Le transhumanisme en bref
Le transhumanisme est le courant de pensée qui défend l’usage des sciences et des technologies pour développer les conditions humaines tant sur le plan psychique que physique.
Entre autres, l’homme augmenté serait plus intelligent, avec l’utilisation d’interfaces cerveau-machines, plus empathique, avec l’adoption de la réalité virtuelle permettant d’appréhender aisément d’autres perpectives que la sienne, plus fort, plus résistant… jusqu’à devenir immortel.
Les penseurs transhumanistes étudient les avantages mais aussi les dangers qu’impliquerait l’avènement d’une nouvelle ère futuriste, fantasmée et décriée.
Les aspects principaux du transhumanisme
Celle-ci irait de l’homme réparé, que nous connaissons aujourd’hui, suite à un accident par exemple, à l’homme augmenté avec des prothèses permettant d’amplifier ses capacités physiques. Les êtres hybrides humains-robots, appelés cyborgs, existent déjà et conjuguent biologie avec technologie. Neil Harbisson, né avec l’achromatopsie, ne voyait qu’en noir et blanc. Il est ainsi devenu en 2004 la première personne à avoir une antenne dans la tête, le système lui permet de capter les couleurs pour les convertir immédiatement en ondes sonores.
L’avancée des neurosciences permettra une meilleure compréhension du cerveau humain. Les transhumanistes pensent que l’on pourra alors l’augmenter, c’est-à-dire enrichir nos capacités cognitives : perception, motricité, langage, mémoire, raisonnement mais aussi émotion, empathie, imagination, créativité…
L’utilisation de l’intelligence artificielle et des NBIC (nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives) se fait déjà au service de la santé et de longévité. La lutte contre le vieillissement est l’un des piliers des transhumanistes, selon lesquels nous pourrons atteindre l’amortalité, c’est-à-dire, l’arrêt complet du processus de vieillissement. En 2013, Laurent Alexandre, figure du transhumanisme, déclarait déjà “l’homme qui vivra 1000 ans est né”.
Les dangers et limites du transhumanisme
Les opposants au transhumanisme s’inquiètent en effet que les avancées technologiques pour le corps et pour l’esprit ne soient probablement réservées qu’à une minorité fortunée.
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Les financements de ces recherches sont aujourd’hui privés et ne viennent pas seulement des laboratoires scientifiques et pharmaceutiques mais aussi des puissantes GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon), qui investissent massivement les recherches et projets dans le domaine des NBIC, de l’IA, de la biotechnologie, avec des sociétés comme DeepMind, Boston Dynamics ou Calico.
L’intelligence artificielle pourrait devenir hors de contrôle par l’homme car bien trop supérieure à lui. Selon Ray Kurzweil, elle sera en 2045 1 milliard de fois plus puissante que les 8 millards de cerveaux humains réunis.
On peut également s’inquiéter de risques existentiels comme la création d’une nouvelle pathologie ou d’un virus en manipulant et en exploitant la génétique, le cerveau, le corps, qui restent des joyaux de complexité.
Le transhumanisme pose de lourdes questions à la fois éthiques et philosophiques, en impliquant la remise en question totale de notre vision et l’effondrement de nos certitudes sur la condition humaine et avec lui une crise de sens, une crise des repères, une crise des valeurs.
Si les prédictions se réalisent, on peut craindre la prédominance de l’opposition entre transhumanistes et bioconservateurs à l’échelle planétaire.
Sources :
Transhumanism And The Future Of Humanity: 7 Ways The World Will Change By 2030, Sarwant Singh pour forbes.com
L'imposture du transhumanisme, Danièle Tritsch et Jean Mariani pour pourlascience.fr
Transhumanisme, Gérard Chazal pour universalis.fr
Interview de Laurent Alexandre par Gilles Tanguy pour capital.fr
Directeur Général des Services chez SICTIAM
4 ansMerci