L’avenir de l’analyse technique (II / IV) : la situation actuelle


L’auteur : Ingénieur CNAM en organisation, option : théories des systèmes (Chaire de Bruno Lussato), spécialité : analyse technique (Mémoire 1980).

Responsable Analyse Technique taux et changes (1990 – 2004) d’un groupe financier international

Président du 6 é congrès IFTA (1995), ex Président AFATE

Seul analyste technique  français :

-          Cité dans le livre d’AT le plus vendu dans le monde (Bollinger on Bollinger’s Bands) 

-          Préface de John Bollinger d’un livre consacré à l’ATDMF (2000)

-          Publié en anglais par une des principales maisons d’éditions US

-          Publié en espagnol par une des principales maisons d’éditions Espagnole

-          Présentation de « la méthode Cahen » dans le journal : Le Monde.


Un préalable, faire l’état de la situation. Mon article publié dans : Action Future N° 59 (2e trimestre 2016, pages 6 à 14) reste malheureusement d’actualité, rien n’ayant bougé. Ce sujet, jamais abordé, reflète bien l’état moribond de cette discipline. Plus exactement, il a empiré depuis que l’organisme mondial de promotion de l’analyse technique est devenu le bras lobbyiste des intermédiaires financiers.

Le but de l’analyse technique est d’utiliser une approche permettant de faire des plus-values sur les marchés financiers à l’aide d’outils non économiques.

Monopoly® : jeu de société permettant de rêver de faire fortune.

Rappel, le dogme de l’analyse technique :  se focaliser sur la recherche d’un objectif de prix / niveau d’un actif financier.  Cette notion est cependant obsolète depuis plus de trente ans, sauf pour les commerciaux. C’est d’autant plus « dérangeant » que ceci interdit de faire un money-management correct et donc de réaliser des plus-values régulières.

Cette question est abordée car des marchés (spécialement celui lié à l’or mais également ceux du cuivre et du silver) vont dans les prochains mois être concernés. Dans nos précédents articles sur le silver et celui sur l’or (septembre / octobre 2024) nous indiquons qu’un mouvement de hausse, de plusieurs périodes annuelles, est en cours. Essayer de mesurer un objectif chiffré risque d’aboutir à de graves erreurs en termes de performance et de money management. Pour se justifier, il est nécessaire de faire référence, par exemple, soit à celles d’East Rand et autres Buffelfontein entre 1973 et 1980 ou du Pinay 4,5 % et des actions françaises à la bourse de Paris à la même époque.  France Telecom et Alcatel entre octobre 1999 et début mars 2000 sont d’autres exemples similaires. Ainsi, vous pourrez vous convaincre que l’analyse technique classique ne peut que vous permettre d’obtenir des résultats médiocres auquel s’ajoute un stress qui peut avoir un retentissement important sur votre patrimoine ainsi que sur vos capitaux : santé physique et mentale, sans compter le temps perdu à se concentrer sur une approche d’un autre temps.

Pour réussir, il faut définir le sujet à traiter puis maitriser les techniques à utiliser pour obtenir le but recherché (démarches utilisées dans l’industrie et plus généralement dans toutes nouvelles activités). Dans l’ordre d’importance décroissante pour respecter la logique : organisation puis technique. Seul ce dernier point est traité par les AT. Bien entendu le poids de ce dernier point (quel que soit la qualité des outils : nous reviendrons sur ce point car l’anarchie la plus totale reste d’actualité, 8 ans après la publication de mon article) est secondaire par rapport au premier. L’organisation n’est jamais abordée dans les ouvrages d’analyse technique en dehors des articles que j’ai publiés depuis de nombreuses années.  Il n’est donc pas possible d’échapper au dicton : garbage in, garbage out. Ce qui prouve bien que l’utilisation de l’analyse technique classique ne sert qu’aux commerciaux (ceux qui vendent n’importe quoi : formations, livres, commissions sur abonnements, logiciels, mais ne mentionnent jamais les produits attractifs que leurs « parrains » ne commercialisent pas). A propos des experts en analyse technique, certains se vantent d’avoir effectué des études d’économistes comme s’il y avait une relation entre l’analyse technique et l’économie ! A priori, la notion de sécurité n’existe pas en économie et les échelles de temps incriminées ne sont pas toujours similaires. Cette notion de sécurité sera à nouveau abordée car primordiale, comme dans l’ensemble des processus impliquant des questions monétaires, de santé ou de protection de la Nation.

Pour se dire expert (ou plutôt être reconnu comme tel) il faudrait pouvoir faire état d’un poste d’analyste technique dans un établissement financier ayant pignon sur rue, pendant une certaine durée. C’est rarement le cas et pour cette raison, de nombreuses stupidités et inexactitudes sont propagées. Par exemple, il n’est jamais fait de distinction entre l’utilisation de l’AT pour chercher une opportunité et celle du suivi de marché. Ces deux approches sont très différentes et n’utilisent pas les mêmes outils pour y parvenir (analyses ponctuelles) et pour des analyses systématiques (EUR / USD, 10 Y T NOTE, etc). Je suis prêt à parier que certains « experts » n’ont jamais entendu parler du 10 Y… Plus grave, ne pas faire la différence entre la gestion et le trading. Les outils et les règles à utiliser pour la gestion et le trading (voir mon article : Le trading intra-horaire et les bandes de Bollinger) ne sont pas semblables. Se contenter de faire appliquer les règles de gestion au trading est suicidaire. La pratique du trading (opérations sur CFD d’une durée de quelques minutes) implique de mettre en œuvre des spécificités au niveau de l’organisation (et donc de la sécurité), des catégories et des types d’indicateurs. Ne pas le préciser lors d’une séance de formation relève de l’incompétence et même de l’imposture. D’ailleurs, l’ensemble des intermédiaires financiers mentionnent sur leurs sites que 75 % des opérations se traduisent par des pertes. Avec l’ATDMF, il est possible d’arriver à un taux de réussite supérieur à 85 % avec un Max drawdown qui ne dépasse pas le gain moyen d’une opération. Il y a donc un véritable problème au sein de l’analyse technique.

Dans notre prochain article (Avenir de l’analyse technique, III / IV):

L’avenir de l’AT (III / IV): que changer pour pouvoir réaliser des PV.

Nous proposerons quelques solutions aux problèmes évoqués.

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