L'eau est indispensable à la vie

Se tiennent de 17 au 21 juin, les Agritech 2024, co-organisées par l’université de Limoges, Ester Technopole et l'Ambassade de France en Belgique, soutenues par Limoges Métropole et la chambre d’agriculture de Haute-Vienne. Dans ce cadre, se tenait ce mercredi 19 juin, à la mairie de Limoges, une conférence “ Entre-vues : Stress hydrique, nouveaux enjeux, nouvelles solutions”. Elle réunissait des intervenants au profils variés : Gilles Boeuf (président du Ceebios notamment), Jean-Emmanuel GILBERT (Directeur développement et co-fondateur d' AQUASSAY ) et Bertrand Venteaux (éleveur et président de la chambre d’agriculture 87).

Alors que le Limousin connaît un printemps très pluvieux, organiser une conférence sur le stress hydrique peut potentiellement laisser dubitatif. 🤔 Bien au contraire, comme cela l’a été rappelé et souligné lors des échanges, qui furent riches et instructifs. 

Tout d’abord “💧l’eau est indispensable à la vie !”, que ce soit pour le sol, les animaux, la végétation ou les humains. “La quantité d’eau sur la planète demeure constante”. En revanche, sa répartition, sa qualité évoluent et vont évoluer, oui ! Face à la modification profonde du régime des pluies🌧, nos systèmes socio-économiques sont à revoir. Ainsi, comme évoqué, les périodes où les prairies sont vertes sont désormais en décalage avec les besoins pour l’élevage. Il faut s’adapter et anticiper…

Ces variations extrêmes ‼️(sécheresses, fortes pluies très localisées sur des temps courts), que nous observons déjà, vont profondément “affecter les modèles économiques des organisations”. Elles nous obligent à repenser nos modes de gouvernances, nos pratiques de gestion de la ressource. “Si la technologie est une solution. Elle n’est pas La solution. Elle ne fait pas tout”, comme l'a rappelé Jean-Emmanuel Gilbert. Il faudra apprendre à faire autrement. Les anciennes recettes mobilisées précédemment sont inopérantes dans ce nouveau régime. Dans un monde de pénurie d’eau, il faut s’interroger : “qu’est-ce que je fais produire et comment je vais le produire”. “la question des arbitrages va se poser”.

Dans ce nouveau contexte hydrique, plus que jamais, la préservation des milieux naturels est nécessaire. Les zones humides et autres espaces lacustres et mangroves sont des alliées pour atténuer les répercussions de ces variations et pour le maintien de la biodiversité🪱.

Nous sommes face à un 🌊”tsunami” (Jean-Emmanuel Gilbert) au regard des enjeux à venir concernant l’accès à l’eau. A l'instar des passoires thermiques, nous avons construit des passoires hydriques pour servir nos activités quotidiennes.

En filigrane de ces échanges, la question de la finalité des usages a été abordée : de l’eau pour quelles activités économiques, quelle agriculture, quelles pratiques et quels produits. Après cette première question vient toute de suite une seconde question, celle relative aux dialogues de l’eau : comment accueillir le point de vue de l’eau, comprendre d’où il parle et comment construire un compromis concernant le partage de la ressource et tenant compte des besoins du vivant non-humain. 

Cette table-ronde instructive, ouvre également d'autres sujets :

  • Je songe notamment à la valeur que nous accordons aujourd’hui à l’eau, à différencier de la notion de prix.
  • En outre, classiquement, nous pensons à l’eau qui sort du robinet. Or, l'eau est à la base de toute activité économique (pas d'usine sans eau, pas de boulanger sans eau). Elle est présente dans mon ordinateur (la fabrication d’une puce de 2g. requiert 32l d’eau pure), dans mes chaussures, dans le vêtement que j'ai commandé (puis finalement que j'ai renvoyé), dans la pomme jetée car n'ayant pas le bon calibre ou n'ayant pas la bonne plastique, etc…L’expression empreinte eau, moins connue que pour le carbone, permet d'appréhender la diversité des liens que nous entretenons au quotidien avec l’eau (voir le jeu Eau'Rigine proposé par Eau’Dyssée qui en donne un très bon aperçu). 
  • il y a aussi la question de la solidarité territoriale. L'interdépendance entre amont et aval à l'échelle d'un bassin versant a été évoquée. Elle se posera potentiellement entre bassin-versant.

Enfin, nous sommes dans une course à la décarbonation de nos économies. En effet, il est impératif de réduire nos émissions de GES (Gaz à effet de serre). Pour cela, le choix promut par les institutions est l’électrification de notre économie. Or, pas d'électrification sans métaux et pas de métaux sans eau,... beaucoup d’eau. Si l’eau est un sujet local, territorial. L’approche systémique nous oblige à comprendre comment nous sommes reliés aux mines, comment leur exploitation a un impact sur la grand cycle de l’eau et au final sur le petit cycle de l’eau également.

Des arbitrages seront donc nécessaires. Il faudra faire avec la pénurie. La pratique de la délibération, l’accueil de la différence, la compréhension des attachements, la co-enquête seront autant de postures, d’outils à mobiliser pour progresser à tâtons dans ce monde incertain.

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