Pods, databots et honnêteté...
Patrick Barrabé 🤗
𝐓𝐨𝐩 𝐕𝐨𝐢𝐜𝐞 𝟐𝟎𝟐𝟒 - Microsociologue - Consultant - Conférencier - TEDdy Speaker 🐻 | 🇷🇪 | 🇪🇺 | 𝗠'𝘀
Dans un récent post sur LinkedIn, Hugo Bernard vous invite à vous inscrire sur son pod, Alcapod. Il dit assumer complètement le procédé, tout en invitant les utilisateurs potentiels à le contacter en message direct, et donc non public, pour échanger sur le sujet. Ce qui est clean est généralement transparent non ? Il a d'ailleurs depuis désactivé les commentaires de son post, devant la vague d'indignation de ses contacts.
Comment ça fonctionne ? Déjà, il faut utiliser le navigateur Chrome, et installer une extension, l'extension Alcapod. Pour "rejoindre un pod secret", vous avez besoin d'un code, lui aussi secret (beaucoup de secret pour quelque chose de parfaitement assumé et honnête). Ensuite, vous pouvez partager votre publication LinkedIn sur Alcapod, afin que les autres membres du pod aiment et commentent "automatiquement" votre publication.
En fait d'automatisme, le bot (robot) d'Alcapod va prendre la main sur votre compte Linkedin (voir "cookie" ci-dessous), et liker massivement à votre place les posts des autres membres. Pour les commentaires, vous êtes dépendants du bon vouloir des autres membres qui décideront comme vous, de commenter, s'ils n'ont pas piscine ou aquaponey. Allez vous systématiquement commenter les posts des autres membres ? Alors que vous n'avez déjà pas le temps de développer vous même votre contenu ? Et bien pour les autres, c'est pareil.
Cookie
Quand vous utilisez Alcapod, ou d'autres outils de pod, vous permettez l'usage d'un cookie LinkedIn (ou Facebook, Instagram, Youtube) de connection automatique à votre compte (LinkedIn) afin qu'Alcapod puisse y accéder pour liker massivement les posts des autres membres. Vous n'êtes plus maître de ce que vous likez, et donc de l'image que vous allez donner à vos contacts. Imaginez que l'un d'eux produise un post sur la pertinence de l'action belliqueuse d'un pays envers un autre pays, ou son avis sur Greta Thunberg, êtes vous sûr de pouvoir assumer ses opinions ?
Sans compter que, comme de nombreux français, vous êtes très soucieux de la protection de vos données personnelles, et de vos statistiques, alors, allez-vous les livrer en pâture sans sourciller aux auteurs et propriétaires des pods gratuits ? Quand c'est gratuit, c'est vous le produit...
Mais à quoi ça sert vraiment les Pods dans LinkedIn ?
Les pods sont destinés à booster un des critères des algorithmes, celui de l'amorce. Facebook, Google, et depuis peu LinkedIn, repèrent ces actionpods et y pallient en allant jusqu'à bloquer temporairement, ou définitivement, les comptes les utilisant (cela enfreint les CGU, même sur LinkedIn).
Sur LinkedIn, la mécanique d'audience est simple et connue :
- Un post est publié.
- Lancement : l'algorithme le montre à un panel des contacts du compte
- Amorce : si la réaction est bonne (sur 1 à 2h), l'algorithme augmente le montre à un plus grand nombre de contacts
- Validation : si la réaction est toujours bonne, un humain intervient pour vérifier si le post est éligible à plus de visibilité (on ignore sur quels critères)
- Boost : S'il est éligible, le post est montré à un très grand nombre de comptes même au niveau +2 et +3 du réseau de contacts
L'intérêt du pod est de passer l'étape 3, et de tenter d'atteindre l'étape 4. Mais pour que ça fonctionne correctement, il faut bien sûr des centaines de membres dans un pod, et surtout que ce ne soient pas toujours les mêmes qui interagissent en étape 1 (repérage par l'algorithme).
Pour pallier rapidement à ça il y a quelques mois, LinkedIn a donné une grosse prime aux commentaires dans le panel des réactions (voir les résultats de l'étude de Richard van der Blom sur le sujet), il ne suffit donc plus seulement de liker. Linkedin justifie cela en précisant qu'un bon contenu se doit d'engendrer des conversations (lire le "Cluetrain Manifesto"), mais l'effet recherché est de lutter rapidement contre les pods sans réécrire tout l'algorithme.
Il existe de petits pods (entre amis sur Linkedin...), qui sont aussi des pools de haters au service d'une cause souvent personnelle, et de grands pods (notamment sur Instagram).
Voilà. Maintenant que vous savez, faites les bons choix.
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Accompagnement, création de contenu multidisciplinaire, polyentrepreneure.
4 ansHa! To like or not to like? It's never ever the underlying question. Right? To push notifications or not? To fake it or bot? Yep! Thank you!
Business developer @iconoClass 👉 L’école qui forme aux métiers de la vente & du business development | Business developer indépendant : j'assure votre prospection multicanale et personnalisée 🎯RDV B to B garantis
4 ansBonjour Patrick, Je ne vais pas faire le faux c... en vous disant la main sur le cœur que je n'ai jamais tenté des techniques de growth hacking. Bien sûr que j'ai testé. D'ailleurs, l'optimisation SEO que je vends à mes clients, n'est-elle pas elle aussi une façon de surfer sur les règles de l'algorithme pour privilégier des contenus ? Pour sortir avant les concurrents ? Bien sûr que oui. Mais je me rassure sur un point que j'ai vérifié. Sur le long terme, seuls les contenus puissants, originaux, qualitatifs, se détachent. Et c'est là qu'on touche au sublime. Quand on arrive à jouer avec les règles des algorithmes tout en assurant la qualité. 😏
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4 ansSur la question des POD, je suis moins sévère que vous Patrick Barrabé 🤗 car selon moi c'est une consequence du changement d'algorithme de LinkedIn. De tout temps les gens se sont regroupés pour être plus fort et d'ailleurs il s'agit là aussi d'un business comme un autre car tant qu'il y aura de la demande il y aura de l'offre ! Les POD ne sont qu'un regroupement de personnes souhaitant atteindre des objectifs de visibilité tel que nous pouvons en avoir lorsque nous avons un réseau important. Je ne dit pas que c'est bien, mais je ne dit pas non plus que les personnes ayant recours aux PODS sont de mauvaises personnes. Tout dépend où on place le curseur de la "morale"...
Account Manager🚆 #Hiring📢 @Talan
4 ansJe découvre ce type de pratique aussi et reste très dubitatif sur celle ci. Pas de valeur ajoutée sur les commentaires, pas d'intérêt pour l'auteur et pour les lecteurs (hormis le nombre de like + commentaire + visibilité peut-être). Je vais de ce pas lire votre article...
Président CEO - Groupe TRINITY
4 ansJe pensais ce réseau à l'abri de ce genre de pratiques... merci Patrick Barrabé 🤗 pour cet article.