La « sauvagitude », notre seul espoir?
Une idée aussi folle que géniale : et si les rebelles, les marginaux, les "sauvages" étaient en réalité les gardiens de notre avenir ? Dans un monde de plus en plus normé et contrôlé, ils incarnent la résistance, la créativité et l'esprit d'aventure. Le sauvage, c'est cette force vitale qui refuse d'être domestiquée, qui nous rappelle que nous sommes avant tout des êtres de nature.
Mais qui oserait affirmer que la clé de notre survie réside dans la « sauvagitude » ? Une idée aussi subversive qu'essentielle. Car derrière les apparences de civilisation, c'est bien le déséquilibre entre l'homme et la nature qui menace notre avenir.
Le Cri du Sauvage
Notre société, enfermée dans ses normes et ses contrôles, étouffe le sauvage qui sommeille en chacun de nous. Les rebelles, les marginaux, les déviants ne sont-ils pas les derniers témoins de cette nature indomptable ? Le sauvage, c'est cette force vitale qui résiste à la domestication, qui refuse d'être formatée.
Que nous disent les abeilles?
Chaque ruche comprend plusieurs catégories d’abeilles dont un peu moins connue abeilles éclaireuses qui ont pour mission de repérer des nouveaux emplacements pour essaimer, ce qui assure la survie de la communauté. Celles-ci sont entretenues juste pour cette mission. Rory Sutherland, le pape du Marketing, y fait référence dans une de ses conférences pour expliquer combien il est important pour la survie de l’entreprise d’investir dans la recherche et l’exploration de nouvelles possibilités. Et ce qui est vrai pour les entreprises et aussi vrai pour notre société.
Le prix de la domestication
En domestiquant la nature, nous avons sacrifié notre résilience. Les monocultures, les villes bétonnées, les réglementations excessives nous ont éloignés de notre potentiel de diversité ce qui a réduit dramatiquement les possibilités de choix.
Notre deuxième cerveau aime la diversité
Aujourd’hui les recherches commencent à démontrer un lien étroit entre la diversité de notre microbiote intestinal et nos capacités cognitives, notamment notre ouverture d'esprit. L’observation des Hadza en Tanzanie a permis de voir l’influence de la diversité alimentaire et de la richesse de l’environnement sur le microbiote.
Un microbiote riche et diversifié, nourri par une alimentation variée, favorise la plasticité cérébrale et nous rend plus aptes à accepter le changement. À l'inverse, une alimentation industrielle et aseptisée limite notre capacité intellectuelle et réduit les choix que nous pouvons faire. C'est pourquoi il est essentiel de préserver la biodiversité que ce soit dans notre corps, dans notre société comme dans notre environnement. Celle-ci ne pouvant faire l’impasse du sauvage, du non contrôlé et non réglementé, si apprécié par notre monde moderne.
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Le sauvage, un espace de liberté
Pour assurer notre survie, nous devons redonner au sauvage l'espace dont il a besoin. Cela signifie créer des zones où la nature peut s'exprimer librement, mais aussi des espaces sociaux où l'expérimentation et la créativité sont encouragées sans oublier l’espace intérieur où nous pouvons exprimer notre sauvagitude.
Il est impossible de réprimer le sauvage
Notre société est malade. Les chiffres sont sans appel : 35% des Français soit 20 millions de personnes souffrent de maladies chroniques. Un désastre sanitaire sans précédent qui n’est pas exclusif à la France, engendré par notre mode de vie non respecteux du vivant (métro-boulot-dodo), notre alimentation ultra-transformée et notre déconnexion de la nature sans oublier la société de contrôle. Nous avons voulu dompter le sauvage, mais c'est lui qui nous a domestiqués.
Le sauvage, relégué aux marges, se manifeste désormais sous des formes plus sombres : mafia, rébellion, maladies mentales. C'est un cri d'alarme que nous ne pouvons plus ignorer. En refusant de reconnaître la valeur du sauvage, nous nous sommes coupés du vivant.
La « sauvagitude »
Il est temps de remettre en question nos certitudes. Le développement durable, tel qu'il est conçu aujourd'hui, ne suffit plus. Nous devons repenser nos sociétés, nos économies, nos relations avec le monde naturel. Le sauvage n'est pas notre ennemi, mais notre allié.
C’est ce que nous faisons chez Club of Brussels où nous cocréons des îlots de régénération prospères et travaillons à réaliser un vademecum pour les gouvernements. Nous y recommandons, entre autres, de laisser des zones naturelles s’ensauvager et d’offrir des zones libres de lois pour les personnes qui souhaitent expérimenter de nouvelles manières de vivre.
En conclusion, la « sauvagitude » n'est pas une menace, mais une opportunité. C'est la clé d'un avenir plus résilient, plus créatif et plus juste. En osant embrasser le sauvage, nous pouvons enfin renouer avec notre véritable nature.
Orianne Corman
Experte en intelligence systémique
Founder @clubofbrussels
3 moisFabuleux bravoooo Orianne !!!!