étaient déjà une seule chaire, une seule volonté, une seule vie.
La suite leur appartient dans l’intimité de leur Cœur uni et moi spectateur, je rends Grâce pour cet enseignement aussi clair qu’une fenêtre propre donnant sa perspective sur la vie trinitaire.
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11 moisC'est beau mais la nature est pleine de surprise. Une graine est faite pour donner la vie. En revanche la terre n'est pas indispensable. La vie peut apparaître sur d'autres supports, du coton par exemple, de l'eau. Plus généralement, peu importe le genre ou le sexe, tant que les individus sont libres et heureux. Concernant la notion de rapport de force, oui les 2 sont indispensables, la graine et la terre. Cependant, la graine a pris le dessus dans certaines interprétations religieuses, dans certaines communautés, dans certaines cultures d'entreprises... Il y a une différence entre la poésie et la réalité 😉
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6 ansNos ancêtres qui ont nommé les choses ne manquaient pas de pragmatisme et de cohérence qui souvent nous échappent aujourd'hui. Matrice vient du latin matrix qui est un dérivé de mater, la mère. Hystera en latin c'est aussi la matrice. Ce mot hérité du grec ancien hustéra donnera utérus et hystérie dont on a longtemps cru qu'elle était une maladie propre aux femmes. Dans le Timée, Platon tente une explication : « La matrice est un animal qui désire ardemment engendrer des enfants ; lorsqu'elle reste longtemps stérile après l'époque de la puberté, elle a peine à se supporter, elle s'indigne, elle parcourt tout le corps, obstruant les issues de l'air, arrêtant la respiration, jetant le corps dans des dangers extrêmes, et occasionnant diverses maladies, jusqu'à ce que le désir et l'amour, réunissant l'homme et la femme, fassent naître un fruit et le cueillent comme sur un arbre ». La symbolique des chiffres à ce titre est également parlante car si le 1 est la représentation phallique, il n'est rien sans le 0, représentation* ancestrale du sexe féminin, qui lui donne sa référence et engendre sur sa base la suite des chiffres que nous connaissons. Au cours des générations, avec l'éloignement du sol accéléré par la recherche des réponses dans le ciel, la fenêtre propre s'est embuée, ne laissant plus toujours apparaitre ce qui pourtant faisait l'évidence de ceux qui en véritables génies ont formés le vocabulaire qu'ils nous ont transmis. * représentation laissant d'ailleurs croire à tort qu'il n'est qu'absence alors qu'il recèle rien de moins que le siège et le bassin de la vie.