L'humain a collé un code-barres sur le vivant parce que c’est à lui... Et non !

- Qu’en dîtes-vous le panda roux, le poisson lune, l’ours blanc ? Tu crois que si on allait dans un musée avec de la soupe, ça ferait bouger les cerveaux formatés sur la nature ? 

- Tu vois bien, lui répondirent la baleine et la tortue luth, déjà pour le climat, c’est compliqué. Ils font ce qu’ils peuvent ces jeunes devant un mur de sourds, un mur de discours. Ça ne les empêche pas tous de racler le fond des océans. 

Merci la vie, il ne s’agit pas d’un film de Lelouch mais de remercier cette nature résiliente qui sait réparer les dégâts que nous lui infligeons SI on réduit la voilure ! La COP 15... Inexorable compte à rebours de notre impact terrestre. La 15e conférence des Parties à la Convention des Nations unies sur la diversité biologique vient de faire le bilan décliniste de toute vie sauvage autour de nous ! 

L’orang-outan, l'homme de la forêt, dans son nid à Bornéo se grattait la tête en voyant sa forêt primaire réduite en huile de palme.

- Les filles, les gars, comment imaginer l’explosion, l’exploitation de l’espace habitable de 8 milliards d’habitants, sans repousser au bord de l’extinction la survie de toutes les autres formes de vie qui la composent ? Je sais de quoi je parle, je n’ai pas de voiture, je ne mange pas de pâte à tartiner et pourtant je dégage. 

- Nous aussi, renchérit le gorille de plaine, le cul posé sur des mines de  tentale indispensables à la révolution numérique. Il pousse des gratte-ciels dans le sable des déserts, des radiales intercontinentales dans la savanes, les eaux sacrées du Gange ont l'odeur de l'égout, on creuse, on mine, on écrase, on s’étale, on pollue l’air, l’eau, la terre... Ils ont mis les menottes aux rivières, ils ont mis les menottes aux arbres, aux fleurs et même parfois aux pierres.

Ils ont collé un code-barres sur le vivant parce que c’est à eux.

A force de coucher en travers du grand lit matrimonial de la Terre et de prendre toute la place, comment s’étonner que l’être humain finisse par s’y retrouver seul ?  

- Et pourtant, dirent un bouquet de plantes, de lichens, de roseaux des marais, la vie résiste, regardez on se réfugie dans tous les coins et recoins qu’on nous laisse et on continue tant bien que mal notre développement.

Beaucoup s’en rendent compte, beaucoup s’en inquiètent, même si les foules sont plus promptes à descendre dans la rue pour une victoire sportive que pour le maintien du delta d’un fleuve nourricier ou la survie d’un batracien inconnu des réseaux sociaux ! 

Qui se soucie du chant des crapauds ? Des petites rainettes tropicales multicolores ? De la disparition programmée de l’alouette des champs ou du carabe doré ? 

Pourtant, à travers cette conférence se révèlent mille initiatives généreuses pour permettre à la vie de se régénérer !

Sauver les zones de pontes des tortues littorales, laisser repousser les forêts natives partout où elles furent détruites, lutter contre tous les chlordécones déconnants et autres sinistres écocides… Et commencer par son propre jardin. Le travail est énorme, ingrat parfois, enthousiasmant toujours ! 

- Soit vous vous sentez tous concernés ou totalement abrutis ! rugit le tigre.  Ce monde n’est pas encore uniquement virtuel, il est bien vivant ! C’est le défi du siècle. 

Je sais bien. La nature, le vert durant deux semaines c’est une pelouse réfrigérée de 90 mètres sur 45 avec 22 bonhommes dessus qui poussent la baballe, et la COP15 a lieu en même temps. Devinez qui va gagner ?

La nature est bonne fille, elle reprendra ses droits, partout où on la respectera. Elle et nous c’est la même histoire alors retirez lui les menottes pour que nos vies de nouveau galopent.

Denis Cheissoux

#COP15 #nature #vivant