la souris et le rapace juvénile
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la souris et le rapace juvénile

Mon cousin m’apprend que dans un refuge pour animaux blessés il rencontre une soigneuse en plein dilemme. Pour soutenir le développement des rapaces juvéniles, ceux qui ne savent pas encore bien chasser, elle doit leur donner des souris vivantes (les rapaces adultes peuvent se contenter de souris décongelées). Or son job est également de soigner les souris mal en point.

Ce qui m’intrigue dans cette perspective :

  • Comme dans un vrai dilemme, il semble qu’il n’y ait pas d’issue. L’exercice de son métier, dans ce cadre, la confronte donc à un choix impossible
  • La proximité entre l’image du refuge et l’image d’un espace en dehors du champ de la compétition pour survivre et donc la très mauvaise surprise
  • Le pouvoir révélateur de la question : le fait qu’une échelle de valeur, peut-être discrète la plupart du temps, se rende très visible d’un coup : soigner les animaux n’est pas une alternative à la loi du plus fort, le refuge est davantage une zone de transit pendant laquelle la loi s’applique
  • Le fait qu’il ne s’agisse pas vraiment d’un dilemme puisque, à moins d’un subterfuge, ou de sacrifier un autre animal, l’issue est contrainte. Cela s’apparente plutôt à un choix entre rester dans ce refuge ou en trouver un autrement spécialisé
  • Le fait que se confronter à ce choix fasse passer d’un plan de conscience à un autre. Rien n’est obligatoire, elle peut partir, mais si elle reste c’est en intégrant cette nouvelle vision de son rôle


Ce que nous pourrions imaginer :

  • Nous demander quels sont les dilemmes auxquels nous sommes confrontés, et, surtout, ce qu’ils révèlent
  • Nous demander, à rebours, ce que nous avons peut-être appris à accepter en choisissant de continuer tel job
  • Nous interroger sur les points de bascule, documenter ce qui s’est joué aux moments où les gens, tout à coup, s’en vont, certains de ne plus « s’y retrouver ».
  • Il existe un exercice assez fort qui consiste à écrire sur des bouts de papier le nom de 2 personnes avec lesquelles vous avez plaisir et facilité à travailler, puis 2 activités que vous affectionnez particulièrement, puis 2 compétences que vous maîtrisez et auxquelles vous vous identifiez et enfin deux missions qui ont du sens pour vous (l’ordre n’est pas respecté). Par un jeu de récit, on demande aux participants de se séparer, progressivement, de bouts de papiers, les uns après les autres. L’activité consiste à prendre conscience de ce qu’est le sentiment de la perte, de la certitude de ce sentiment en situation de changement. Évidement on ne s’arrête pas là et s’engage en général une belle discussion. Un autre effet de cette activité est le moment où certains décrochent, en disant, comme si le jeu était réel, « c’est insupportable !! je m’en fiche je pose ma démission ». Ce moment où il n’est plus possible de s’adapter au cadre est tout aussi révélateur pour les personnes et pour le groupe
  • Il y a une bonne question à la clé : qu’est-ce qui, en disparaissant, vous ferait certainement changer de cadre de travail ? Mon but ce matin n'est pas de vous pousser à démissionner mais de nous pousser, lorsqu'on ne se sent pas menacé financièrement et que la question peut se poser ainsi, à sonder l'équilibre entre ce qui nous attire dans ce qu'on fait, et ce qui nous attire suffisamment ailleurs pour s'y investir en vrai

Marie Christine Julian Caro

Coach Professionnelle Certifiée- Praticienne Narrative- Facilitation & Supervision

2 ans

S’il n’y a plus d’échanges, ni de création et surtout s’il n’y a plus de joie à être ensemble. Cette dernière raison m’a déjà amené à partir et du coup à retrouver des espaces de création joyeux! Comme tu le soulignes brice de margerie , c’est une question est révélatrice 😃. Merci !

Ton histoire revient aussi à se poser la question de comment sont mortes les souris congelées ... Et dans ce cas, la vraie question revient à connaitre ou préciser ce qui a (déjà) disparu comme composante de mon job. La réponse est claire pour moi. C'est le fait de ne plus m'obliger à répondre à un client. Ce qui révèle que c'est donc de m'obliger à choisir mes clients, mes combats, mes envies qui compte pour moi. Merci brice de margerie

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