🇫🇷 Moi Président, je ferai des entrepreneurs le socle d’une France gagnante
Une Formule1 doit avoir un bon pilote et un bon moteur. La vitesse pure ne suffit pas, la puissance non plus. Même le succès visible du pilote n’est que le fruit d’un travail collectif. C’est la recette gagnante d’un pays et d’une entreprise.
Les entrepreneurs ne sont pas mieux que leurs salariés, ils ne sont rien sans eux. Ils les précèdent simplement chronologiquement et prennent un risque et assume une charge de travail tellement surhumain qu’en moyenne les entrepreneurs n’excèdent pas 2 à 3% de la population. Mais aussi indispensable soient ces inconscients qui se jouent du risque et en tire même une certaine excitation, ils ne sont rien sans leurs équipes. 1 super pilote sans moteur et sans équipe reste à la tête d’une formule1 à pédale et gagne rarement de courses. En descente peut être J !
La France a fait un choix éclairé à la sortie de la guerre. Parier sur la force titanesque de géants mondiaux qui serviraient la « messe » économique au monde sur des industries d’avenir et assureraient notre indépendance et notre place dans le monde. Ce gentil nain de moins de 50M d’habitants, au sortir de l’humiliante guerre qui en fit un vassal Allemand pendant 6 ans, avait l’ambition de bomber le torse et montrer au monde que nous allions revenir au meilleur niveau. Et nous avons réussi notre pari. La France compte 25 des plus grands groupes mondiaux. Mais ces géants sont maintenant, en partie, les ailes de l’Albatros Baudelairien qui empêchent nos PME de marcher.
La France a également fait le choix d’un Etat fort et la situation l’exigeait. Elle se dota non seulement d’un président fort et grand, et d’un costume administratif à sa mesure. Performant et incontournable dans une économie en reconstruction, cet Etat est devenu un relatif boulet qui n’accepte pas ses rides, sa ceinture élargie, une prise de poids qui frise l’obésité et son refus de tout régime. Il devient un frein au rebond, en trouvant tous les moyens de créer les conditions de sa propre survie au mépris de l’intérêt général qu’il est censé défendre et servir. Avec l’aide objective des politiques qui trouvent un intérêt bien senti dans cette coalition de la médiocrité.
Les résultats sont tristes. Endettement, chômage, pauvreté, asphyxie de la classe moyenne, classe politique décrédibilisée, déficit du commerce extérieur, déséquilibres sociaux, dialogue social dépassé et en panne, élites endogames et auto-reproduites, éducation en déliquescence, insécurité croissante pour avoir fait le pari du communautarisme aveugle en espérant des votes massifs et un refus de toute réforme majeure malgré l’urgence de la situation. Nos grands groupes font l’essentiel de leur chiffre et surtout de leurs bénéfices à l’étranger, le pouvoir d’achat nous a volé nos emplois en moins de 30 ans, nous n’avons plus d’industrie et sommes, comme toute l’Europe, des nains du digital. Plus de passé et pas d’avenir, pas de croissance, un des pire taux de chômage des jeunes et des seniors de toute l’Europe, et aucune perspective de rebond. Motivant !
La solution se porte en 3 lettres. PME et ETI.
La solution se porte en 3 lettres. PME et ETI. 3 lettres avec lesquelles nous devons écrire l’avenir et assurer le rebond du pays. 3 lettres qui peuvent réchauffer le cœur perdu de nos concitoyens dont la défiance alimente les votes et le désarroi. 3 lettres qui recouvrent ces petits, ces prolétaires de l’entrepreneuriat dans lesquels les français ont toujours confiance, une confiance née de la difficulté du quotidien qu’ils partagent avec des entrepreneurs qui se battent toujours et souffrent, souvent, à leur côté au bénéfice de tous. Les Français aiment leurs PME car elles leur ressemblent. Combatives, ambitieuses, fières. Délaissées aussi. Elles ne trouvent pas chez les pouvoirs publics et souvent dans la presse et l’éducation nationale, la reconnaissance qu’elles méritent. Les pouvoirs publics ne les connaissent pas. La presse ne prête qu’aux gros et la presse politique les ignore. L’éducation nationale parle encore dans ses livres d’économie des mines et des coups de grisous, de Zola et principalement des défauts du capitalisme.
Pourtant c’est avec 3 lettres que l’on peut reconstruire notre alphabet économique, en faisant des PME le socle de la conquête renouvelée de la France. La base de notre Renaissance, celle des lumières qui brillent à nouveau quand on regarde vers l’avant, celles des châteaux d’un style architectural différent, plus fluide et ouvert.
Moi Président voilà ce que je ferai pour une France PME :
- Parce que les petits n’ont pas à faire la trésorerie des grands, parce que le partenariat ne doit pas être l’écrasement du plus faible pour perfuser le plus fort, je passerai les délais de paiements à 30jours de facture. Sachant que nous avons le plus mauvais taux de paiement au monde par les grands groupes (73 jours en moyenne) alors que la Loi prévoit 60 ou 45 (selon fin de mois ou pas), ramener tout à 30 jours signifie plus de 15 milliards dans les caisses de ceux qui peuvent embaucher. Un ventre vide ne réfléchit pas, une trésorerie nulle ne fait pas de croissance. Cela sera accompagné de sanctions financières automatiques, perçues par le fisc à déclaration de la PME. Cela changera dramatiquement le rapport PME/Grands Groupes, qui ainsi ne tiendront plus nos entreprises par les parties intimes et devront les considérer comme égales. Et non plus comme une variable d’ajustement.
- Parce que les petits n’ont pas les moyens des grands, ni les avocats, drh, conseils et structures, je ferai soit un code des PME, plus léger, soit un comité qui décidera à chaque nouvelle règle, Loi ou règlement, si elle peut s’appliquer aux entreprises de moins de 500 salariés. Par défaut elle ne s’appliquera pas. Ainsi on cessera de poursuivre les PME pour le respect de règles inflationnistes qu’elles sont incapables de suivre et dont elles ignorent même l’existence la plupart du temps.
- Parce que les PME ont « sous le pied » environ 2 millions d’emplois, qu’elles ne prennent pas le risque de créer, le droit de licencier sera facilité pour ces entreprises, les indemnités prudhommales plafonnées en fonction de l’ancienneté et les procédures d’appel interdites de rétroactivité. Les abus manifestes seront sanctionnés sévèrement.
- Parce que les PME ne peuvent suivre le délire inflationniste du législateur, un « Permis à Point » des PME sera mis en place. Il transformera 25% des inspections diverses (Urssaf, inspection du travail, fisc, hygiène et sécurité) en conseils/formateurs, afin que la première erreur ou non application d’une Loi d’une PME, ne soit pas sanctionnée mais expliquée. En revanche, répéter la même erreur une seconde fois lui coûtera cher car elle prouvera sa mauvaise foi. Ainsi l’administration dans son ensemble, par cette mission de conseil ouvrira le dialogue commun avec les entrepreneurs, pacifiant leur relation habituellement très conflictuelle et pénalisante pour l’activité et amenant à une compréhension mutuelle pour le bien de tous.
La réussite de la France passe par la réconciliation des différences, et rétablir le respect et le dialogue entre la sphère publique et privée sera la condition de notre réussite. Nous sommes trop petits pour rester divisés.
Pour un plan numérique géant des PME
La France devra accepter de tourner le dos à Solvency et Bâle tant que notre système de financement des entreprises dépendra à 80% des banques. Ce système bâtit pour punir et prévenir l’action des banques depuis la crise de 2008 est devenu le châtiment des PME. En exigeant de la banque des contre garanties en capitaux propres plus importantes quand elles prêtent à une PME à qui l’on assigne, par principe, un taux de risque plus important, on assassine simplement la source de croissance de la France.
Un plan numérique géant des PME devra permettre de donner accès aux TPE et PME, artisans et commerçants à ces outils qui leur manquent cruellement dans la course sans pitié que le digital impose au marché. Nos PME sont sous outillées et il faudra se lancer dans une course à la mutualisation des briques logicielles et applications leur permettant de devenir fort et mondiaux. Le territoire idéal sera la région et la ville, associées aux capital risque et au financement. Nous devons donner aux entreprises un levier pour vaincre le sort de la taille et en faire un atout, avec l’obsession d’en faire des ETI à tous prix.
Un plan massif à l’export devra être mis en place afin de rendre exportatrice nos PME et nos artisans, qui ont la créativité et le savoir-faire nécessaire, mais pas l’ambition et les outils. La taille est la condition d’accès à l’export. Principalement. La course aux ETI est donc la seule qui mérite un investissement massif.
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Ingénieur en Pétrochimie et Spécialiste en Metallurgie Toamasina MADAGASCAR.
7 ansIles Candidate Malagasy Manpower
Accompagnement du chef d'entreprise - assistante administrative, commerciale et juridique
7 ansBonjour Denis, C'est très intéressant votre article et je partage votre concept de formule 1 à pédale et qu'un ventre vide ne réfléchit pas. Mais pratiquement, vous faites comment pour qu'un partenariat ne soit pas "l'écrasement du plus faible pour perfuser le plus fort" ?