la précarité énergétique
Aujourd’hui c'est la journée contre de la précarité énergétique.
Qu’est-ce que la précarité énergétique ? Qu’elles conséquences en découlent ?
Le terme de précarité énergétique vient du Royaume-Uni, il est tiré de l’expression: « FULL POVERTY » crée dans les années 1970 par des associations et des personnalités qui ont alerté les pouvoir publics sur le risque de mortalité hivernal accru en raison de hausse des prix de l’énergie.
La précarité énergétique est définie par la loi Grenelle II N° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant sur l’engagement national pour l’environnement . L’article 11 indique comme la difficulté qu’éprouve un ménage dans son logement « à disposer de la fourniture d’énergie nécessaire à la satisfaction de ses besoins élémentaires en raison de l’inadaptation de ses ressources ou de ses conditions d’habitat ». Plusieurs indicateurs sont utilisés pour quantifier ce phénomène.
Les ressources sont aujourd'hui considérées comme inadaptées en France lorsqu’un foyer consacre plus de 8% de son revenu à payer la facture d’énergie de son logement : chauffage, éclairage, etc. (taux d'effort énergétique). Les conditions d’habitat sont considérées comme inadaptées lorsqu’un ménage ressent un inconfort thermique (indicateur du froid ressenti).
De manière simplifié c’est l’incapacité à subvenir à ses besoins énergétiques de manière satisfaisante. Cette résultante est le fait de plusieurs facteurs : Ressources insuffisantes, Logement mal isolé, problème d’humidité, vétusté du système de chauffage et le prix des différentes énergies servant a nous chauffer.
L'Observatoire national de la précarité énergétique (ONPE), créé en France en mars 2011 « pour améliorer la connaissance et suivre les situations de précarité énergétique », croise différents indicateurs en prenant en considération les 30% des ménages les plus modestes en France. Dans son rapport de suivi annuel de novembre 2018, l'ONPE évalue à près de 3,3 millions le nombre de ménages en France métropolitaine en situation de précarité énergétique (dans lesquels vivent 6,7 millions de personnes), soit 11,6% des foyers du territoire (sur la base du taux d'effort énergétique).
Il faut préciser que les données les plus détaillées sur la précarité énergétique sont mesurées lors des enquêtes nationales Logement de l'Insee : la dernière d'entre elles a été réalisée entre juin 2013 et juin 2014 et la prochaine est prévue pour cette année.
Comment mesure-t-on la précarité énergétique ?
L’Insee évoque deux méthodes principales pour réaliser le diagnostic de la précarité énergétique, l’une est dite « objective », tandis que l’autres est dite « déclarative ».
Dans le premier cas, on considère qu’un ménage est en situation de précarité énergétique dès lors qu’il consacre au moins 10 % de ses revenus à des factures énergétiques. Ce mode d’évaluation provient des Britanniques.
Dans le second cas, le diagnostic se base sur les déclarations des ménages. La capacité à chauffer correctement leur logement et la problématique du paiement nécessaire à une consommation d’énergie suffisante font partie des données utiles à l’analyse.
Pourquoi est-il impératif de lutter contre la précarité énergétique ?
La précarité énergétique est un véritable problème de société dans la mesure où elle a des conséquences néfastes sur le bien-être des individus. Elle contraint les ménages touchés à effectuer des choix arbitraires au quotidien comme limiter le chauffage de leur logement, quand ils ne font pas complètement l’impasse dessus, ou se chauffer tout en sachant qu’ils se retrouveront en difficulté lors du règlement des factures. Cela peut également les contraindre à renoncer à certains types de dépenses pour pouvoir se chauffer.
La précarité énergétique peut avoir des répercussions sur la santé, avec le développement de pathologies (bronchites, asthme, allergies respiratoires, etc.), mais aussi au niveau psychologique, engendrant notamment un repli sur soi et du stress chez les personnes concernées. La sécurité des habitants du logement peut aussi être en jeu en raison des risques d’intoxication dus à une chaudière vétuste ou à cause des risques liés à l’éventuelle installation de dispositifs de chauffage d’appoint.
Qui et combien de foyer sont touchés par la précarité énergétique en France ?
La précarité énergétique en France touche environ 3,5 millions de ménages ;
Les ménages composés d’une personne sont majoritairement touchés, entre 55 et 65 %. La moyenne se chiffre entre 25 et 30 % pour les foyers composés de deux personnes ;
55 % des personnes concernées ont plus de 60 ans ;
62 % des concernés sont propriétaires-occupants ;
Les logements des ménages en précarité énergétique sont essentiellement des maisons individuelles, anciens (43 % ont été construit avant 1948), équipés d’une chaudière au fioul ;
65 % des concernés vivent en ville et 35 % en zone rurale ;
87 % des ménages confrontés à la précarité énergétique habitent dans le parc privé ;
70 % des foyers touchés appartiennent au premier quartile de niveau de vie, ce qui correspond aux 25 % de ménages les plus modestes.
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Bon à savoir
L’Ademe indique que si l’on prend en compte les différents indicateurs de l’Observatoire national de la précarité énergétique, le nombre de ménages touché pourrait en fait s’élever à 5,1 millions de ménages, ce qui correspondrait à environ 12 millions de personnes.
(Chiffre à prendre au conditionnel en l’attente de l’étude de 2020)
Qu’elles conséquences en découlent :
Conséquences financières:
Les difficultés de paiement des factures entraînent : L’utilisation d’autres budgets dédiés à des besoins tout aussi importants comme le logement, l’alimentation, l’éducation, etc…
L’instauration de mécanismes de restriction, voire de privation entraînant d’autres conséquences
Le recours aux aides, avec son caractère humiliant et autres travers des mécanismes d’assistance
L’endettement avec l’appel à l’emprunt ou l’étalement des dettes
Conséquences techniques
Les restrictions de chauffage ont des conséquences sur le logement :
un logement mal chauffé sera humide (le froid intervenant essentiellement sur l’environnement en diminuant la capacité de l’air à contenir de l’humidité)
un logement mal aéré sera humide & malsain
un logement humide : se détériorera, permettra le développement de moisissures, deviendra propice à l’insalubrité.
Conséquences sanitaires et sociales
Un logement dégradé ou inconfortable entraîne des conséquences sociales : sentiment d’injustice, vie sociale difficile, activités statiques difficiles (ex : les devoirs) difficultés à assurer un niveau d’hygiène convenable dégradation des relations avec le bailleur / avec les fournisseurs d’énergie
Conséquences sur la santé (comme évoqué plus haut)au sens large
Une ambiance froide engendre un certain nombre de phénomènes : de la fatigue : pour maintenir sa température interne, le corps doit compenser ses déperditions, le froid favorise des réactions vasomotrices, éternuement, goutte au nez, pouvant déclencher la transmission de pathogènes, des liens de causalité ont été démontrés pour un certain nombre de pathologies chroniques (bronchites chroniques, arthrose, anxiété et dépression, maux de têtes) et aigües (rhumes et angines, grippe ou gastroentérites), mais aussi des symptômes tels que sifflements respiratoires, crises d’asthme, rhumes des foins, rhinorrhées (nez qui coule) ou irritations oculaires.
Conséquences pour la sécurité des ménages
L’utilisation de poêles à pétrole ou de poêle à gaz peut être à l’origine :d’incendies, d’intoxications au monoxyde de carbone
Conséquences environnementales
La précarité énergétique, et plus globalement tous les logements dont la performance énergétique est faible, engendrent : un fort gaspillage d’énergie, des émissions de CO2