POINT MACRO ET FINANCIER DECEMBRE 2018
Le mois de décembre a notamment été marqué par la réunion du G20 qui s’est soldée par une trêve de 90 jours sur le front de la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis ce qui a plu aux marchés. Cependant, cette accalmie n’a été que de courte durée avec l’arrestation de la directrice financière de Huawei remettant en cause la conclusion d’un accord entre les deux belligérants. Cependant, les messages d’apaisement de Donald Trump et l’augmentation d’importation de produits américains par la Chine n’ont pas rassuré les investisseurs qui craignent une baisse de la croissance mondiale. Le moratoire de 90 jours décidé pour mener à bien les négociations commerciales n’a pas suffi à détendre l’atmosphère. Au contraire. Le doute sur la façon dont s’était passée cette rencontre a nourri les inquiétudes du marché tout au long de la première semaine du mois. La confirmation par Pékin que tout le monde était disposé à travailler de façon constructive à un accord, l’annonce de la baisse des taxes à l’importation des véhicules automobiles américains et des indices PMI services et composites en Chine rassurants n’ont pas permis de calmer le jeu.
A ces tensions politiques s’ajoutent les différentes réunions des banques centrales. La BCE a annoncé comme prévu l’arrêt de son programme de rachat d’actifs et a maintenu son taux directeur inchangé. D’autre part elle a annoncé qu’elle continuera d’investir la totalité des tombées obligataires et elle a par ailleurs abaissé les prévisions de croissance en 2019. De son côté, la FED a décidé de relever, pour la quatrième fois cette année, ses taux directeurs de 25 bp en raison de la bonne tenue de l’économie américaine mais a annoncé vouloir monter les taux des Fed Funds à deux reprises en 2019, la projection de le FED n’a pas rassuré les marchés financiers.
- Dans ce contexte économique et géopolitique, les taux ont continué de baisser, le rendement du Bund 10 ans s’est détendu de 7 bps et a clôturé à 0,23% et le Treasuries 10 ans américain a diminué de 28 pbs pour clôturer à 2,65 % à fin décembre.
- Sur les marchés d’actions, les actions américaines (S&P 500 en USD) et les actions japonaises (NIKKEI 225 en JPY) ont connu leur plus forte baisse sur un mois en 2018, respectivement de -9.2% et -10.4%. De même, les actions européennes (Euro Stoxx 50) ont perdu 5.4% et les actions émergentes (MSCI Emerging Markets en USD) ont baissé de -2,92%. Le MSCI All Country a descendu une marche supplémentaire en décembre. Comme il l’avait fait fin janvier et en octobre. Alors que dans les deux cas précédents, le recul avait été compris entre 8% et 9%, il a, cette fois-ci, dépassé les 12%. Entre le 1er octobre et le 25 décembre, il aura ainsi abandonné plus de 16%, avant que les indices ne s’offrent un rebond technique après Noël. Il a fini le mois sur un repli de…7,2%. Il n’avait pas été à pareille fête depuis 2008 pour sa performance annuelle… Quant à décembre, il faut remonter au début des années 30 pour retrouver un nettoyage d’une telle ampleur (Dow Jones). Si l’optimisme était au rendez-vous au début de l’année 2018, les fonds actions cumulant des souscriptions supérieures à 20Mds$ par semaine durant le premier mois de l’année, les choses se sont retournées durant l’année. Un ensemble de facteurs a pesé sur le sentiment des investisseurs : guerre commerciale, craintes autour du ralentissement de la croissance mondiale, hausse de la volatilité des actions, aplatissement de la courbe des taux. Les premiers signes de capitulation apparaissent : les rachats sur les fonds actions ont atteint 60Mds$ sur les 4 dernières semaines, représentant plus de 50% des souscriptions jusqu’à fin novembre. Les fonds actions européens et américains ont vu les plus forts rachats. Cependant, les flux nets en 2018 restent positifs, grâce aux actions émergentes et à l’Asie développée, où les fonds ont continué de collecter durant le dernier trimestre de l’année. Le montant de cash détenu par les fonds actions (1,3% du total des actifs) témoigne également de ce retournement de sentiment. D’un point de vue régional, tous les fonds régionaux, à l’exception des émergents, ont vu une hausse des positions cash par rapport aux niveaux de fin 2017.
- Les marchés du crédit corporate européens ont continué à reculer sur le mois, ainsi les spreads High Yield et Investment Grade se sont significativement écartés de 28 bps et 7 bps sur le mois (indices Merril Lynch).
- Le marché des changes semble avoir été peu concerné en décembre par les turbulences des marches actions. Certes, le JPY et le CHF se sont renforcés contre euro, mais le mouvement parait bien modeste au final, plus encore sur le CHF (+0,43%) que sur le JPY (+2,2%). Sur l’EURUSD, la parité a traité entre 1,1270 et 1,1480 en décembre, restant englué dans une configuration technique incertaine.L'EURUSD termine l’année autour de 1,1470. La baisse du pétrole a fait plusieurs victimes, le CAD en premier lieu, au plus bas de l’année contre USD à 1,36. La NOK a également corrigé nettement, repassant ponctuellement au-dessus des 10. L’AUD a cédé du terrain en décembre, rendant tous les gains de novembre. La paire AUDUSD termine l’année sur 0,7050. Le GBP a connu un début de mois compliqué avec les incertitudes liées au vote prévu sur le projet de Brexit au Parlement, puis son annulation. EURGBP a traité 0,9087 au plus haut mais revient sous 0,90 en cette fin d’année.
- Sur le marché du pétrole, le WTI (West Texas Intermediate) et le BRENT ont clôturé à 45,41$ et 53.80$, soit une baisse de 10,8% et 8,3% sur le mois.
Private Equity Investment at Crédit Mutuel Equity
5 ansTrès bon point macro David, merci à toi pour cette analyse
Tech M&A Associate @Avolta
5 ansMerci David pour ce résumé !
Consultant ESG chez Reporting 21 by Sirsa
5 ansUn point de qualité ! Merci !
Merci David!
M&A | professor of finance | Web3
5 ansMerci et bravo pour ce point !