Les organisations françaises et le jarglish, le jargon anglais.
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Les organisations françaises et le jarglish, le jargon anglais.

Le citoyen perd-il son identité en abandonnant sa langue ?.

La bible nous raconte une histoire merveilleuse et terrible à la fois : Celle de la tour de Babel. Les hommes s’étaient installés dans une plaine, probablement au sud de la Mésopotamie, quelque part entre la Syrie, l’Iraq, l’Iran et la Turquie actuelle. Ils firent le projet de construire une tour qui irait jusqu’au ciel. Dieu voyant la folie de leur œuvre les dispersa à travers le monde en donnant à chacun sa langue. Ainsi, les hommes ne pourraient se comprendre et œuvrer contre lui. Le contexte historique que plusieurs milliers d’années après les rédacteurs du texte narrent est probablement celui d’un temps où les hommes alors encore nomades sont en train de se sédentariser, de s’établir en groupes qui deviendraient des tribus. Ainsi naquit le concert des nations.

On peut se poser la question de savoir si la langue à elle seule fait Nation ? Il y aurait environ 7000 langues parlées sur notre planète. Même s’il en disparait environ 25 chaque année, à l’évidence, il n’y a pas 7000 nations sur notre terre.

La langue est un outil de communication, rien d’autre, c’est bien une des leçons que le mythe de la tour de Babel nous enseigne : pour collaborer, nous devons nous entendre. Nous pouvons lire ce récit de diverses manières, un décryptage permettant de comprendre que les projets transcendantaux, inhumains ou surhumains nécessitent un langage commun.

On peut aussi se poser la question de savoir si c'est un bon outil. L’informatique, les traducteurs en ligne, demain les téléphones avec traduction en temps réel sont dans la continuité-même de ce récit biblique de la Génèse : la barrière de la langue est levée ; des projets non humains sont rendus possibles.

En France, notre constitution nous dicte, dès la première ligne de son article 2 que « La langue de la République est le français ».

Aujourd'hui, les organisations syndicales, linguistiques, professionnelles se battent pour que nos entreprises, nos administrations, notre justice respectent cet article fondamental de notre Constitution. Ce n’est sans doute pas juste pour perpétrer la divine punition offerte à l'Homme quelque part dans les plaines de Mésopotamie il y a plusieurs milliers d’années.

Car si la langue ne fait pas la nation, la nation fait la langue.

En utilisant l’anglais partout et souvent très mal, non seulement les organisations françaises sont dans l’illégalité mais en plus elles contribuent chaque jour d'avantage à la perte d’identité de leurs membres. La deuxième guerre mondiale nous a appris que lorsqu'on n'a plus rien, lorsqu'on n'est plus rien, l'identité est sans doute la chose la plus personnelle qu'il nous reste à cultiver.

Sauf à ce que, en éludant une lecture plus fine du mythe de la tour de Babel, l’utopie digitale du XXIème siècle soit de recréer la grande nation antédiluvienne, nous devons "ici et maintenant" nous battre au quotidien pour que le français soit et reste la langue utilisée au sein de notre République.

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