Les besoins fondamentaux chez l'enfant
Pour l'immense majorité des parents, le summum de la réussite familiale, est de rendre les enfants heureux : ils sont alors à la recherche de l'équation qui ferait d'eux des parents parfaits ! Le but de ce post n'est pas d'offrir une recette miracle, mais de présenter quelques outils, d'envisager des pistes de réflexion, permettant de devenir plus complet.
De nos jours l'enfant, n'est plus considéré comme un adulte en devenir, mais bien comme une personne à part entière ; conjointement, ce n'est plus le mariage qui définit la famille, mais plutôt l'arrivée de l'enfant qui est tenue pour l'événement créateur de la famille. Or, si tout enfant qui vient au monde se trouve en état de dépendance par rapport à son milieu et durant toute son enfance, ce dernier devra satisfaire les besoins qui conduiront au bien être et permettront un développement plus harmonieux.
Certes, nous nous rendons compte que la non satisfaction de ces besoins pourrait avoir des conséquences dommageables sur la construction de la personnalité de l'enfant ; mais quels sont ces besoins ?
Pour TB Brazelton (Professeur à la Faculté de Médecine de Harvard) , et S.I. Greenspan, (Professeur à l'Université George Washington) il existe sept besoins chez l'enfant :
Le besoin de relations chaleureuses et stables
Le besoin de protection physique, de sécurité et de régulation
Le besoin d’expériences adaptées aux différences individuelles
Le besoin d’expériences adaptées au développement
Le besoin de limites, de structures, et d’attentes
La protection de notre aveniR
Le besoin d’une communauté stable et de son soutien, de sa culture
Outre ces besoins on identifie maintenant un meta-besoin, qui, s'il n'est pas comblé, entraîne la non faisabilité des autres : ce meta-besoin consiste à établir des relations stables, apaisées et affectives avec son entourage immédiat donc en premier lieu avec le système familial. Si on se réfère à l'élément humain développé par Will SCHUTZ, c'est le besoin interpersonnel.
Quel besoin interpersonnel chez l'enfant ?
Identique à celui de l'adulte, c'est la nécessité de créer et de maintenir une relation satisfaisante avec son environnement ; ainsi l'enfant doit satisfaire trois besoins fondamentaux :
1. Le besoin d’inclusion
2. Le besoin de contrôle
3. Le besoin d’affection
Ces trois besoins sont vus sur trois niveaux, à savoir, les comportements, les sentiments et le concept de soi ;
Le besoins interpersonnel d'inclusion
L'enfant devra au niveau comportemental satisfaire une relation psychologiquement confortable qui comporte un double aspect : j'initie des interactions avec les autres, les autres initient des interactions avec moi. Ce niveau d'interaction s'étendra sur une échelle d'un niveau minimum à un maximum (j'initie sans personne jusqu'à j'initie avec tout le monde). Il semble donc intéressant pour les parents de regarder les différences d'intensité de relations entre les membres d'une même fratrie.
Au niveau du sentiment, c'est la notion d'intérêt (est-ce que j'accorde de l'importance aux autres, suis-je important pour les autres?).C'est un aspect à prendre en considération, car dans certaines familles, la volonté bienveillante de laisser une liberté totale mais sans cadre pour l'enfant, engendrera un effet néfaste, non recherché : un enfant livré à lui même, sans cadre aura le sentiment d'être négligé ou sans importance. De même, ne pas aider l'enfant à prendre en considération les autres membres de la famille, freinera le développement de son empathie.
Au niveau du concept de soi, une "bonne inclusion" va permettre à l'enfant de se sentir digne d'être pris en considération. Donc il développera une plus grande estime de soi.
Pour développer une bonne inclusion, il est important que les parents accordent du temps : pour les plus jeunes on favorisera les moments de jeux, de lecture du soir, par la suite on privilégiera les repas familiaux pour échanger sur la journée et suivant l'âge sur des sujets plus "pointus". On partagera les activités sportives ou culturelles. Bien entendu, quel que soit l'âge, des moments de tendresse ou câlins sont fortement conseillés !
Les besoins de contrôle
Nous verrons par la suite (dans de nouveaux posts) que les besoins de contrôle chez l'enfant évoluent selon les âges.
Du point de vue du comportement le contrôle c'est le degré d'influence qu'exerce un enfant sur le système familial : les deux extrêmes étant l'enfant-roi avec son influence despotique sur la famille, et aux antipodes, la totale obéissance de style 19ème siècle, où les enfants ne parlaient pas à table, ne posaient pas de questions, obéissaient. Entre ces deux extrêmes, il est possible d'adopter une ligne de conduite favorisant le développement des ressources, sans emprisonner. L'enfant doit pouvoir exprimer des choix, le rôle parental consistant à lui fournir des informations suffisantes pour que ce dernier se sente décideur. L'aider par le questionnement ? Quand ils ont 3/7 ans, favoriser les questions fermées (réponse par oui ou non) , ultérieurement le questionnement sera composé par des questions ouvertes, permettant ainsi à l'enfant une plus grande réflexion, favorisant le développement de ses ressources.
Le besoin de contrôle au niveau des sentiments consiste à être capable de respecter les autres et à être respecté : je suis reconnu pour mes compétences, je reconnais les autres.
Au niveau du concept de soi, nous retrouvons la notion de maîtrise de soi, ainsi que celle d'expression spontanée.
Le besoin de contrôle chez l'enfant doit être satisfait au niveau du cadre. Ce dernier doit être structuré et défini, afin d'éviter toute émotion de peur. Mais nous devons aussi lui permettre de combler son besoin d'explorer, par ses propres expériences et de découvrir par lui même de nouvelles interactions humaines avec les systèmes extérieures à la famille. Le besoin de contrôle chez l'enfant pourra être développé par l'encouragement à l'indépendance dans et en dehors du système familial. Permettre à l'enfant de faire des choix simples au départ (choisir entre deux vêtements, deux activités) ; lui permettre ensuite d'intégrer d'autres groupes en toute indépendance (laisser jouer son enfant à l'extérieur avec ses amis, aller seul au cinéma, au sport, prendre des transports en commun), tous ces actes vont non seulement développer sa sociabilité, mais par l'indépendance que vous lui accordez, sa confiance en lui grandira.
Le besoin d'affection
.Le dernier des besoins est le besoin d'affection dans une relation humaine : besoin de créer avec les autres au niveau affectif, une relation satisfaisante.
Au niveau des comportements, cela va se traduire par le niveau d'intimité et d'amour que vous avez avec votre enfant. Est-ce qu'il vous parle facilement de ses pensées ou ses sentiments ? Est ce que vous êtes vous même ouvert ? Les enfants apprennent beaucoup par mimétisme, si vous développez votre congruence, c'est à dire un alignement cohérent entre ce que vous ressentez et les actions que nous menez, en évitant le néfaste : "fais ce que je te dis pas ce que je fais". Vous allez créer un environnement favorable au développement de ce besoin. Le besoin d'affection n'est pas monétisable. Par manque de temps, stressés ou happés par leur vie professionnelle mais de bonne foie, certains parents favorisent une « paix » par l'achat de cadeaux. Pourtant chacun se rend compte dans la vie professionnelle que le bien être au travail n'a aucune corrélation avec notre fiche de paie. Et nous sommes surpris d'entendre un enfant à qui on a acheté la dernière console, les derniers vêtements de marque se plaindre de ne pas être heureux ou aimé. La sécurité affective de votre enfant n'est pas monnayable, elle demande seulement votre investissement.
Au niveau des sentiments, la dimension de base est celle de la sympathie : nos enfants comme nous sont attirés par les personnes avec qui ils se sentent en confiance. La confiance étant la base de toute relation positive ou amicale. Notre comportement comme notre congruence, notre constance, notre fiabilité (honorer nos promesses), le fait d'exprimer nos émotions, nos sympathies dans les déceptions ou chagrins, va jouer un grand rôle au niveau des sentiments de notre enfant. A l'inverse le niveau des sentiments chez l'enfant aura un effet de levier important au niveau de son comportement, créant ainsi une spirale positive qui s'auto-nourrit. Satisfaire ces trois besoins développera chez l'enfant l'estime de soi.
Une faible estime de soi, conduit à grossir nos faiblesses, à minimiser nos qualités. Entraînant ainsi une faible confiance en nous et dans les autres. Cette spirale négative, si on se réfère à l'analyse transactionnelle engendre un comportement relationnel de type -/+ et -/-. (je suis pas ok,/tu es ok - je ne suis pas ok /tu n'es pas ok) En revanche une bonne estime de soi, en renforçant la confiance, donne l'envie et la capacité de développer notre potentiel. Vis à vis de nos relations nous sommes capables d'accepter des critiques de travail ou sur notre comportement. Nous aurons dès lors une position de vie du type +/+(je suis ok /tu es ok) Quand le concept de l'estime de soi est positif, il favorise le développement notre intelligence émotionnelle, qui est la conscience de soi (de ses émotions). La maîtrise de ses émotions. La capacité de savoir ce que ressentent les autres. Pouvoir réparer les dégâts émotionnels. Savoir interagir avec l'autre en étant conscient de son état émotionnel et de celui de l'autre. Un enfant qui aura une intelligence émotionnelle élevée, pourra développer plus facilement sa résilience. Cette capacité d'affronter les défis que la vie nous apporte
Jean-Michel Bini
Coach familiale
Webdesigner / Expert WordPress ✨ Sites et landing pages irrésistibles pour les boîtes du digital (Startups, SaaS, Agences...) @Pixel Pop! ✅ Noté 5/5 par +30 clients
3 ansJean-Michel, merci pour le partage !