La main visible des idéologues
Depuis un mois, nous constatons en tant que simple citoyen une situation inédite par sa gravité, où son organisation et sa gestion sont prises en main par le terrain. Pour palier aux pénuries, le système D, a dû prendre le relais d'un système impuissant à fournir le matériel nécessaire à l'économie réelle. Des couturières, mobilisées pour nous, nous fabriquent des masques alors que cette profession avait quasiment disparu. Des compétences ignorées voire dédaignées sont reconnues maintenant comme stratégiques, car contribuant à notre survie.
Nous avons découvert lors de cette crise, que les décisions prises par la technocratie publique au fil des années et dans une logique budgétaire, ont asséché les stocks de matériel vital. Nous ne sommes plus auto - suffisants, ayant compté sur les échanges dans une économie globalisée, pour nous fournir en ressources variées. Idem pour les Grands Groupes, qui ont délocalisé leur production hors d'Europe dans un souci de rentabilité et de performance financière. Le plus ahurissant est que ceux qui sont à l'origine de ces décisions, semblent en découvrir les impacts, alors que depuis des décennies les signaux d'alerte était patents : (chômage, disparition du tissu industriel, ubérisation de l'emploi, commerce extérieur systématiquement déficitaire, manifestations récurrentes de professionnels.) Mais il est vrai que si nous n'adhérions pas à cette pensée unique, nous étions des "ringards".
Juste retour des choses, des métiers que l'on n'avait jamais voulu valoriser s'avèrent indispensables. Ironie suprême, le Politique se retourne vers les quelques PME restantes, éloignées de la commande publique au profit de la Chine, dont il découvre qu'elles avaient l'outil de production et les compétences pour fabriquer des masques.
L'idéologie du juste à temps et de la compression des coûts, la fabrication des médicaments en Asie ; démontrent cruellement les limites du système et de la pensée unique, prônés par les idéologies en cours, au niveau Européen.
On est ahuri de la communication de certains dirigeants qui semblent découvrir qu'il ne suffit pas que l'on passe commande à la Chine, pour disposer de ce dont on a besoin, en période de tension.
Les injonctions contradictoires se multiplient : on ouvre grand les vannes, alors qu'on nous disait il a peu de temps, de nous serrer la ceinture, à cause de la dette, le pire fléau auquel nous devions faire face. Les cartes sont rebattues parce que le fléau a changé de visage.
Peut - être qu 'à l'épreuve du BAC dans quelques années, il y aura un sujet d' Histoire : la crise mondiale de 2020 : ruptures et continuités des doctrines économiques ?