Pourquoi Ideta n'est pas passée à 100% en télétravail ?
Avant le coronavirus, chez Ideta, on se demandait si le télétravail était possible. Après le coronavirus, on s'est demandé de quelle façon l'appliquer chez nous.
Avant la crise, le télétravail était une facilité mise à la disposition de nos employés pour la gestion de leur quotidien. Que ce soit aller chez le médecin, réceptionner un colis important, être chez soi plus tôt pour la réunion parent prof, ils avaient la possibilité de télétravailler ponctuellement.
En effet, certains de nos employés, plus âgés ou avec d'autres aspirations que la vie parisienne, résident en banlieue. Malgré des bureaux relativement centraux à République, certains mettaient plus d'une heure à venir travailler au bureau.
Certes, l'ambiance y est agréable. L'humour est une de nos valeurs cardinales. Et les membres de l'équipe s'apprécient. La contrepartie reste chère quand cela implique plus de 2h de transports en commun chaque jour. C'est 10h par semaine, 520 dans l'année. Quand tout va bien. Et ces 520 heures ont un coût :
- A un taux horaire de 27,3€ de l'heure pour les cadres, ce sont plus de 14000€ qui ne sont pas gagnés par nos employés.
- Le stress des transports en commun est bien réel et perturbe l'équilibre vie/travail.
- Pour l'entreprise, cela limite également la zone géographique de recrutement et donc les talents disponibles.
- Louer des bureaux, ça a un coût. The Family l'a bien compris.
- L'encadrement de profils juniors est plus complexe sans présence physique pour débloquer rapidement les petits problèmes.
- Pour les profils seniors, on se coupe de signaux faibles.
- Il est difficile d'organiser des réunions avec plusieurs personnes dans un café.
Mais après 2 mois de confinement et un mois de distanciation additionnelle pour des raisons de sécurité, nous étions confiants de pouvoir réussir à basculer en télétravail complet. Pourtant, il existe bien des raisons de conserver des bureaux.
- Nos bureaux, c'est chez nous. Après quelques années à aller d'incubateur en pépinières, je me souviens encore de l'émotion d'avoir nos propres bureaux. C'était chez nous. On pouvait décorer comme nous le voulions. Nous pouvions suivre nos propres règles.
- Nous aimons les gens avec lesquels nous travaillons. Le travail n'est pas l'ennemi de l'intime. Il l'alimente. Avec 14% des couples qui se forment au bureau et 20% de nos amitiés qui viennent de la sphère professionnelle, sans compter les copains de la pause café.
- Il y a certaines choses qui sont plus faciles à faire quand on est proche. Discuter autour d'un schéma, prendre un crayon pour dessiner ce qu'on a en tête, brainstormer de façon active. On me citera tel ou tel outil pour le faire à distance mais, à mon sens, ce n'est pas pareil.
- Certains employés ne sont pas dans de bonnes conditions pour télétravailler. S'ils ont déjà quelqu'un à la maison qui télétravaille par exemple. Ou si leur appartement ne leur offre pas d'endroits où installer une station de travail confortable. Qui n'a pas chopé un mal de dos en bossant sur la table basse du salon ne peut pas comprendre...
- Enfin, les échanges informels dans les couloirs ou près du café favorisent l'innovation, les bonnes nouvelles vécues ensemble sont autant d'éléments qui contribuent à la motivation des employés et à l'émulation collective.
Nous avons donc choisi d'adopter un modèle mixte. La présence dans les bureaux est obligatoire le lundi et le mercredi. Le reste du temps la présence dans les bureaux est optionnelle. Ceux qui veulent peuvent venir, les autres peuvent rester chez eux. A nos yeux, cela présente plusieurs avantages :
- réduire considérablement le temps de transports des employés.
- donner un cadre au travail collectif et laisser du temps pour le travail individuel.
- faire des points d'équipe.
- maintenir le lien social et les échanges informels.
- ne pas forcer le lien social.
- offrir des bureaux à ceux qui n'aiment pas / ne peuvent pas travailler de chez eux.
- donner un lieu d'incarnation à la culture d'entreprise.
- avec du présentiel à jour fixe, on évite d'organiser des réunions avec une partie des gens en physique et d'autres en remote, où ceux en physique ont plus d'informations et finissent par moins écouter ceux en remote.
- nous pouvons tout de même accueillir nos clients et partenaires dans nos bureaux
A partir de juillet, cette politique entre officiellement en vigueur chez Ideta. Je vous confirmerai bientôt si nos premières intuitions se confirment et nous pourrons évaluer l'impact de cette nouvelle politique sur la productivité, l'engagement des salariés, la rétention des talents.
Expert SAP RH Gestion des temps
4 ansMerci pour le partage. Intéressant modèle. J'ai deux questions pour vous : Comment en êtes-vous arrivés à la décision du lundi/mercredi au travail ? Ne pensez-vous pas que si ces deux jours avaient été consécutifs vous auriez ouvert la porte à une relocalisation de vos salariés qui pourraient s'avérer valable sur le terme ?
Gérant ROBUCHON Formation
4 ansMerci pour ce partage
Directrice opérationnelle @Ideta
4 ansGrégoire Gambatto, comment se passe ce premier mois 100% remote ?
Consultante Marketing Digital spécialisée en E-commerce et Communication
4 ansUn très bon équilibre
International Launch Coordinator @SEPHORA LVMH | Fluent French-English-Spanish
4 ansTrès bon article !