Le "double tamis"​ de l’indépendance énergétique et du décarboné

Le "double tamis" de l’indépendance énergétique et du décarboné

Le nucléaire a cette particularité qu’il est la seule énergie à passer le « double tamis » de l’indépendance énergétique et du décarboné.

En effet, à la différence des renouvelables par exemple, c’est une technologie maîtrisée en France et dont toute la valeur ajoutée est intégrée dans le PIB du pays. Un EPR construit en France contribue à 100% au PIB contre 40% par exemple pour une éolienne au vu des importations nécessaires (comme les métaux rares entrant dans la composition des rotors).

Certes, l’uranium doit être importé mais la diversité des régions et des pays fournisseurs (de l’Afrique au Moyen-Orient en passant par l’Australie et la Canada) et la facilité de stockage de ce minerai sur le long terme limitent au maximum les risques de dépendance.

Et redisons-le, car malheureusement, beaucoup de Français se font des idées fausses sur le sujet : la production d’électricité nucléaire n’émet pratiquement pas de carbone. Avec environ 12 g de CO2 par kilowatt-heure, l’électricité d’origine nucléaire émet 40 fois moins de CO2 que le gaz et 60 fois moins que le charbon, 4 fois moins que le solaire, 2 fois moins que l’hydraulique et autant que l’éolien (Source GIEC).

Dans ce contexte, la France doit défendre la légitimité de son modèle énergétique. A cet égard, il est regrettable qu’elle n’ait pas réussi à s’opposer à la décision de la Commission Européenne excluant le nucléaire de la liste des énergies « vertes » favorables à l’environnement dans le cadre de la démarche « taxonomie ».

Maintenir la puissance de notre filière nucléaire (et donc investir dans un nouveau programme de réacteurs) tout en développant les énergies renouvelables est indispensable si la France veut continuer à bénéficier de l’énergie décarbonée et compétitive dont elle a besoin et à jouer son rôle dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Thierry Pussieux, PhD

Delegate Director ITER/Fusion - Sherpa of the High Representative of France for ITER -

4 ans

Vous pourriez ajouter le tamis de la préservation de la biodiversité, puisqu'une centrale nucléaire est le moyen de production qui mobilise le moins de surface par GWh produits

Merci Dominique de ce nouvel excellent article Je ne sais pas ce qu’on a raté mais en arriver là est catastrophique et tellement contreproductif de ce qui est attendu par tous Taxons le CO2 et taxons le fort et dur

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