Lakewood
Ce petit film solide n'est pas sorti en salle en France. Il a été diffusé directement sur Canal + (je l'ai vu dans un avion). Son réalisateur, Philip Noyce, n'est pas le perdreau de l'année (on le connaît notamment pour des adaptations de Tom Clancy dans les années 1990). Mais, revigoré, il a mis en scène la fabuleuse Naomi Watts avec une évidente passion pour l'actrice et l'envie d'offrir une pépite au marché, resté hélas assez indifférent. Ce qui m'a séduit, c'est d'abord une mise en scène audacieuse qui, pendant une longue première partie du film, expose l'inquiétude du personnage, confronté à une frustration double : l'impossibilité de savoir si son fils adolescent, soumis à un grand danger, est sain et sauf d'une part ; son jogging dans les bois l'ayant par ailleurs éloignée de lui, et les informations lui arrivant par téléphone augmentant progressivement son inquiétude d'autre part. Naomi Watts s'est emparée du rôle avec son talent habituel, dans un mélange de douceur et de détermination, les dérisoires contingences mondaines disparaissant instantanément au profit d'un but vital unique. Gare aux imprudents qui se mettraient sur son chemin, car maman ne fera pas de quartier. La réussite de son interprétation tient aussi à la complexité des sentiments qu'elle éprouve/exprime tandis que les informations qui lui parviennent font naître un doute : l'enfant qu'elle veut sauver est-il un monstre ? Très réussi !