LILLE sur merS Éléments de dialogue entre la Métropole Européenne de Lille et la façade maritime des Hauts de France
"Tout domaine de coopération entre les hommes et leurs territoires fait l’objet d’une « fertilisation croisée "
A- Contexte et enjeux
Force est de constater que la géographie et l’histoire n’ont guère favorisé et encouragé la coopération entre Lille et son littoral. Pas de bassin versant et de liaison naturelle par l’eau de Lille vers son littoral ; le débouché maritime de Lille étant principalement demeuré Anvers depuis Napoléon !
Les infrastructures peuvent certes contribuer à orienter les flux : A 25/A16, Canal Dunkerque/Escaut ; mais force est de constater que jusqu’à aujourd’hui l’offre n’a pas favorisé la demande.
Si la relation Lille, capitale régionale /Côte d’Opale n’est pas comparable à la relation Hauts de France /Façade maritime, il n’en demeure pas moins urgent de changer de regards, d’échelles et de comportements. Aujourd’hui dans le cadre de l’élaboration du SRADDET on distingue cinq dynamiques spatiales. Si chacun de ces espaces contribue à la dynamique régionale, ce qui est nouveau et apparaît pertinent, c’est d’appréhender non pas seulement l’intérêt d’un territoire mais surtout en quoi ce territoire sert les autres et donc cette dynamique régionale.
Dans cette perspective nous nous proposons de rechercher, analyser et évaluer les interdépendances, les situations de complémentarités ainsi que les dynamiques à l’œuvre sur les territoires voisins que constituent la métropole lilloise et le littoral des Hauts de France
Un enjeu stratégique
La métropole lilloise a été traditionnellement tournée vers la façade maritime belge. Les principales voies fluviales Lys, Deûle, Escaut, Sambre,… s’écoulent vers le Nord donc la Belgique. Pas de bassin versant, pas de liaison par l’eau vers le littoral régional. Dans l'Europe vacillante, où les velléités d'autonomie sont de plus en plus fréquentes, où les rivalités peuvent d'un jour à l'autre faire basculer qui un consensus politique, qui une taxe, qui un droit de passage, ne faut-il pas assurer ses ouvertures au monde dans une gouvernance totalement partagée qu'offre le littoral de la capitale d'une même Région?
Un enjeu de positionnement territorial.
Historiquement tourné vers le versant Nord Est et ses voisins belges, flamands et wallons, la métropole aura attendu la création du pôle métropolitain lillois pour se tourner vers de nouveaux bassins de vie de proximité : le bassin minier au sud et le valenciennois son versant belge au nord oubliant son littoral plus lointain.
Aujourd'hui les distances ne se calculent plus en km. Les nouvelles mobilités ont totalement revu ce qu'étaient les "proximités" d'autre fois.
Le "Net" a raccourcit les distances entre les services, et les hommes. De nouvelles conceptions logistiques sans carbone redéfiniront celles entre les destinations des hommes et des marchandises. La stratégie de développement ne se fait plus comme autre fois en "tache d'huile". Même si le développement urbain continue d'affirmer son besoin de proximité, c'est l'attractivité d'un territoire qui oriente son développement et celui de ses territoires voisins.
Les modèles de développement de la région, historiquement tournés vers la production agricole puis l’exploitation minière, et le textile, (fortement industriel) ont volé en éclat pour s’adapter à un nouveau modèle de développement s'appuyant sur les infrastructures. Elles ont pu dans les années 90, privilégier cette fonction de grand carrefour européen qu'a été la Capitale régionale du Nord-Pas de Calais. Demain ce seront les principes de la IIIe Révolution industrielle qui façonneront son développement.
Or, la région a changé de géographie, en devenant les Hauts de France. Affirmer son rôle de capitale de cette nouvelle région qui compte l’un plus grand développé de côtes maritimes de France, demande à la MEL de reconsidérer tous ses rapports avec ce nouvel espace et ce littoral qui est à 30 minutes de sa porte.
Avec les progrès technologiques et les changements de géographies administratives, ce sont aussi les gouvernances qui ont fortement évolué ces dernières années. Elles poursuivent encore des rapprochements pour une nécessité d'existence, dans un environnement devenu mondial. En France on assiste depuis 3 ans à une accélération de la restructuration des organisations humaines, (REGION, Département, EPCI, communes). Les compétences changent de camps, en privilégiant "le régional" au national, "la métropole" au département, "l'intercommunalité" à la "commune". La taille critique devient celle du projet de territoire et fait bouger aussi les structures de développement (Université, Chambres consulaires, entreprises). De nouveaux regroupements émergents (pôle d'excellence..) pour unir des potentiels et renforcer des projets partagés. C'est la convergence vers un même projet qui les fait exister.
B- Lille, Capitale régionale d'une grande région maritime
C'est dans ce nouveau contexte que l'ancienne Capitale du Nord-Pas de Calais, doit revoir son rôle de Capitale d'une grande Région Maritime.
Car le littoral des Hauts de France, son patrimoine urbain et naturel, ses grands équipements, et la Mer qui le borde, offre de nombreuses opportunités de coopérations pour un développement avec la métropole, lui permettant d'accentuer son engagement notamment dans la transition écologique vers un "Développement Durable" que l’on peut les regrouper en 4 familles :
1. La Mer : ressources nourricières, minérales et énergétiques
2. La Mer : ouverture permanente sur le Monde : Les ports du littoral deviennent une porte sur le monde, un réseau multimodale de transport interconnecté et dé-carboné (maritime, fluvial, ferroviaire, routier,)
3. La Mer : sa proximité offre au territoire littoral une attractivité renforcée : Le littoral porte une image valorisante source d'un développement touristique (territoire de villégiature) et résidentiel pour une métropole au bord de la mer.
4. La Mer : frontière dans un contexte très spécifique : l'Angleterre et le Brexit
Corrélativement à ces spécificités qui qualifient le littoral, la métropole lilloise affiche des fonctions métropolitaines qui lui assignent un rôle et une place bien spécifique sur le territoire régional. Ces fonctions tertiaires sont caractéristiques des grandes métropoles. À la différence du tertiaire banal, domestique, ce tertiaire supérieur comprend : le tertiaire industriel péri productif (services supérieurs aux entreprises dans les domaines des services financiers, logistiques, de l'information et de la communication, de l'ingénierie, etc.) ; le tertiaire directionnel et de régulation (contrôle et réglementation des systèmes politiques et administratifs, économiques, sociaux) ; le tertiaire de la formation et de la culture.
La métropole doit donc assurer des effets d’entrainement, d’impulsion et d’initiation
1. La métropole : espace d’innovation ou la capacité à porter des réflexions comme la TRI, capitale du design, à attirer et rassembler des créateurs,… ;
2. La métropole : espace d’interconnexion ou la capacité à fédérer, à rassembler autour de projets, à animer un réseau de villes, de territoires ;
3. La métropole : espace d’accumulation ou la capacité à accueillir des cadres de fonctions supérieures et stratégiques, des sièges d’entreprises nationales et internationales, des laboratoires de R&D, des banques et services financiers,… ;
4. La métropole : espace d’attraction ou la capacité à pénétrer et à s’inscrire dans des réseaux de tout type, scientifique, culturel, sportif, décisionnel,… ;
La question de la coopération entre territoires reste ainsi au cœur des problématiques d’aménagement. Il convient donc de :
comprendre comment s’articulent les différents territoires au sein de la région Hauts-De-France et avec les territoires voisins ;
s’interroger sur les modalités de coopérations de la métropole avec les territoires sur lesquels elle exerce son influence directe ou indirecte ;
mettre en perspective ces différents fonctionnements au regard des changements (administratifs, institutionnels, partenariaux) récents et à venir.
Pour illustrer ce propos nous ne prendrons que quelques exemples parmi les nombreux qui nous paraissent déterminant et porteur d’avenir.
1-Un territoire propice à la transition énergétique
La MEL s'est engagée dans le développement durable. Elle a mis en place des politiques d'économie d'énergie, de nouvelles ressources énergétiques, et veut s’engager résolument vers une stratégie d’énergie sans carbone. Or à 70 km, le littoral et ses mers constituent un gisement de ressources énergétiques formidable. Sans oublier que ce littoral pourrait devenir le laboratoire indispensable de la valorisation des énergies marines pour initier la transition énergétique sur toute la région.
Ø La coopération entre Lille et le littoral peut ainsi prendre la forme de coopérations scientifiques pour exploiter ces nouveaux gisements. Plusieurs axes d’une stratégie de coopération universitaire sont à faire prévaloir entre les Universités de Lille et l’Université du Littoral dans le cadre du PRES LILLE NORD DE FRANCE pour placer Lille Métropole Européenne et le littoral dans la dynamique de l’économie bleue, respectueuse des hommes et de l’environnement et de la transition énergétique, et en faire ainsi son principal atout.
Ø D’autres coopérations techniques, financières, humaines seront nécessaires et devront être établies pour garantir ces développements économiques, sociaux et environnementaux de cette nouvelle révolution industrielle
Ø ……
2- Un territoire à l’attractivité renforcée
Les «bords de l’eau » ont toujours été des lieux d’attractivité pour la localisation des établissements humains. Il en est toujours de même ; les littoraux attirent plus que jamais ! L’économie «monde» exige des accès et des débouchés mais le développement urbain recherche aussi des qualités paysagères qu’offrent naturellement les sites littoraux.
Le littoral de la région de Hauts de France offre des sites particulièrement préservés et attractifs comparés aux rivages voisins bétonnés de Belgique.
Ø La Métropole Européenne doit pouvoir bénéficier de cette attractivité très forte de la Côte d’Opale. L'image d'une métropole à proximité immédiate d'un littoral diversifié est un atout certain dans une perspective d’un développement cosmopolite. Il peut se développer tant à travers une économie de villégiature que d’une économie résidentielle. Les "distances - temps" qui constituent un enjeu important pour ce type de développement obligeront à rendre plus performantes toutes les liaisons entre la capitale et son littoral, (Le RER de la mer) comme entre les villes qui le jalonnent (le tramway de la mer) , voir qui lui font face ( le métro de la manche)
Ø Avec des distances raccourcies par des technologies et des services adaptés, les relations Lille littoral devraient également pouvoir se lire dans l'aménagement et les paysages qui la séparent de la mer. L'axe A25 qui conduit à la mer ne devrait pas se confondre avec celui de l'A1, ou les zones économiques se succèdent sans autres identités que celles des marques commerciales. La Réalité de "Lille sur Mers" restera dans les esprits de chacun si le parcours vers la mer est construit collectivement (schémas directeurs // Scot) comme un ensemble qualitatif et identitaire de cet hinterland .
Ø …..
3- Un gateway sur le Monde
Le littoral des « Hauts de France », avec ses 270 km de côtes, et ses ports, sont en capacité d’offrir un des premiers espaces portuaires et maritimes du pays. Face à un des détroits les plus fréquentés du monde, avec son ouverture sur les marchés atlantiques et baltique, la région des Hauts de France peut devenir à l’instar de ses voisines belges et néerlandaises une grande région maritime. Ce peut être la façade maritime d'une France-sur-Mer[1] !
Ø La MEL, capitale de cette nouvelle région, doit continuer à s'inscrire dans le leadership d'une telle évolution. Avec une assisse plus large, ancrée dans un territoire pleins de promesses, cette coopération entre Lille et son littoral ne pourra que renforcer les associations avec les ports belges et son adossement à la capitale belge : Bruxelles.
Ø De même la capitale régionale, avec son partenaire régional, doit prendre l’initiative d'engager et de développer les solidarités territoriales (en particulier celles du littoral) qui se construisent autour de projets communs. Les trois ports, hier concurrents, demain complémentaires, peuvent constituer une façade maritime «OMNIUM» ou chacun réaffirme sa spécificité (un complexe industrialo-énergétique-portuaire sans égal en Europe (le premier port de voyageurs en Europe et le premier port de pêche en France et le premier site européen de l’industrie halieutique), offrant ainsi à la capitale régionale cette formidable porte ouverte à la fois vers le Nord -Est et l'Ouest du globe, vers les pays aux plus fort potentiel économique.
Ø …
4- Un territoire de frontière
La mer est aussi frontière entre les continents et les états. Mais la Manche reste une frontière maritime d'exception, par sa facilité de franchissement ainsi que par l'importance mondiale du pays voisin et de sa capitale londonienne. Être au sud des iles Britanniques (Grande Bretagne et Irlande), pour la première métropole française sur le continent a toujours été un atout pour la région des Hauts de France. Si les avantages de cette frontière, soumis au gré des taxes et autres différences financières ou réglementaires, ont fluctué, leurs impacts économiques n’en demeurent pas moins importants.
Ø Le Brexit peut redonner un impact nouveau au caractère frontalier du littoral. La sortie du marché européen du Royaume Uni aura des conséquences sur le développement commercial et économique, mais également résidentiel du littoral.
Ø Le Lien ferré à grande vitesse assure à la MEL, carrefour européen des possibilités de captation depuis Londres et le sud de l’Angleterre, liées à un fort différentiel économique de marché et résidentiel. Une stratégie partenariale coordonnée avec le littoral, ne peut que renforcer auprès des insulaires britanniques le développement d'une économie résidentielle très compétitive vis-à-vis entre autre de Londres et du Kent.
Ø …..
La métropolisation est aujourd’hui avant tout une affaire de flux et d’échanges. La mobilisation de la notion de porte d’entrée - lieu privilégié de passage, de brassage, de circulation - et qui est aussi une porte de sortie donne du sens à ce que l’on qualifie d’espace-réseau et permet d’intégrer pleinement le changement de paradigme. Le terme de porte d’entrée (en anglais « gateway »), qui est d’ailleurs plus pertinent, permet : ›
Ø D’interpeller les dynamiques territoriales en général, la mondialisation et la métropolisation, par des stratégies qui mettent l’accent sur la connexion, la réciprocité, la complémentarité au lieu d’une focalisation sur l’accumulation des populations et des équipements, le principe hiérarchique et la concurrence. ›
Ø D’appréhender les systèmes territoriaux et urbains par une approche englobante de la réalité mobile qui tient conjointement compte de la grande diversité des formes de l’échange ; une approche qui va au-delà des analyses classiques, segmentées et sectorielles des fonctionnements territoriaux. Cette posture conceptuelle conduit à positionner le débat sur les politiques publiques et les stratégies d’aménagement dans des systèmes territoriaux d’interface qui s’apprécient dans la combinaison du lieu et du lien, du réseau et du territoire, de portes et de couloirs.
C’est dans ces systèmes, plus qu’ailleurs, que les nouveaux équilibres mondiaux se jouent ; › C’est là que les dynamiques hybrides des sociétés contemporaines remettent en cause les représentations traditionnelles des territoires (nomade / sédentaire ; public / privé ; ailleurs / ici …) ›
C’est là que se construisent aujourd’hui les cadres du développement et des stratégies de demain … Dans ce nouveau paradigme, la question de la gouvernance des territoires se pose nécessairement à différentes échelles, et appelle à réfléchir à de nouveaux cadres d’action qui intègrent pleinement les réseaux et les partenariats multi-échelles qui sont partie prenante des dynamiques et du développement de chaque territoire. D’après Métropolisation & systèmes territoriaux au sein de la région Hauts-de-France ADULM (Premières réflexions pour une approche renouvelée des relations entre les territoires de la nouvelle région)
C- Des conditions au développement
Toutes ces pistes n'auront de réponse positives que par la dynamique qu'impulsera La métropole "capitale de la région maritime" pour permettre une nouvelle gouvernance capable d'apporter :
1. Un changement d’échelles pour mieux positionner les projets aux échelles européennes et internationales : identifier et structurer de nouvelles complémentarités et mutualisations.
2. Un changement de regards afin d’identifier et construire de nouvelles solidarités territoriales, économiques et culturelles pour développer de nouvelles coopérations et saisir de nouvelles opportunités. La puissance publique ne dispose pas à elle seule du monopole de l’intérêt général, mais reste un garant indispensable. De plus en plus de monde (structures ou individus) se sent concerné par la gestion et le développement du territoire où il vit. Avant que l’on oppose les notions de public et de privé, de collectif et d’individuel, il y a l’idée d’intérêt commun. La société civile, au titre de laquelle figurent le monde des entreprises, répondant à la satisfaction d’un marché, s'organise et se structure pour dépasser des clivages et s'engager dans ce changement d'échelle et de comportement. il est important que les structurent publiques soient aussi du dialogue pour respecter les richesses naturelles qu’offre tout territoire.
3. un changement de comportements afin d’améliorer les performances de nos systèmes par exemple de notre système logistique en s’appuyant sur nos atouts en matière d’infrastructures et d’équipement. Créer des leviers plus larges de développement irriguant l’ensemble du territoire, en optimisant ses complémentarités. S’inscrire davantage dans les différents flux à l’échelle européenne, dans l’excellence logistique et par des approches économie - transport - aménagement du territoire. »
Saisir les modifications qui traversent les systèmes urbains et métropolitains, c’est comprendre que nous sommes entrés dans l’ère des territorialités mobiles et des sociétés en réseaux. Seule une approche relationnelle des espaces permet d’intégrer les transformations qui traversent aujourd’hui les territoires dans les stratégies de développement et d’aménagement. Dans cette perspective, les territoires doivent être pensés en termes d’interdépendance et d’articulation et non plus en termes de répartition et de localisation. Cela permet de prendre toute la mesure du fait qu’un territoire, une ville, joue avec les autres territoires et non pas contre, dans la proximité mais également dans la connexité avec des territoires plus lointains.
En termes de politiques publiques cela renvoie à une réflexion sur les partenariats, les complémentarités, les coopérations entre territoires.
D- Des thématiques particulières à développer
Le propos ci avant laisse encore beaucoup de champs à développer et de projets à construire. Leurs approfondissements nécessitent avant tout un échange préalable. Mais Il est important d'agir maintenant. Les évolutions actuelles dans les différents domaines indiquées offrent des opportunités à saisir
On se contentera, ici de rappeler et nommer ces projets ou ces principales pistes, qui toutes convergent vers un rapprochement Métropole / Littoral pour assurer à la MEL de s’inscrire dans le "Développement Durable" et lui conférer une assise plus large afin de lui permettre de devenir métropole internationale.
Cependant l'actualité du canal seine Nord, et la prudence que nous mettons sur "les opportunités" d'infrastructures, nous conduise à développer ici quelques questionnements allant au delà du rapport Lille -littoral
Les projets de coopération autour de la mer et du littoral :
On pourrait développer ici plusieurs pistes dont certains éléments existent déjà
· Tout ce qui tourne autour de l’aquaculture, la Pêche et de l’industrie halieutique ainsi que la formation aux métiers de la mer
· la recherche et le développement de nouveaux produits marins pour la santé, l’alimentation, la cosmétique, la construction,… (universités- grands laboratoires)
· Les énergies marines renouvelables
· Le contrôle des risques de submersion marine, la préservation du trait de côte
· …
Les projets autour de l'attractivité
· les coopérations autour du développement touristique
· les complémentarités sur l'économie résidentielle Métropole / littoral
· …
Les projets de l'urbanisation entre Lille et le littoral
· la stratégie résidentielle sur l'hinterland
· la forme urbaine et paysagère autour de l'Axe A25
· ….
Les projets liés aux nouveaux rapports avec la Grande Bretagne (Brexit)
· La coopération Métropole -littoral dans l'accueil d'implantations :
· D'individus ou familles désirant avoir un pied en Europe
· De sociétés basées en Angleterre, créant une base européenne.
· …
Les projets d infrastructures entre : "métropole et littoral" et au-delà
Si le projet Seine Nord reste un élément de réflexion stratégique et une opportunité pour poser la question du lien de la métropole avec son littoral, dans un contexte d'une Europe mondialisée, deux axes logistiques majeurs structurent le territoire des Hauts de France :
1/ Axe NW (Grande Bretagne) ->SE
Aujourd’hui principalement un couloir du vrac depuis Dunkerque vers l’Est de la France (Metz et Strasbourg) puis vers le Luxembourg et l’Allemagne, et demain au-delà vers la vallée du Rhône et la Méditerranée.
2/ Axe N-> S
Structuré par l’A1/A25, A16 et la LGV Nord Europe et à consolider avec la liaison Seine nord qui mettent en relation les ports du Détroit avec la région parisienne, le cœur de la France économique et le reste de l’Europe.
Une stratégie de transport décarboné est tout aussi stratégiques pour la région des Hauts de France et donc pour sa métropole.
La liaison ferrée telle qu’elle existait avec le sillon Calais-Bâle ne peut-il et ne doit- il pas suppléer dans le cadre d’un nécessaire développement d’une économie du transport décarboné, l’absence de liaison fluviale W-E ?
La présence d’un « cluster transport » dans la région, particulièrement performant dans le ferré (Bombardier, Alsthom,…) et l’opportunité de valoriser des investissements réalisés (lien fixe transmanche, LGV, sillon ferré dunkerquois/bassin lorrain) constituent des atouts certains. Le shuttle, par exemple, ne pourrait-il pas poursuivre son chemin jusqu’à l’Europe du Sud ou l’Europe du Nord-Est ?
La MEL, avec son port et sa plateforme logistique multimodale de Dourges, ne doit elle pas impulser une telle évolution afin de constituer avec son littoral un hub logistique dé-carboné fluvial et ferré majeur européen reliant le littoral des Hauts de France et le Nord de l’Europe avec le reste de l’Europe et la Méditerranée ?
Pour cela, s’il convient de trouver de nouveaux opérateurs. Il est nécessaire d’ériger pour principe que la participation active de tous les acteurs concernés est une condition première. On a besoin du concours de tous ceux dont dépend l’économie du territoire régional : chargeurs, chambres de commerce, région, notamment. C’est un mode de gouvernance résolument nouveau qu’il faut construire.
La logistique de demain implique une pénétration de modes « décarboné » ferroviaire et fluvial croissante, modes guidés à la fois par la transition énergétique et la révolution numérique, qui toutes deux recèlent d’immenses réserves d’innovation et de productivité dont la recherche et l’université régionale pourraient impulser. C’est une clé de l’insertion ferroviaire et fluviale dans les chaînes logistiques du développement durable. Dans cette perspective, la dimension internationale doit elle aussi être valorisée : extension du rôle des ports à leur hinterland, lutte contre les ruptures de charge entre le maritime et le ferroviaire, connexions intercontinentales,….
Si la région, sa métropole et son littoral savent saisir les opportunités qu’un tel carrefour représentera, demain dans un monde décarboné en s’inscrivant dans la Troisième Révolution Industrielle, des perspectives d’emploi et de croissance considérable s’offrent à tous.
Octobre 2017
[1] Le gouvernement français entend initier ce potentiel que constitue la situation de deuxième domaine maritime mondial, derrière les États-Unis et le seul pays au monde présent sur les 4 continents.