pas moi, NOUS

pas moi, NOUS

Dans le RER A ce matin, cela aurait d’ailleurs pu être n’importe lequel. Je vous laisse le choix de m’imaginer, c’est Zazie dans le métro ou Edouard Balladur et son célèbre il fait chaud, selon votre envie de sourire ou de rire franchement pour débuter ce billet.

En fait, et vous comprendrez mieux ce que toute cette introduction fait là, c’est histoire d’un RH qui passe un peu de temps dans un transport en commun. Vous savez, je l’ai déjà tellement dit jusqu’à vous lasser, un RH passionné par le vivre ensemble, persuadé que le R est plutôt et avant tout aujourd’hui celui de relations plutôt que de ressources, bref, un homme fasciné par la vie des groupes, de collègues, d’amis, de familles de personnes. UN RH captivé par la force des regards car dans un regard il y a un lien que l’on peut établir et nous avons tant de besoins de lien. Rien de malsain, d’indiscret, cela me nourrit et m’enrichit et j’ai le sentiment de donner de la considération.

Et là, stupeur, (sans tremblements désolé Amélie), je constate que personne dans le wagon n’est avec personne.

Il y a celles et ceux qui ne sont pas là. Ils ne le souhaitent pas pour diverses raisons. Lunettes noires, regards vides, têtes et visages baissés, sans un mot, voire oubliant un minimum de correction dans leurs déplacements.

Il y a ceux qui se sont isolés ; cela me fait penser à cette publicité télévisuelle où dans un wagon justement, alors que tout le monde fait une tête d’enterrement, un homme a un casque audio sur les oreilles et chante en riant, ce rire se propageant au reste des voyageurs.

Non ici, ça ne fonctionne pas, et d’ailleurs hormis nerveusement quel serait le sens d’une pareille réaction : celle dite des moutons….

Il y a aussi ceux qui affectent un regard mauvais, prêts à chercher querelle au moindre mouvement. J’avoue ne pas comprendre ; que se passe-t-il ? est ce un nouveau mode de vie ?

Il y a enfin, et je ne suis pas exhaustif, celles et ceux seuls, ou en groupe, qui vous sourient, vous associent à un propos, qui dit autrement prêtent attention à vous, vous existez et êtes le bienvenu dans ce monde partagé. Bon force est d tempérer mon enthousiasme, ils ne sont pas légion….

Et nous sommes dimanche ; je m’imagine la semaine à une heure de pointe, où la condition humaine fait place à l’ego total dépourvu de tous scrupules pour certains et où le même wagon est irrespirable.

Le RH que je suis, disais-je , attache une importance particulière à la qualité du relationnel entre les personnes quelque soit leur diversité. Beaucoup trop de choses de notre qualité de vie, se délitent à cause de l’égoïsme, de l’égocentrisme, du mépris, de l’ignorance et de la rancœur, du développement d’une violence banalisée, le tout convergent vers une absence de respect de l’autre.

Comment voulons-nous dans ces conditions favoriser le meilleur entre nous, l(absence de conflits meurtriers, l’accroissement des mal être, le pénible constat de notre quasi pole position de consommateurs d’anxiolytique et d’antidépresseurs ?

Surtout si, dans l’entreprise comme dans la société, et cela me permet d’envoyer un petit message aux illusionnistes du bonheur en entreprise ( navré mais ce n’est pas divisible en tranche le bonheur), personne n’agit ; si on admet, si on tourne la tête pour ne pas voir, si de fait on est complice.

Mes mots sont durs, mais les faits par lequels j’ai débuté mon propos, auxquels chacun amènera j’en suis sûr des témoignages forts sont tout sauf anodins.

Je râle souvent ; contre le RH bashing notamment, eh bien là, je vous soumets ma vision en entreprise du RH veilleur, attentif aux autres pour que rien ne vienne abimer les personnes, pour que rien ne les empêche d’avoir envie de bien travailler. Mon ami Xavier Grenet ancien DRH chez St Gobain disait dans un de ses ouvrages, Cahier du DRH, nous sommes des passeurs, eh bien j’ose dire aujourd’hui soyons des veilleurs et nous serons utiles à toutes et à tous, nous aiderons à préparer un avenir plus intelligent. Je ne suis pas idéaliste, je suis porté par un métier que j’aime et je ne renonce pas à me battre pour avancer. un jour, un ami, m'a dit que j'enfonçais des portes ouvertes : soyons vigilants qu'elles ne se condamnent pas sans que nous nous en apercevions, amis RH veilleurs .




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