Mais que va réellement changer l'algorithme de Facebook ?
L’annonce de Mark Zuckerberg début janvier a eu de quoi faire frémir les médias et tout le petit monde du social media. Oui, Facebook va revoir (encore) son algorithme. Un changement qui n’est pas une surprise en soi puisqu’il a régulièrement été modifié depuis sa création.
La crainte réelle provenait des tests récents, de la chasse aux fake news et les rumeurs confirmant la séparation du fil d’actualité pour laisser plus de places aux contenus d’amis. Autant d'excitation dans un contexte de novembre/décembre où le reach a des tendances baissières compte tenu de la pression publicitaire sur le réseau social.
Effectivement, l'audience de la source Facebook pour les sites médias a connu des heures plus glorieuses. Plusieurs sites médias, ici principalement des américains, ont vu leur audience ramollir.
Par ailleurs, ce qu'il ne faut pas perdre de vue c'est que Facebook souhaite avant tout garder ses utilisateurs dans un contexte où le taux d'engagement de ces derniers a du mal à remonter. Si le chiffre repart à la hause en 2016 depuis le changement d'algorithme, cela n'est pas suffisant pour le premier réseau social.
Non l'algorithme de Facebook n'a pas (encore) changé
Rien d'officiel encore. Alors avant toute excitation, il s'agit de bien comprendre comment se décompose une audience sociale avant de définir des actions concrètes.
On distingue deux parties : les contenus relayés par les utilisateurs (via profil personnel et les messages) et ceux diffusés par les éditeurs de contenus (via les pages, les groupes et les contenus sponsorisés).
Actuellement, la configuration est relativement connue car datant d'août 2016. L'algorithme a assez peu évolué finalement, si ce n'est qu'il a donné la priorité à la vidéo et au Facebook live pendant quelques mois.
Demain : le modèle se complexifiera mais il ne fait que de redonner de l'importance aux contenus des utilisateurs. Ce document peut vous donner des pistes d'actions pour augmenter votre trafic via Facebook.
Si l’algorithme est amené a changer demain, il existe déjà des voies possibles pour aller chercher du trafic. Plusieurs pistes :
Le développement de l’affiliation sociale. Plusieurs médias ont déjà engagé des feuilles de route autour de l’affiliation sociale : le but, s’entourer d’influents qui seront demain capables de relayer des contenus. Une démarche qui s’apparente à du placement de produit mais qui a l’avantage d’aller chercher de la diffusion sur des dispositifs externes. The New York Times, Cosmopolitain et Gazeta.pl sont déjà dans cette approche.
L’essor des groupes. Facebook promeut de plus en plus les groupes. Les groupes ont l’avantage de regrouper des micro-communautés autour d’une thématique commune. The Boston Globe a déjà créé un groupe réservé uniquement aux abonnés. The Wall Street Journal a quant lui créer plusieurs groupes par affinités.
Identification des meilleurs lecteurs. Mieux connaitre ses lecteurs est un souhait pour tous les médias. En ce sens, il sera question d’aller chercher les plus fidèles utilisateurs pour leur proposer le contenu que Facebook leur proposait avant et qu’ils verront moins. À titre d’exemple, le Boston Globe a identifié que 74% du trafic social est considéré comme “volatile” et que 2% des utilisateurs génèrent 86% des revenus numériques (abonnement + publicité). Une vraie connaissance de ses lecteurs sera un atout majeur pour des actions marketing.
S'intéresser davantage les conversations sur les réseaux sociaux. Si la volonté de Facebook est de mettre en avant les contenus qui génèrent des conversations, il sera pertinent de mieux écouter ce qui se dit sur les réseaux sociaux, voire même de sonder plus souvent nos internautes sur les sujets qui les intéressent. L’exemple de Nice-Matin, qui chaque jour sollicite ses abonnés pour traiter les sujets qui les intéressent, s’inscrit dans cette démarche.
Optimiser les partages des internautes. L’utilisateur sera au centre du réseau social. Aux sites médias donc d’optimiser et d’inciter le partage de contenu via toutes les plateformes.
Développer sa présence sur d’autres réseaux sociaux. La visibilité dans le NewsFeed de Facebook sera moindre quoi qu’il advienne. Mais pour assurer davantage de visibilité aux liens, le pari sera d’aller chercher une nouvelle audience sur d’autres plateformes. Pour ne pas les citer : YouTube, Instagam, Twitter, LinkedIn — côté réseaux sociaux — et WhatsApp, Messenger, Snapchat — côté messagerie.
Développer sa notoriété et son image de marque. La taille de communauté ne suffira plus. Si ce sont les utilisateurs qui seront sources de trafic, alors il faudra que les contenus soient plus identifiés pour que les lecteurs associent le contenu au média. Facebook a déjà initié des solutions mais il faudra sans doute aller plus loin. The Guardian, qui a une charte graphique bien identifié dans ses prises de paroles sur les réseaux sociaux, est à titre personnel un exemple à suivre.
Au fond, Facebook cherche une audience plus qualitative, rien d'étonnant. Les médias aux pages Facebook engageantes auront à priori moins de difficulté à affronter ces changements. Ne cédez donc pas à la panique.