De la Maïeutique à l'Ecoute Active : Le miroir qui réfléchit
Oui, on peut faire que vous soyez à côté de votre vélo pour vous permettre de bien vous observer en train de pédaler !
Les maïeuticiens sont des miroirs qui vous permettent de vous observer en train d'agir, de penser, de ressentir.
A quoi ça vous sert ?
Depuis des millénaires, nous nous appuyons sur nos semblables pour obtenir une vision plus claire de nous-mêmes, de ce que nous pensons ou ressentons. La "relation à l'autre" que nous entretenons est le nécessaire miroir qui nous permet de mieux comprendre qui nous sommes.
La plus lointaine description de cette pratique, de cette possibilité de mieux se connaître a été intitulée "maïeutique" ou l'art d'accoucher les vérités - "Maïa", dans la mythologie grecque, assistait les accouchements -. C'est le philosophe Socrate, qui a démontré que cette technique permettait de dépasser les croyances pour accéder au réel.
La technique est essentiellement une technique de questionnement. Ainsi peut être 'amené à la conscience' le 'savoir caché en soi'.
Aujourd'hui reprise par "l'Ecoute Active" de Karl Rogers, il s'agit de faire exprimer à une personne - ou groupe de personnes - tous ces savoirs.
Le questionnement utilisé est très spécifique dans cette pratique. Neutre et tourné vers l'objectif poursuivi par la personne, il évite, de par sa formulation, de porter un quelconque risque d'influence ou d'amoindrissement de la réflexion menée par la personne questionnée. Au contraire, le questionnement libère et approfondit les capacités cognitives (QI) et intuitives (Intelligence Emotionnelle).
Le premier niveau de "questionnement" est, d'ailleurs, la 'reformulation' qui permet de présenter l'effet miroir le plus pur pour permettre à la personne de prendre conscience de ce qu'elle exprime, de ressentir ce qui "résonne" en elle pendant qu'elle s'exprime et d'aller plus loin dans cette expression et la compréhension de ces ressentis.
Exemple de dialogue entre un client et l’accompagnant :
- « J'ai du mal à décrocher mon téléphone »
- « Vous avez du mal à décrocher votre téléphone ? » (ou, "vous dites que vous avez du mal à décrocher votre téléphone ! »)
- « Oui… j’ai peur de bafouiller, de ne pas être clair, surtout si je tombe sur le répondeur et qu’il faut laisser un message. »
- « Vous laisseriez un message dans ce cas ? »
- « Oui, c’est plus correct. »
- « Si cela arrive, vous diriez quoi dans ce message ? »
- « Je pense que je n’expliquerai pas vraiment pourquoi j’appelle »
- « Non !? »
- « Non, je préfère le faire dans un échange avec la personne. Comme ça, je peux estimer comme elle réagit à ma demande. Je peux adapter ce que je dis à sa réaction, voire, choisir de le faire à un autre moment. »
- « Comment pourriez-vous gérer au mieux le fait que vous tombiez sur le répondeur ».
- « Je peux préparer un message déjà tout fait, par écrit »
- « Dans quel but ? »
- « De prévenir que je veux joindre la personne pour échanger avec elle pour avoir un avis. Lui demander si elle peut me consacrer quelques minutes, si c’est possible dans les prochains jours et à quel moment ce serait plus pratique pour elle. Que je me permettrai de la rappeler prochainement.»
- « Vous allez écrire ce message ? »
- « Oui, c’est la solution. »
- « Comment vous vous sentez par rapport à ce coup de téléphone à donner ? »
- « Plus tranquille. d’ailleurs, je ne vais pas attendre plus longtemps ; j’écris le message pour le répondeur… d’ailleurs, je vais aussi rédiger les idées principales du sujet que je veux aborder si je l'ai au bout du fil. Et j’appelle, tout simplement.»
On voit dans ce dialogue, que la personne a les solutions pour avancer mais que le questionnement la pousse à les chercher, à les exprimer. De même, la personne est rassurée et peut passer à l'action.
Souvent, de tels blocages, s'ils persistent, ne permettent plus d'avancer sereinement et rapidement vers l'objectif qu'on s'est fixé.
Dans cette illustration, nous prenons comme hypothèse que l'appel est déterminant pour la personne accompagnée. Dans l'accompagnement, il est souvent important de faire valider, en préalable, que l'action projetée est bien adaptée à l'objectif. Le questionnement ne doit pas, dans ce cas, être un risque de déstabilisation de la personne mais une chance supplémentaire de réassurance concernant le chemin poursuivi.
D'autres outils sont utilisés comme "miroirs" pour que le mental, mais aussi, les ressentis de la personne puissent livrer toute les connaissances oubliées ou non utilisées, dans le cadre de la description claire et la mise en œuvre de ses projets. Les contes, le photo langage, les métaphores, mais aussi certaines pratiques quotidiennes comme la pleine conscience ( MPC) mènent à ce niveau d'expression.
Michel Bodin
solutionreflechie.com
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