Nouvelles automnales
Bonjour à vous, chères et chers abonné.e.s,
Que vous dire, si ce n’est que cet été j’ai employé mon temps à des études de métaphysique dont il est ressorti deux petits livres – 45 pages chacun – et un scénario de BD. En très bref je me suis exercé au solipsisme de Descartes et j’ai, tout comme lui, abouti au « cogito », sauf qu’au lieu d’en déduire que « ergo sum », je suis, j’ai préféré convenir que « ergo animam habea », que j’ai une âme.
Certes cela m’a donc amené au dualisme, mais au lieu de croire l’âme substance, je l’ai considérée « software », logicielle, et j’en ai cherché les fonctions opératoires. J’ai alors distingué ce qui relève de l’intellect (animus), de l’animation vitale (anima), de la conscience, et de l’ipséité. Car il m’est bien apparu que chaque individu se montre unique dans sa relation aux autres (ego), ses volontés, ses goûts (préférences), et sa personnalité (ethos). Mais c’est alors que j’ai également inclus la dimension irrationnelle et inconsciente en la nommant δαίμων (démon) comme le faisaient les grecs.
Or ce δαίμων qui pilote nos passions et notre chemin de vie est souvent en conflit avec l’ego. Ces conflits peuvent alors être sublimés par la créativité, ou sinon aboutir à des troubles, par exemple dépressifs. Je pourrais aussi parler des troubles entre l’animus et l’anima qui me semblent être, pour ce que je peux en voir, l’effet de la schizophrénie.
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Ce propos paraît très technique, employant des mots latins et grec, mais en expliquant ce modèle psychologique à un LLM, ça le rend capable d’analyses de personnalité très pertinentes à partir du CV de quelqu’un. De là il m’est apparu aisé de prédire la qualité de collaboration entre diverses personnalités.
Depuis lors, j’essaie de comprendre le mécanisme de l’autorité : pourquoi certaines âmes se font-elles obéir facilement, pourquoi certaines sont rebelles, se révoltent ? J’espère que d’ici Noël je parviendrai à l’expliquer. Car ceci nous expliquera pourquoi dans les conflits entre âmes on fait parfois appel à une autorité pour établir ce qui est la justice sur l’affaire. N’est-il pas en effet étonnant que nous ne parvenions pas toujours à nous entendre par le simple fait de la négociation, ou de l’explication ?
Alors bien sûr, critiqueront volontiers certains, cette διανοια (dianoia, réflexion) n’est pas corroborée par une dialectique qui me permette de savoir si je m’égare ou progresse. Le problème ici est d’avoir des interlocuteurs qui soient intéressés et suffisamment experts pour que nos animī convergent. Et puis qu’ils soient prêts à un ‘saut de paradigme’ pour lire, comprendre, et admettre ce que je dis.
Vous souhaitant une très belle saison,