L'apologie de l'échec, un état d'esprit
Temps Présent hier soir m'a choqué à plus d'un titre. Le projet de la gare de Lausanne soulève moults problèmes techniques et non des moindres, la statique des structures en est un, fondamental et prioritaire.
Mais, le pire de tous les problèmes réside, selon moi, dans l'état d'esprit qui souffle sur ce projet stratégique pour la mobilité en Suisse romande. A savoir, l'apologie de l'échec et l'obligation de fournir un résultat de qualité dans le respect des délais, de la planification et des citoyennes et citoyens, usagers et riverains de la gare.
Monsieur Ducrot, directeur général des CFF et ingénieur EPF de son état, finit par être agacé par les questions de Temps Présent : "Vous qui n'êtes pas dans ces projets, vous ne pouvez pas comprendre. Cette situation est normale. Il n'y a rien à voir, roulez". Son homologue de l'OFT quant à lui, petit sourire en coin, nous explique qu'il n'a pas à tenir compte des autorités politiques et que, oups, la tournure de phrase contenue dans le rapport émanant de l'office dont il est responsable n'était peut-être pas opportune. Lui, son job c'est de distribuer un feu vert, un feu orange (il ne sait pas trop) et bien sûr le rouge.
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Non Messieurs cette situation n'est pas normale ! Et bien sûr, il y a DES responsables ! Vous êtes responsables !
Car, si vous considérez que l'échec actuelle de ce projet, 13 ans de retard, est normale, comment voulez-vous que vos équipes, tant au CFF qu'à l'OFT, se sentent concernées et investies face aux populations et pouvoirs publics ?
Si les responsables de la NASA vous avaient précédé il y plus de 60 ans avec de telles motivations, l'homme n'aurait jamais marché sur la lune. Mais, peut-être que mon évaluation de la complexité du projet de la gare de Lausanne et du programme APOLLO n'est pas ... normale ?