Nouvelles recettes pour une confiance réussie

Récemment, un cabinet de formation a adressé à son listing de contacts une invitation à une conférence sur le thème de la « disruption managériale ». Au programme, rien de moins qu’un appel au « management 3.0 : agile, innovant, bienveillant », plus que jamais nécessaire dans un contexte de plus en plus dur et volatil. Le management 3.0, tels que Jurgen Appelo l’a défini, part du principe que « les employés prennent de meilleures décisions que les gestionnaires, si le système de décision inclut une relation de confiance ». Si et seulement si, serait-on tenté de dire, car le fondement de l’ensemble tient tout entier dans le mot de la fin : confiance.

Depuis la Préhistoire, c’est pour lutter contre les menaces extérieures que se sont créés les premiers regroupements humains, autour d’une idée simple : ensemble on est plus forts.  Ce pacte de confiance et d’entraide primitif a singulièrement muté depuis sa création. Pour sa part, l’entreprise y a substitué une organisation pyramidale où les hommes sont devenus des chiffres sur une ligne du bilan. Selon la conjoncture et les priorités des actionnaires, on peut jouer avec - et douter de la véracité des messages, si souvent entendus, sur cette richesse fondamentale qu’est l’humain. Les hommes sont plutôt une ressource, exploitable et valorisable selon diverses clés de calcul, ce qui en fait une variable d’ajustement commode. Le pacte managérial avec les salariés, fondé sur la confiance, est un lointain, très lointain souvenir. Ca, c’était avant.

Si vous en doutez encore, une immersion en entreprise vous permettra d’en faire la démonstration rapide. Ce n’est pas souvent le talent, la compétence, le charisme qui mènent aux postes à responsabilité. C’est l’absence de principes, de convictions, de scrupules – le tout revendiqué haut et fort, dans un cynique contentement de soi qui ferait sourire si les conséquences n’étaient pas aussi désastreuses. Les structures de la hiérarchie elles-mêmes sont dynamitées par des circuits parallèles : le vrai pouvoir n’est pas dans les organigrammes, mais dans les appartenances claniques souterraines - ou juste dans les alliances de circonstance. Tout cela fait que le modèle managérial est malade et souffre de confusion mentale. Rien ne va plus. Sur quoi miser pour réapprendre aux humains, réunis dans une société, à construire quelque chose ensemble ?

L’approche la plus couramment utilisée, depuis toujours, c’est de tenter de fédérer autour du danger commun – celui qui se passe dehors.  Malheureusement, l’idée a fait long feu depuis le temps qu’on l’a utilisée et parfois manipulée à des fins plus ou moins claires. Tout le monde sait que nous vivons dans un environnement VUCA (Volatile, Uncertain, Complex, Ambiguous). Le mot et l’idée sont devenus des tartes à la crème, un concept rabâché et inefficient, servant à tout et surtout à rien, trop flou pour peser bien lourd. Que vaut cette menace abstraite face à l’impératif quotidien de sauver sa peau – et pour certains, de joindre les deux bouts ? 

Dans l’entreprise, changer le modèle patine. Certes, les nouveaux concepts managériaux fleurissent, comme dans un vaste laboratoire expérimental où on essaierait tout ce qui pourrait provoquer le réveil salvateur : les jeux de rôle, les neurosciences, le kaizen, la disruption, j’en passe – il y en a beaucoup ! Mais, quand on y pense, livres et théories ne suffisent pas à créer la confiance, pas plus que la bienveillance, l’envie, l’audace. Ce ne sont pas des postures qui s’apprennent. La vraie disruption relève des talents et des personnalités. D’ailleurs, on a tous rencontré des gens qui inspirent confiance, savent écouter et se faire écouter et au final, vous donnent envie de vous dépasser. Et on sait aussi que ces individus charismatiques – ces « leaders » naturels -  irritent ceux auxquels on obéit seulement parce qu’ils ont le titre et savent user de leur « pouvoir de nuisance ». Il semblerait bien que cette espèce - ces gens qui motivent et sécurisent - ait quitté l’entreprise. Mais où sont-ils passés ?  Certains ont fabriqué leur propre modèle entrepreneurial qui chahute les mastodontes. D’autres - devinez ? - conseillent ces patrons qui cherchent à rétablir… la confiance !

NR

Cecile DELETTRE

Manager in marketing, digital, Event. Speaker, - Innovation, sustainability, media, retail, PR - Workshops in Climate, Tech, Circular Economy, Ocean, - Founder CD CO Development - Think Tank IntFem MBA marketing

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Merci pour ton éclairage Nathalie , beaucoup de clarté dans cette analyse ! Bravo

Arnaud DUPUIS-TESTENOIRE

Group Purchasing Director chez Jacquet Metals

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Directeur Multisites de l’Industrialisation,des Méthodes,de Maintenance,des Investissements & Travaux Neufs / Chief Process Officer CPO

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Confiance est le mot clé pour manager

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