Les États-Unis et l'environnement : l'Histoire se répète-t-elle ?
Le 1er juin 2017, le président Trump annonce le retrait des USA des accords de Paris sur le climat.
Ceci ne constitue pas vraiment une surprise car, depuis son investiture, il s’est employé à faire (à tort ou à raison, adroitement ou pas) ce qu’il avait promis durant la campagne.
Peut-on parler de constance dans la position américaine ?
Les Présidents et l’environnement : (petit) rappel historique
- Le président George Herbert Walker Bush (1989 à 1993) donne le ton. Il déclare en 1992, juste avant le sommet de Rio :
“The American way of life is not up for negotiations. Period.”
- Le président William (Bill) Jefferson Clinton (1993 à 2001), peu avant la fin de son second mandat, prononce devant le Sénat un discours enflammé reprochant à ce dernier de ne pas avoir ratifié le protocole de Kyoto (95 voix contre - Républicains et Démocrates confondus, 0 pour).
- Le président George Walker Bush (2001-2009) inaugure son premier mandat en annonçant qu’il n’est pas question pour lui d’imposer à l’industrie américaine des mesures d'investissement coûteuses qui bloqueraient sa croissance et la mettrait en difficulté. Il annonce le retrait de son pays du protocole de Kyoto.
- Le président Barack Hussein Obama II (2009-2017) engage de nouveau les USA avec les accords de Paris sur le climat en 2016.
Les Américains et l’environnement
Le mode de vie invoqué en 1992 par le président Bush constitue un aspect central. Les Américains sont peu enclins à s’en écarter :
- surutilisation de l’air conditionné au point de ne plus pouvoir s’en passer ;
- multiplication du nombre de véhicules combiné à un réseau de transport en communs réduit ;
- espace aérien encombré, en réponse à des distances à parcourir considérables…
Des efforts ont été visibles en périodes de crise énergétique : celles des années 70 ont vu l’apparition (l’importation) de modèles de voiture moins gourmands ; celle de 2007-2008 qui a vu flamber le prix de l’essence et de l’électricité a contraint bon nombre d’usagers à laisser les grosses cylindrées au parking.
Temporairement. La tendance s’est inversée dès que la situation s’est améliorée. Traduire dès que le prix du litre d’essence a baissé.
Par ailleurs, le bilan de la présidence Obama est mitigé. Par exemple avec des avancées significatives en matière d’énergies renouvelables contrebalancées par la poursuite de la course aux énergies fossiles.
Quid de l’avenir ?
Il y a des raisons d’être optimiste : les questions de l’environnement aux États-Unis ne sont plus l’apanage d’une minorité d’illuminés. Plusieurs états et grandes villes ont fait savoir qu’ils suivraient les préconisations des accords de Paris. Le secteur industriel a commencé à se transformer et ne va certainement pas s’arrêter au milieu du gué en passant les investissements consentis par pertes et profits.
Donc, depuis 25 ans, plus particulièrement depuis une dizaine d’années, la donne a changé. Qui plus est, alors que Bill Clinton haranguait naguère le Sénat en lui disant que son vote avait fait perdre tout droit aux États-Unis de se présenter en leader du monde, ce sont les Américains qui, aujourd’hui, renvoient cette image à leur président.
Reste que, comme pour bon nombre de sujets, le pays est divisé. S’il semble aller dans la bonne direction, ce n’est certainement pas à grandes enjambées. Ce qui ne favorise pas la dynamique relancée à Paris en 2016.
Pour aller plus loin
Le 31 janvier 2017, je publiai l’article « Le management de projet selon le Président Trump ? ». Il s’est passé, en 4 mois, beaucoup de choses. Mais j'estime qu’il est toujours d’actualité.