🦋❤️🦋 Leçon de Camino : Le pouvoir des décisions

🦋❤️🦋 Leçon de Camino : Le pouvoir des décisions

Les décisions on pourrait les comparer à des panneaux disposés le long de notre chemin dès la naissance. C’est nous qui choisissons dans quelle direction aller. On met énormément de temps à en prendre conscience mais elles sont soit de formidables guides, comme cette magnifique flèche jaune de Santiago, soit de petites ornières à peine perceptibles. Ces petites ornières, additionnées les unes aux autres qui finissent par nous écarter peu à peu de notre propre route, celle sur laquelle nous sommes destinés à avancer. 

Nos décisions conditionnent notre voyage. Lors de cette grande aventure qu’est la vie, on comprend, avec l’expérience, que rien n’est vraiment linéaire, et que nous vivons dans une succession perpétuelle de hauts et de bas. Je pense qu’il faut se tromper, beaucoup de fois pour ma part, pour apprendre. C’est d’ailleurs comme cela comme apprend. On expérimente, on se trompe, on recommence d’une autre manière. Un jour, sans même s’en apercevoir, une pensée différente aura engendré une émotion, qui elle-même entraînera une action nouvelle pour un résultat différent. C’est ce que disait Einstein « Un problème crée ne peut être résolu en réfléchissant de la même manière qu’il a été créé »

C’est ça le changement, rien de radical mais au contraire un processus lent, long, quasi invisible qui nous transporte de l’enfer au paradis. Une décision, une simple décision peut nous ramener sur la route, et avec un petit coup de pouce du destin, sur l’autoroute du bonheur. Le changement n’est que le résultat des décisions que l’on prend. On change de point de vue, on essaie de tenter une nouvelle aventure, on assume parfaitement ses choix et on se retrouve dans une vie que l’on a choisie. Finis les regrets, plus de plainte inutile car on sait que l’on peut désormais agir pour changer ce qui ne nous convient plus. Terminés les bouc émissaires et coupables désignés, on ne se pose plus en victime mais soudainement, comme par magie, on prend conscience que l’on est pleinement protagoniste de sa vie. On passe de l’autre côté du miroir et on se demande pourquoi on n’est pas allé voir avant ce qu’il y avait de l’autre côté de la peur, de la honte, du manque de confiance, ou simplement de sa zone de confort. Une décision, une simple décision, peut conditionner par effet boule de neige tout le reste de sa vie. 

Tout cela on met plus ou moins de temps à le saisir en fonction des expériences que l’on vit, de l’éducation que l’on a reçue, des histoires et légendes qui ont influencé nos propres croyances. Ces mêmes croyances qui nous ont aveuglé en nous faisant penser que notre vérité était la vérité. On met du temps à s’apercevoir qu’aucun questionnement intérieur ne trouve sa réponse à l’extérieur. De même que ce qui se passe à l’extérieur ne peut être systématiquement tenu pour responsable des tourments intérieurs. 

Cela m’a pris du temps avant de comprendre que nous fonctionnons de l’intérieur vers l’extérieur, de nous-même vers les autres et non l’inverse. C’est une des conditions nécessaires pour vivre dans un monde d’abondance, celui que l’on a choisi. Ce sont notre comportement, notre attitude qui influencent notre rapport aux autres. Trop de problèmes viennent du fait que l’on valorise davantage le regard inquisiteur de l’autre, ou du moins on le pense être ainsi, au détriment de qui nous sommes réellement. Nous sommes capables d’étouffer cette lumière irradiante qui brille en chacun de nous pour rentrer dans un cadre qui ne nous correspond pas. Nous avons tous nos problèmes, nos faiblesses, notre vulnérabilité. Nous sommes tous des êtres imparfaits, et c’est de ces imperfections que nait notre perfection. C’est souvent dans ces blessures que l’on puise la force nécessaire pour dire stop. Leonard Cohen disait « il y a une faille dans tout, c’est par là qu’entre la lumière »

L’avantage de cette lumière est que, même lorsque la flamme semble prête à rendre l’âme, elle refuse de s’éteindre. Elle est simplement mise en sourdine mais libre à chacun de prendre la décision d’augmenter l’intensité et de la faire briller à nouveau.

Une chose est sûre, le jour de ta mort personne ne prendra ta place. Ni ton meilleur ami, ni ton frère, pas même la personne qui t’aime le plus au monde. C’est comme ça, chacun a son destin, son propre voyage à effectuer. Mais qu’est-ce que l’on va emporter au moment d’enregistrer une dernière fois ses bagages ? Les regrets d’une vie de frustration et d’amertume que l’on aura vue défiler sous nos yeux à travers le petit hublot de l’avion ? ou bien les milliers de sourires, de moments partagés, de rencontres, de discussions enflammées, de sensations, d’émotions de joie, de sentiments de plénitude que nous aurons vécus en marchant à notre rythme et en vivant la vie sur grand écran ? 

Quelle que soit la décision qui est prise, elle appartient à chacun, c’est la beauté des êtres humains, ce qui fait leur singularité. Mais si l’on trouve que sa vie n’a pas de sens, pas d’intérêt, il ne faut pas oublier que nous n’en avons qu’une, et tant que n’a pas retenti le coup de sifflet final, ça joue ! On peut changer le cours du « je » à tout moment, en le décidant. « Ils croyaient que c’était impossible alors ils l’ont fait », voilà ce qu’a dit l’immense Nelson Mandela. L’impossible est une création de l’esprit, une limite que l’on s’impose. L’impossible se conquiert pas à pas, seconde après seconde, centimètre par centimètre, décision après décision.

A cœur vaillant rien d’impossible dit le dicton, mais pour cela il faut que le cœur soit vaillant. Pas le corps, le cœur ! Il faut le désirer du plus profond de son âme, être aligné avec son moi intérieur, si on le pense on le dit et si on le dit, on le fait. 

La vaillance, le courage, c’est savoir reconnaître sa vulnérabilité, ses imperfections, ses blessures, ses faiblesses. Cela témoigne d’une partie du chemin intérieur déjà effectuée. Se regarder dans un miroir, en toute honnêteté, tel que l’on est et oser plonger la tête la première dans les profondeurs de son histoire. Analyser et tirer des leçons de ses erreurs et se souvenir intensément de nos moments de joie et de leurs origines. Affronter ce qui fait mal. Un mal pour un bien. Reconnaître ce qui est bien et bâtir sur des sourires plutôt que sur des chagrins. Un proverbe africain dit que « pour savoir où on va, il faut savoir d’où l’on vient ». Tout est en nous, notre mémoire émotionnelle n’oublie rien. Nos émotions conditionnent nos décisions. C’est de là que l’on vient, de l’intérieur de nous-mêmes. On ne peut jamais effacer le passé, c’est ainsi, il reste ancré en nous. En revanche on peut décider d’arrêter d’écouter les voix extérieures nous raconter notre histoire et prendre notre plus belle plume pour la tremper dans l’encre de nos échecs et écrire, nous-mêmes, l’histoire de nos victoires. Une décision, l’enfer n’est jamais très loin du paradis. Chacun a le choix d’élire domicile où il le souhaite. Il faut simplement en être conscient. Le bonheur ne tient qu’à une décision. La vie ne tient pas à grande chose, un fil tendu entre l’enfer et le paradis sur lequel nous ne cessons d’avancer comme des funambules. Chaque décision que nous prenons nous entraîne d’un côté ou de l’autre. Comme l’équilibriste personne d’autre ne peut marcher sur le fil à notre place.

Qu’est ce qui me rend heureux ? Si je ne le suis pas déjà, qu’est ce qui m’éloigne du bonheur ? et si je veux réellement l’atteindre, comment dois-je jalonner mon chemin ? 

C’est ici que se fait la différence entre les « plaintologues » patentés et les gens heureux, silencieux. Ils sont discrètement habillés du manteau de l’humilité de ceux qui n’ont rien à prouver mais simplement à partager. Ils ont trouvé la clé, la lumière de leurs yeux parle pour eux, on le voit, on le sait, ce n’est pas un secret. A chaque problème il y a une solution, la question est de savoir où l’on focalise son attention, sur le problème ou sur la solution. Si je ne suis pas heureux et que je ne fais rien pour améliorer ma situation, il faut l’assumer et non pas geindre en menant une chasse aux sorcières contre la terre entière. Le seul responsable c’est moi.

J’ai marché pendant longtemps à côté de ma vie, sans boussole. J’ai longtemps pris des décisions qui m’ont conforté dans l’illusion que la vie devait être vécue à cent à l’heure, en profiter le plus possible et tenter encore et toujours d’en repousser les limites. Un raisonnement ridicule ou tellement candide de pouvoir penser un seul instant que l’on pourra la défier et triompher de la mort. Vivre à fond la caisse, remplir le vide et les silences comme on peut, par peur de les affronter et de découvrir ce qu’ils pourraient engendrer. Croire que plus on va en faire et plus on va remplir notre temps sur terre, comme si la quantité allait obligatoirement entraîner la qualité. Je vivais tellement en déséquilibre entre ce qui bouillonnait à l’intérieur de moi et ce que je montrais à l’extérieur que j’ai fini par chuter. Lorsqu’on en vient à s’automutiler, que la violence des contradictions intérieures et de la perte de sens sont tellement fortes qu’elle se transforme en violence tout court, c’est que quelque chose ne tourne vraiment pas rond. Je me suis pété la main, comme un con, et toute ma vie avec. Je m’étais privé tout seul de ce qui me faisait vibrer dans la vie. Je chérissais le basket depuis toujours, et voilà qu’en un instant, en une mauvaise décision, c’était la fin. J’ai débuté un long voyage à l’intérieur de moi-même pour comprendre qui j’étais, non pas qui je pensais être ni ce que les autres voyaient de moi, mais qui j’étais réellement. Ce fût long, éprouvant par moments, mais tellement important. J’ai écouté mon intuition et suis parti sur les routes de Compostelle. De toute ma vie, après avoir pris la pire décision, je venais, sans le savoir de prendre la plus belle. Me briser la main aura était finalement un mal pour un bien.

Et puis un jour, il y a la révélation. Je me réveille sur une route espagnole. Comme tous les matins je mets mes chaussures de marche et j’enfile mon barda, et je pars, crevé, sourire aux lèvres vers l’inconnu. Marcher à la découverte du monde sur le chemin magique de Compostelle. J’ai appris à comprendre que les journées étaient les mêmes pour tous, elles durent vingt-quatre heures. J’ai appris qu’en ralentissant la cadence j’arrêtais de passer à côté de tout ce qui me rendait heureux. Je prenais le temps de rencontrer des gens, de connecter des énergies, des moments partagés, des parcours de vie. Mes journées, beaucoup moins stressantes, étaient sans aucun doute mieux remplies. Certes je n’avais pas généré de chiffre d’affaires, ni réalisé de profits mais je vivais ma vie, tout simplement, et ça n’a pas de prix. J’ai appris à aimer le temps, le silence et le vide. J’ai appris à aimer et à assumer mon histoire. J’ai appris à comprendre les signaux que m’envoyait mon corps, intimement liés à l’activité de mon esprit. J’ai appris que rien n’est figé et qu’il n’est jamais trop tard pour commencer ou recommencer. J’ai appris que j’avais eu une vie et que j’allais avoir une seconde chance de vivre une autre vie, celle qui m’a amenée là où je suis aujourd’hui, au paradis.

Le changement commence toujours par une décision et contrairement à ce que l'on veut se raconter, il n'attend pas le lundi. Le changement, comme le futur, se joue maintenant. 

Dans mon propre processus de changement, j’ai découvert que nos propres limites sont celles que nous nous imposons nous-mêmes. De la même manière que nous les créons, nous pouvons les détruire Il en va de même pour toutes ces croyances qui nous limitent à vivre la vie que nous méritons. Cette même et unique vie conditionnée par la somme de nos décisions et pour laquelle nous mourrons, seuls, avec personne pour prendre notre place. Libre à chacun de décider s'il veut avancer sur le chemin de l'enfer ou celui du paradis, c'est son choix, sa décision.

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