La quête de sens au travail : un besoin urgent chez les femmes.
Définition de syndrome
Vous me l'avez demandé « Pourquoi toute attitude marquante devient un syndrome ? », on pense tout de suite au roi de LinkedIn : "le syndrome de l'imposteur". Mais il y en a bien d'autres : Syndrome d'épuisement professionnel, Syndrome de Lima, Syndrome de Peter Pan, Syndrome de Stockholm, Syndrome de Paris, Syndrome de Stendhal, Syndrome de Jérusalem...
"Un syndrome est un ensemble de signes cliniques et de symptômes qu'un patient est susceptible de présenter lors de certaines maladies, ou bien dans des circonstances cliniques d'écart à la norme pas nécessairement pathologiques."*
En fait un syndrome c'est un malencontreux concours de circonstances entre une situation atypique et un état psychique momentanément défaillant.
Mythique story
L’histoire de Pénélope est légendaire (merci Homère).
Ulysse, mari de Pénélope, était parti depuis fort (fort) longtemps. D'ailleurs tous les hommes valeureux étaient partis de Grèce faire la guerre (à Troie). Ulysse avait tenté d'y échapper par amour pour elle, mais ses plans ne furent pas sans accroc. Bref elle l'attendait le jour et la nuit.
Les Dieux, qui s'entendaient plutôt bien entre eux à l'époque, firent du voyage d'Ulysse une sorte de Koh Lanta sur plusieurs saisons. Pendant ce temps-là, à Ithaque, les spéculations allaient bon train sur la survivance d'Ulysse. Pas de mari pour Pénélope, pas de roi pour Ithaque, ça a suffit pour déclencher une vague de prétendants aux 2 fonctions.
Pénélope les repoussait, pour rappel les hommes valeureux étaient tous partis, restait donc les autres, et puis Pénélope aimait Ulysse alors être raisonnable n'était pas à l'ordre du jour, ni du lendemain, ni du surlendemain. Et pour qu'elle ait tout le temps d'attendre, elle inventa un stratagème.
Elle prendra un nouvel époux lorsqu'elle aura achevé de tisser une toile. Mais elle tissait le jour et défaisait son ouvrage la nuit et ce pendant plusieurs années jusqu’au retour d’Ulysse.
Du mythe au syndrome
On nomme « toile de Pénélope » un ouvrage qu'on travaille sans cesse et que l'on ne termine jamais, et « syndrome de Pénélope » le fait de faire et défaire son propre travail. Mais pas que.
La ruse
Pénélope a choisi la ruse pour échapper à son destin. Elle ne s'est pas levée face aux prétendants pour dire « NON » comme d'autres personnages mythologiques on pu le faire. Elle vit sous la pression de son mensonge et sous celle du reste de la société qui attend qu'elle termine son ouvrage, qu'elle y mette un point final, pour qu'elle passe à autre chose et eux aussi par la même occasion.
Dans le syndrome de Pénélope ce n'est pas le côté astucieux que l'on observe, en fait, faire et défaire sans cesse montre le besoin chronique d'améliorer, pour un jour réussir. Le syndrome de Pénélope est une forme de perfectionnisme qui s’avère finalement stérile, elle ne produit rien, nocive, elle se pollue du mensonge, illusoirement rassurant et surtout parfaitement factice. Pénélope vit dans une urgence malsaine qu'elle a cocréée.
Le perfectionnisme de sur-place
Vos contraintes et les choix frileux que vous faites dans le cadre étroit de votre vie font que vous n’avancez pas, que vous ne progressez plus, que ce en quoi vous avez tant cru (diplômes, formations, partenaires...) vous ancre dans de l’espérance qui vous donne l'impression d'agir mais qui, en fait, vous fait juste patienter d'un avenir potentiellement meilleur.
Ce genre d’action immobile, faire, défaire et refaire, n’existe pas. Car les faits sont les faits, on ne peut pas vraiment les défaire et les refaire. On apprend parfois de ses erreurs mais on le les efface jamais.
Le syndrome de Pénélope c'est une soumission à la pression sociétale autant dans l'univers pro que perso. C'est s'adapter aux opinions, aux modes en laissant derrière soi la vraie Pénélope. C'est piétiner sa déjà petite estime de soi en lui disant si l'on ne bouge pas ça ne pourra pas être pire. Le syndrome de Pénélope c'est se cacher derrière la peur et justifier son immobilisme en parlant de sagesse et de raison.
Recommandé par LinkedIn
Pénélope : "Plutôt que de me confronter à ces prétendants, je vais les perdre dans le temps" sans voir que c'est elle qu'elle perdit in fine.
Pénélope va au travail
True story
Une de mes clientes travaille dans un magasin, elle range les rayons. C'est un travail temporaire, un travail qui devait ne durer que 6 mois et c'est son 7ème mois. C'est elle qui utilise le mot temporaire. Elle range les rayons toute la journée. Ça lui plait. La semaine dernière, en exprimant comment elle vivait ce 7ème mois elle m'expliqua comment elle passait son temps, comment ça lui était satisfaisant.
Elle range les rayons, puis déplace ce qu'elle vient de ranger dans un autre rayon "plus adéquat". Toute la journée.
C'est cette Pénélope qui m'a inspirée cet article. Elle est coiffeuse, ça a toujours été sa passion et il y a 2 ans elle a sauté le pas pour en faire son métier. Mais aujourd'hui elle range et dérange les rayons, en attendant.
Il n'a pas été facile de lui demander « en attendant quoi ?». Il fallait que moi aussi j'attende le bon moment, celui où elle entendrait le "pourquoi". Pourquoi tant de satisfaction à cette immobilisme agité ?
Sa réponse a été longue, évasive et je sais qu'elle est partie chez elle avec cette question mais j'en retiens ce bout de phrase « ça m'évite de penser ».
La perte de sens
Comme je l'ai vu avec ma Pénélope, la répétition, faire et refaire, devient une petite prison réconfortante. Les choses, minimes et sages, se répètent à rythme égal. Le cycle est harmonieux et peut même refléter le bonheur.
La routine tourne aux cercles de l'Enfer.
Le travail actuel de ma Pénélope n'a d'autre intérêt que de servir de barrière entre elle et sa peur de se réaliser, de faire, de possiblement échouer. Pénélope ne crée aucune valeur, pire elle gaspille sa propre valeur de vie. C'est un travail qui va à l'encontre de la définition même du travail.
Le sens au travail c'est une perception, c'est pour cela qu'il n'y a pas de potion magique applicable à tous ceux qui sont en quète de sens. Une perception à la fois de son travail mais également de son rapport à celui-ci. Le sens repose sur son vécu de l’expérience réelle du travail, sur l’interprétation qu’il en fait et de ses expériences passées. Il permet à l’individu de s’inscrire dans le passé, le présent et le futur.
Le sens au travail est la rencontre de 3 trois bulles dans lesquelles s’insère l’individu : individuelle, des relations professionnelles et enfin organisationnelle.
ÉPILOGUE
Ce que je fais le mieux c’est remettre le travail à sa juste place dans la vie de mes clients. J’écoute, beaucoup, j’analyse, ce qu’il faut, et je conseille, comme il faut. Bref je vous fais repartir vers votre métier actuel ou votre nouveau challenge sur des bases saines.
Parce qu’on a tous envie d’un quotidien plus serein, d’avoir des matins motivés, de garder, trouver ou retrouver sa confiance et son estime de soi.
Vous voulez prendre des décisions ambitieuses pour vous épanouir professionnellement, pour profiter de l'impact que cela aura sur votre vie personnelle ? Vous voulez créer, trouver ou retrouver le chemin vers VOTRE SENS UNIQUE ? C'est ce dont je suis capable.
*définition de syndrome - wikipedia.org
Artisan bijoutière réparation transformation transmission de savoirs
1 ansOh comme c'est étrange, je connais très bien une Pénélope ! Merci Julie pour cet article très intéressant que je découvre tardivement.
Renforcez votre efficacité et optimisez votre temps ! 🔹 Pour dirigeants, salariés et entrepreneurs 🔹Accompagnement individuel sur-mesure et formation collective 🔹️ Distanciel et présentiel
1 ansArticle très intéressant et très explicite ! Merci beaucoup Julie.
Chargée de recrutement et adm.
1 ansQuel enfer ce cercle ! Et elle doit commencer par fait quoi Pénélope ?
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1 ansJe découvre en te lisant le syndrome de Pénélope. Faire, défaire et refaire … pour finalement faire du sur place par peur d’avancer. C’est une forme d’auto-sabotage. Merci pour ce récit passionnant, lecture très sympa en ce dimanche 😉
Graphiste reine de l’édition 🤎 Créatrice de livres uniques et follement graphiques pour femmes engagées
1 ansAh super article Julie. Et cette Pénélope elle est touchante. Beaucoup de vérité sur le perfectionnisme. Cela me fait réfléchir en ce dimanche matin. Bonne journée ! Je dois aller ranger mon placard… encore.