Le mug nominatif !

Le mug nominatif !

De cette histoire, j'en ai récupéré un beau cadeau que je suis fier d'exhiber car il résume mon anecdote en une photo. Comme disait Mao :

- une photo vaut mille mots !

Je suis persuadé que vous n’avez rien compris mais j'ai trente lignes pour vous retenir,

Ô vous chers lecteurs !

Tout commence sur une plate-forme de quai située à Nanterre dans les Hauts de Seine, le département neuf carré ou neuf deux comme disent les jeunes parisiens. La direction de mon entreprise avait investi dans de nouveaux bureaux en bois pour remplacer les anciens bureaux lourds et constitués de fer. Aussi, ces derniers avaient été stockés dans un coin du quai avant d'être mis au rebut. Un matin, un manutentionnaire s'approcha de moi et il me posa une question simple et directe :

- Grand chef (il parlait de moi) qu'allez-vous faire de ces vieux bureaux ?

Je lui répondis qu'il était prévu de les apporter chez un ferrailleur local pour destruction. Aussitôt Amadou me demanda :

- Monsieur, puis-je en récupérer cinq pour mes enfants ?

Puisque je suis de nature curieuse mais bien placée, je lui demandai combien d'enfants il avait. Notre manutentionnaire intérimaire me communiqua une réponse hors norme :

- J'ai 18 enfants !

Au vu de ma moue de surprise, Amadou me confirma le chiffre de dix-huit. Il m'avoua qu'il vivait avec trois femmes différentes. Il était conscient que ma culture européenne ne coïncidait pas avec la sienne dont la polygamie était autorisée... Je lui indiquai que l'entreprise serait heureuse de lui permettre de jouir de ces cinq bureaux. Par contre, je précisais à Amadou qu'il devrait venir me voir le jour de l'enlèvement afin que je puisse établir une autorisation de sortie de ce matériel. Je lui précisai que mon bureau était situé au deuxième étage et lui communiquait mon identité.

Trois jours après, bien assis à mon bureau, j'aperçus au fond du couloir, Amadou qui avançait d'un pas hésitant. Je me suis dirigé vers lui et mon regard fut attiré par le sourire appuyé de trois collègues. Je m'étais dit que je leur demanderai, après m'être occupé de mon visiteur du jour, la raison de ce comportement inhabituel. Amadou me salua en me disant :

- Bonjour Monsieur Mamanne !

Je descendais les escaliers des deux étages accompagnés d'Amadou afin de se rendre sur la plate-forme de quai. A chaque étage, je remarquais que des collègues étaient hilares sans raison apparente. Je n'insistais pas car je souhaitais m'occuper de "mon invité". J’ai confié à Amadou le document que j'avais préalablement préparé afin qu'il puisse retirer les bureaux en toute sécurité. Après avoir laissé Amadou, je me dirigeai vers mes collègues du rez-de-chaussée qui rigolaient comme des baleines. Je leur posai la question de leur comportement joyeux. L'un deux me répondit du tac au tac :

- Amadou m'a dit qu'il cherchait Monsieur Superman ! Et je lui ai dit que tu t'appelais Zimmermann et non Superman.

Je les ai laissés à leur joie du moment et j'escaladais les escaliers pour me rendre à mon bureau. A l'identique, je croisais mes autres collègues hilares du premier étage. Je leur demandai alors ce que je portais de drôle sur moi. Ma collègue Sylvie me répondit :

- On rigole car ton visiteur nous a demandé où se trouvait le bureau de Monsieur Batman.

On lui a donné ton nom et on lui a indiqué qu'il devait encore monter d'un étage. Je continuais mon parcours pour rejoindre mon bureau du deuxième en sachant maintenant pourquoi tout le monde se bidonnait ce jour-là dans le bâtiment. Mon collègue m'indiqua que "le gars du quai" lui avait demandé où se trouvait le bureau de Monsieur Spiderman.

C'est vrai que le pauvre Amadou avait tenté de faire au mieux pour prononcer mon nom à consonance germanique. Il avait donné les noms de héros de bandes dessinées ce qui prouvait le respect qu'il avait à mon endroit. Depuis cette drôle anecdote, j'ai inconsciemment toujours insisté que l'on cite mon prénom en lieu et place de mon nom. Pour revenir à mes premières phrases de ce texte, je tiens à vous indiquer qu'un Noël ma fille à laquelle j'avais raconté cette histoire, m’offrit un cadeau super original. Je reçu un MUG sur lequel était noté à la file indienne :

Superman - Batman - Spiderman - Zimmermann

Sachez que je le conserve avec grand soin car à chaque fois que je l'utilise, cette histoire rejaillit de mon cerveau.

Zahra B.

Coordinatrice Marché

4 ans

Franchement, j’aime beaucoup, le respect engendre le respect quelle que soit la culture 👏👏👏👏

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