Les chercheurs d’or de l’ère Digitale sont dans votre entreprise
Les entreprises ont en leur sein les "chercheurs d'or" de l’ère digitale. Dans les périodes charnières de transformation agiles de celles-ci, il est crucial qu’elles les valorisent et les mettent dans des conditions de trouver et d’exploiter les filons. Sinon, ils partiront.
Cultiver chercheurs d’or
Les « chercheurs d’or » de l’ère digitale sont des profils atypiques, souvent esseulés dans les organisations, car ils pensent différemment. Ils des idées pour faire évoluer leur Métier et le font savoir. Google leur accorde d’ailleurs 20% de temps libre [1] (et 3M 15%) sur leur temps de travail pour défricher et explorer des nouvelles directions et créer de nouveaux produits (comme Gmail, AdSense et Google Now !).
Les chercheurs d’or doivent être mis en position de créer, mais aussi de maintenir le lien avec les autres employés et de faire émerger de nouvelles synergies (en anglais on dit « connecting the dots »). Car dans les entreprises, l’intelligence collective n’existe pas par défaut. Il faut la créer par la volonté de tous.
Evitez le « Sois digital et tais toi ! » à tout prix
Face aux risques, et parfois à la peur, que génère cette nouvelle révolution (et ses prédicateurs), certaines entreprises préfèrent se rassurer en renforçant les contrôles. Que cela soit par la mise en place de processus d’engagement de dépenses longs et complexes ou par une limitation du champ des prérogatives de la hiérarchie (chaque décision devant être approuvée par le niveau supérieur).
« Sois digital et Tais toi » est leur nouveau mot d’ordre, avec des impacts dévastateurs sur l’engagement des employés et leur volonté de s’impliquer plus. Dans une organisation où on applique les ordres, sans moyen d’améliorer les choses ou de comprendre le pourquoi de ce que l’on fait, on valorise le faire faire (chef de projets, managers), au lieu du savoir-faire (ingénieur, développeur, vendeur de terrain) et du savoir être.
Après des années de Fordisme, et de mise en place de processus standardisés (où tout le monde est remplaçable et plus personne responsable), il devient difficile, voire impossible de faire bouger les lignes en interne.
Le risque encouru : la fuite des « innovateurs » internes
Il n'est donc pas étonnant de découvrir que ces "chercheurs d’or" digitaux soient souvent, et de plus en plus, obligés de quitter l’entreprise où ils ont évolué.
Ils vont devenir des consultants externes ou des entrepreneurs de start-ups, et parfois s’exiler dans des pays ou sociétés plus propices. Ce sont pourtant eux, les profils atypiques qui font peur (comme admirablement décrit dans l’interview d’Alexandre Pachulski, Directeur Produits de TalentSoft [2]). Pourtant, ils sont les plus adaptables, volontaires et porteurs de meilleures chances de réussite pour l’entreprise et son écosystème (le fameux « outside-in »).
Identifiez et préservez vos "chercheurs d'or"
Les sociétés doivent créer des programmes dédiées aux chercheurs d’or, et mettre en place des solutions agiles pour leurs permettre d’innover. Permettre à ces talents de prendre des risques, afin de pouvoir exploiter des « fenêtres de tir » éphémères et fructueuses. Car une fois identifié, le filon ne sera exploitable par l’entreprise que quelques dizaines de mois. Pas plus !
Ressources :
[1] “Google's Best New Innovation: Rules Around '20% Time”, Forbes, 2013.
[2] "Les entreprises ont peur des profils atypiques", Blog Mode d’emploi.
✅Directeur de projet , Gouvernance IT, Cybersécurité ✅
9 ansEn général, en observant bien, et en écoutant on peut vite repérer les collaborateurs susceptibles d'être ces "chercheurs d'or"..il faut "juste" le vouloir..et que la culture d'entreprise s'y prête
Plateformes digitales, et de données et stratégie d'architecture d'entreprise
9 ansEn ce qui concerne la différence entre un hurluberlu et un bon prospecteur. Comment qualifies-tu Steve Jobs (a l'époque Next), Xavier Niel (Free), Zuckerberg et Rolland Moreno ? Je dirais que le "bon prospecteur" est celui qui aura des résultats de manière plus ou moins prévisible (innovation incrémentale), c'est celui qui rassure l'entreprise. Ca créé de l'animation, du mouvement, et ne protège pas des disrupteurs. L'huluberlu (celui qui veut un mac quand les autres ont un PC, qui veut du cloud et pas des serveurs dans son bureau, qui veut des données pour faire de l'analytique et ne pas utiliser le datawarehouse) lui défriche des zones inconnues (océan bleu). L'huluberlu veut être jugé sur ses résultats, pas sur la manière dont il écrit ses emails. Car l'huluberlu doit se battre face au conservatisme pour faire bouger le lignes. Et l'huluberlu a souvent trois coups d'avance ... C'est la son plus grand défaut. Un chercheur d'or aime son entreprise et à un sens aigu du danger qu'elle court, face au ronron ambiant. Il faut donc lui aménager une place dans l'entreprise.
Plateformes digitales, et de données et stratégie d'architecture d'entreprise
9 ansLe digital, la complexité des systèmes et de la gestion des communautés en réseau (interne ou externe) implique une perte de contrôle de la hiérarchie. On ne peut plus établir des plans, et les imposer à des ressources qui souvent en savent plus que le chef. A des plans bien organisés et des équipes en arbre, on va devoir passer en mode collaboratif, avec des ajustements agiles quotidiens. Certaines personnes sont beaucoup plus à l'aise pour naviguer en réseau, et d'autres pour gouverner en mode commande/controle. c'est pourquoi, les entreprises ont souvent séparées les aspects innovations/recherche, des aspects opérationnels (excellence dans l'exécution). Or, avec le numérique, cette distinction et distance n'a plus lieu d'être. C'est encore plus vrai avec les plateformes, ou il faut gérer les points de vue différents des multples particpants (demand/supply/developeur) et des business modèles différents. Il suffit de suivre ce qui s'est passé récemment sur Reddit pour comprendre à quel point les communautés sont importantes. Un produit offre des fonctionnalités, une plateforme des communautés.
Fully retired - From where I stand, looking behind is a way to appreciate the future. From Experience to Wisdom
9 ansQuestion, est-ce nouveau? est-ce typique du digital? mon impression est non. Les innovateurs ont toujours dérangé les organisations en place surtout si ces innovants n'ont pas la fibre "communiquante" pour ne pas dire "politique" et travaillent seuls dans leur coin. Commentaire, comment différencier un "bon prospecteur" de l'hurluberlu qui prend le mica ou la pyrite pour de l'or (ref l'or des fous)?