Merci la RATP !

Me trompé-je en imaginant que, à la lecture de ce titre, vous vous êtes dit qu’il était sûrement ironique ? Parce que je ne sais pas ce qu’il en est pour vous, mais moi qui utilise presque tous les jours les transports en commun, j’ai plutôt l’habitude d’entendre râler à propos de l’entreprise « Rentre Avec Tes Pieds ».

Et c’est vrai qu’il y a parfois de quoi s’énerver : quand les grèves paralysent l’Ile-de-France, quand votre RER est supprimé et que vous devez attendre un quart d’heure le suivant (dans lequel vous ne rentrerez pas), quand vous avez oublié de recharger votre Pass Navigo le 1er du mois et que vous devez faire la queue au guichet sous le regard des contrôleurs en embuscade… Oui, il y a parfois de quoi s’énerver. Mais le reste du temps ?

Le reste du temps, la RATP nous transporte de manière écologique d’un point A à un point B, dans des délais qui ne pâtiront pas des bouchons, à un coût certes non négligeable, mais tellement plus raisonnable que chez nos voisins londoniens par exemple.

En fait, notre rapport à la RATP illustre complètement le phénomène d’habituation hédonique : cette propension de l’être humain à s’habituer très vite à tout ce qui va bien ! Car si nous pensons tous à râler quand ça dysfonctionne, nous oublions de nous réjouir tout le reste du temps.

La semaine dernière, la région parisienne (comme tant d’autres) était sous la neige. Et nous râlions car certains trains et RER étaient supprimés (j’avoue avoir moi-même eu du mal à positiver quand ma fille de 12 ans m’a appelée un soir pour m’indiquer qu’elle était coincée sous la neige au Centre Équestre, sans autobus pour rentrer, à plus d’une heure de marche de la maison, avec un sac plus gros qu’elle…). Pour autant, la situation était moins pire que pour tous ces automobilistes qui se sont retrouvés coincés dans 739 km de bouchons et ont parfois dû abandonner leur voiture (petite pensée émue pour cette amie qui a passé sa soirée du mardi dans le Bois de Boulogne… en tout bien tout honneur !).

Alors si on parlait un peu de quand ça va bien ?

Quand ça va bien, dans les transports en commun, on peut lire tranquillement (c’est faisable même debout, je vous assure), écouter de la musique, rêvasser, méditer, papoter, créer du lien (eh oui, c’est même comme cela que j’ai sympathisé avec l’un de mes meilleurs amis !) ...

Et même quand ça va mal, il ne tient qu’à nous de relativiser et de garder une posture constructive : après avoir bien râlé (parce que, quand même, ça soulage), on peut par exemple entamer une conversation avec ses voisins ou, tout simplement, se dire qu’on a de la chance d’avoir un travail, même si on galère pour s’y rendre !

Alors oui, aujourd’hui, j’ai envie de remercier la RATP et son personnel ! Et en particulier ce gentil contrôleur qui, mardi dernier, après m’avoir regardée retourner mes poches et vider mon sac (au sens propre, je précise) pendant 5 minutes a perçu ma bonne foi quand je lui ai expliqué avoir égaré mon ticket et m’a aidée à passer les portillons en me précisant : « on n’est quand même pas là que pour verbaliser » (ah, si seulement il était sur Linkedin et lisait ce post, quelle belle histoire cela ferait !).

Et puis, il y a une dernière chose pour laquelle j’ai envie de remercier la RATP : Mesdames et Messieurs les décideurs, je vous remercie par avance si vous me lisez de bien vouloir faire en sorte que le tarif famille nombreuse soit accessible aux détenteurs du Pass Navigo et non pas uniquement aux utilisateurs de billets individuels !!! (Message à tous les contrôleurs avec lesquels j’ai eu cette discussion depuis des années et qui me répondent « On l’a déjà fait remonter mais ça n’a rien donné, écrivez à la RATP Madame » : voilà, moi aussi j’ai fait ce que je pouvais pour que ça change !)

Et si vous faites partie de ceux à qui les dysfonctionnements de la RATP rendent parfois la vie difficile… je vous remercie par avance pour votre indulgence à la lecture de ce billet. Puisse-t-il vous aider à relativiser vos prochains tracas de transport !

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