On ne parle jamais assez de santé mentale.

Jeudi soir j’ai appris le décès d’un ancien patron/collègue, client, fournisseur, partenaire, ami…. (c’est p’tit Montréal, on s’croise souvent)… retrouvé sans vie chez lui…

Je taie volontairement son nom pour parler de santé mentale….

Au cours des vingt ans que je l’ai entrecroisé dans plusieurs rôles, il m’avait confié qu’il luttait contre la dépression, qu’il avait des enjeux de santé mentale.

Et un jour, paf, j’ai assisté - impuissante - comme d’autres - à la dégringole de sa fleurissante entreprise entraînée par des comportements/décisions découlant d’enjeux de santé mentale.  En deux semaines, c’était fini. La faillite l’attendait.

Je l’ai contacté quelques mois plus tard. Sa réponse : Tu es la seule à t'enquérir de moi depuis l'automne dernier, et ton message a mis du soleil dans ma journée d'hier et d'aujourd'hui. Un café virtuel serait génial, j'adorerais ça ! J'espère que la vie te traite bien comme tu le mérites. Fais-moi savoir quand tu serais dispo. 🤗

Et ensuite (tel quel) : J'utilise chatgot  même pu capable d'écrire. Complètement deconfit. Pas sûr que notre café virtuel sera hop la vie

Je lui ai répondu que j’étais triste de le lire, que ce n’était pas grave si notre café n’était pas hop la vie, que je respecterais son rythme…

Ce que j’ai fait… Malheureusement….. J’ai respecté sa distance, quand j’aurais du insister davantage, lui tendre plus la main…

C’était avant l’été et ne voulant pas l’envahir je me suis dit que je le contacterais en septembre et je pensais justement à lui dernièrement. Mais il est trop tard…

Lundi dernier, je me suis rendue chez un ami qui vivait un dur moment avec la maladie de son père en phase terminale. Il ne répondait pas à mes textos et j’étais inquiète. En ouvrant la porte il a dit  :

• C’est pas l’moment. Mon père est mort cette nuit, je m’en vais m’coucher…..

J’ai eu l’impression de déranger, et regrettais même d’être allée. Mais aujourd’hui, je remets tout en perspective…

Quand est-ce qu’on en fait trop ?

Quand est-ce qu’on n’en fait pas assez?

À qui doit-on tendre la main ? Seulement nos proches ?

J’ai mentionné plus haut que la faillite l’attendait, mais je pense qu’il y’a pire… L’isolement social…

Et cet isolement social est de plus en plus répandu… La pandémie a mené à beaucoup (parfois trop) de télétravail… renforcé par l’état de la non-circulation à Montréal de paire à un manque d’infrastructures efficaces de transport en commun (pour ne mentionner que le service de train interrompu depuis 4,5 ans pour construire le REM dans l’ouest de l’île).

Et quand on sort, même juste pour faire des emplettes, on se sert soit même ou se fait servir par des robots, littéralement…

Quelles sont nos occasions de contacts humains enrichissants dernièrement ? Où sont les occasions de solidarité ?

Je n’ai pas la réponse. Juste des questionnements. Toutefois, on est dûs pour un retour de balancier. Les apps de rencontre commencent à dégringoler au profit d’organisations de soupers « en vrai », enfin.

Pour le monde des affaires, il faudra créer encore plus d’occasions aussi de se voir « en vrai ».

Il y a à peine 5 ans, on lunchait au centre-ville tous les jours ! Je croisais au minimum 1 à 3 personnes que je connaissais à chaque midi ! J’ai même déjà vendu un mandat en me déplaçant pour un lunch….

Est-ce que plus de contacts humains auraient sauvé cette personne ? Pour ça également je n’ai pas la réponse…

Aujourd’hui je voudrais lui rendre hommage même si je ne le nomme pas. Soulever ses bons coups plutôt que les revers de sa santé… Qu’on se souvienne du bon.

RIP R. et merci pour l’avancement que tu as fait faire à notre communauté d’affaires. J’espère que tu as retrouvé la paix de l’autre côté du voile.

Note: Ce billet est une réflexion entièrement personnelle.