Pourquoi tant de rage fiscale contre les classes moyennes ?

Pourquoi tant de rage fiscale contre les classes moyennes ?

Tribune parue ce lundi 18 février dans Les Echos

Comme si de rien n'était, la taxe carbone est à nouveau promue dans les rangs de la majorité et du gouvernement. Plutôt que d'engager la réduction des dépenses publiques et de la fiscalité, la priorité serait donc de relancer les hausses de taxes qui ont déclenché la crise...  Ce retour de la taxe carbone ne serait pas seulement une provocation, mais une faute politique. Pourquoi tant de hargne fiscale ?

Depuis quelques semaines, se joue en France un spectacle dont notre pays a acquis à travers les siècles un savoir-faire unique. L'inventivité fiscale ne semble trouver aucune limite : maintien de la taxe d'habitation pour certains ménages, taux supplémentaire d'impôt sur le revenu, réduction des crédits d'impôt pour les emplois à domicile, augmentation des droits de succession (pourtant déjà les plus élevés d'Europe), taxation de la vente des résidences principales...

Comment ne pas être frappé par cette absurdité : tenter de répondre à une crise née d'un ras-le-bol fiscal par la création de nouveaux impôts ? C'est Ubu roi au royaume de Kafka.

En France, toute fiscalité nouvelle se drape des habits de la justice : il faut faire payer les « riches ». A ceci près qu'à l'arrivée ce sont toujours les classes moyennes qui payent. Le débat sur le maintien de la taxe d'habitation pour les ménages les plus riches suffit à le démontrer. De qui parlons-nous ? De couples gagnant chacun 2.000 euros par mois...

Le résultat de cette rage fiscale est de concentrer le fardeau fiscal chaque fois un peu plus sur les classes moyennes, sans comprendre que tout le problème du pays est précisément là. On écoeure ceux qui font pourtant la solidité de la nation.

Les classes moyennes. Celles qui furent touchées par les hausses de taxes sur l'énergie, par la fiscalité sur les PEL, par la mise en cause de notre politique familiale, par une hausse de CSG frappant des millions de retraités... Celles sur qui repose un système social parmi les plus généreux du monde mais aveugle aux dérives de l'assistanat. Celles qui sont trop aisées pour bénéficier des aides, mais pas assez pour acquitter tous les impôts qu'on leur demande. Comment pourrait-il en être autrement alors que la France atteint  un niveau historique de prélèvements obligatoires, l'OCDE confirmant qu'aucun autre pays n'en a autant ?

Cette posture de Robin des Bois cache une réalité : le roi a besoin d'argent. Il a dépensé en un soir plus de 10 milliards d'euros pour seulement ouvrir le débat, même pas pour le clore. Comme l'a rappelé la Cour des comptes, tous les voyants budgétaires sont au rouge. La France aura cette année, et pour la première fois, le déficit public le plus élevé de tous les pays de la zone euro. Cela peut sembler invraisemblable, mais Emmanuel Macron dépense plus que François Hollande.

Exigeons du gouvernement qu'il se montre aussi créatif pour s'attaquer à l'obésité de notre dépense publique ! Car là réside le péché originel de ce quinquennat : ne pas avoir eu le courage de la réduire. Pour répondre à une crise déclenchée par des hausses de taxes, Emmanuel Macron s'est enfermé dans un piège budgétaire : distribuer du pouvoir d'achat financé par le déficit, c'est-à-dire les impôts de demain. La surenchère fiscale s'explique facilement, car il faut bien trouver l'argent qu'il ne parvient pas à économiser.

Pour sortir de l'ornière, fixons-nous trois principes clairs : réduisons drastiquement le gaspillage de l'argent public, nos propositions détaillées étant à la disposition du gouvernement ; notre niveau de prélèvements obligatoires nous interdit toute autre action que de les baisser ; préservons dans toutes nos politiques ceux qui font tenir l'économie comme la démocratie : les classes moyennes.

Trois principes pour écarter ces trois maux que Benjamin Constant pointa dans ses « Principes de politique » : « L'excès des impôts conduit à la subversion de la justice, à la détérioration de la morale, à la destruction de la liberté individuelle. »


c'est simple; les pauvres sont pauvres - les riches le sont de trop et ont fichu le camp et il ne reste donc que la classe moyenne qui n'a pas d'autre choix que de financer la gabegie étatique... cqfd mes amis !!

Raphaël CHARREYRON

CEO @ HDM-CONNECT & HDM-SOFT

5 ans

Tout à fait d’accord avec ce qui est écrit. Je fait parti de cette classe moyenne et j’en ai marre de servir de vache à lait. Il faut payer des impôts, c’est normal mais à un niveau raisonnable. Et le pire c’est quand on voit ce que le gouvernement en fait... Maintenant je suis chef d’une petite entreprise, et je voudrais embaucher mais là encore un autre problème, le coût de la main d’œuvre... on n’a pas le droit de gagner de l’argent en France et c’est pour ça qu’il y a autant de tricheurs qui essaient de contourner ces impôts... Il faut régler le problème à la base et tout le monde sera gagnant même l’état français !

Hervé Motte

Dirigeant d’entreprises

5 ans

Enfin une prise de parole claire , qu’elle soit plus forte on ne vous entend pas !

Jean-Baptiste Goutteratel

🤝 Accompagner les RH dans le pilotage d'une prévention santé moderne, pour en faire un levier stratégique 🚀

5 ans

Le saviez-vous ? Home in Love est une entreprise innovante ayant crée un compagnon de la mobilité des salariés d’entreprise, alliant nouvelle technologie et humain. Nous gérons toute la partie logistique de la mutation pour les alternants, nouveaux embauchés ou salariés : de la description du projet, la recherche de logement à l’installation complète. Notre but est de transformer ce droit salarial en obligation afin de réduire le chômage en facilitant les mobilités professionnelle et tout cela à coût 0, en effet nous sommes subventionné par l'Etat. Vous ne mobilisez donc aucunes ressources !

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