Le sens de la fête
"Il ne faut pas avoir peur des records de Wall Street", "L'explosion des Marchés n'est pas terminée"... La presse économique regorge d’articles relatant chaque jour les performances des marchés financiers. Pas un jour en effet sans que ces marchés - américains en tête - ne volent de record en record. Et pas un jour sans qu’une nuée d’experts ne nous explique que, certes, c'est une bulle mais une « bulle maîtrisée » ; que, certes, les valorisations sont stratosphériques mais que nous ne sommes pas en 2000 et que les fondamentaux sont solides.
On peine à trouver une quelconque raison dans les valorisations actuelles
Certaines voix s’élèvent cependant, telle celle d’Antoine Flamarion, confondateur de Tikehau Capital, pour qui "on peine à trouver une quelconque raison dans les valorisations actuelles", et d'ajouter : "La période haussière dans laquelle nous nous trouvons est la plus longue depuis le milieu du XIXe siècle et, pourtant, personne ne semble y trouver vraiment à redire. C’est en particulier le cas dans les valeurs technologiques".
Le même s’étonne que « la valorisation totale des trois stars que sont Amazon, Netflix et Salesforce atteigne près de trois siècles de résultat net ».
Plus de vigilance et moins de complaisance
On pourrait en outre opposer trois chiffres à cette béatitude ambiante. Tout d’abord le PER de Schiller (indicateur qui mesure le rapport entre la capitalisation boursière et les bénéfices nets avec la particularité de se baser sur 10 années de résultats lissés) qui valorise le marché américain actuel comme étant le troisième plus cher de l’histoire après 1929 et 2000. Ensuite, le ratio Prix / CA qui témoigne d’un marché plus cher qu’en 2000, pourtant référence en matière « d’exubérance irrationnelle ». Enfin, le rapport entre la capitalisation des marchés américains et le PIB – suivi de très près par le milliardaire Warren Buffet - qui a atteint un record historique à 145%.
Ces chiffres ne sont pas nécessairement annonciateurs d’un crack imminent mais appellent sans aucun doute à plus de vigilance et moins de complaisance face à la valorisation excessive des marchés d’actions américains.
En attendant, et comme le souligne Antoine Flamarion, « les marchés, incorrigibles, continuent à vouloir profiter de la fête, même en sachant qu’elle touche à sa fin. Car on a toujours raison jusqu’au jour où on a tort ».
Middle-Office FX & Money Market
7 ansEn tous cas même Les Échos corroborent mes propos 🙂