Profils atypiques : attention au piège de l’ethnocentrisme
François GUILLOT / AFP

Profils atypiques : attention au piège de l’ethnocentrisme

Pour ceux qui sont passés comme moi par la Rue Saint-Guillaume, « le plan en deux parties » est plus qu’une institution. Il s’agit bien d’une marque de fabrique, un signe de reconnaissance, voire d’appartenance. Pour beaucoup d’autres, l’attribut, voire les oripeaux d’une prétendue élite qu’il convient de contester, voire de combattre. Mais quel rapport avec la question du recrutement des profils-atypiques ??? Lisez plutôt.

Le Plan de deux parties peut relever du totem et tabous

J’ai pu constater il y a quelques années que « le plan en 2 parties » peut véritablement relever véritablement du « totem et tabous ». Je me rappelle en particulier de plusieurs discussions que j’ai pu avoir avec l’Inspecteur Général de cette grande banque française. Il tenait absolument à continuer à caler les épreuves du concours de l’Inspection sur celui de l’ENA. Selon lui, un membre de l’Inspection Générale se devait absolument de maitriser ce fameux plan en deux parties.

A l’époque, cette grande entreprise du CAC 40 était en train de se développer de façon très importante à l’international. Notamment par le biais d’acquisitions dans la banque de détail en Grèce, en Russie et en Europe de l'Est. Le modèle d'intégration des acquisitions en vigueur était bien huilé : envoyer des français pour occuper les 3 ou 4 postes clés et utiliser les missions d'Inspection pour cadrer le tout.

Ma position était quelque peu différente. Comment appréhender les réalités locales et anticiper les risques spécifiques à chaque pays en maintenant une vision aussi franco-française ? Comment construire une banque globale sans faire émerger de futurs dirigeants issus de ces nouveaux territoires ???

Attention au piège de l’ethnocentrisme

N’étant pas issu « de l’Inspection », le Président de la Banque, par ailleurs brillant énarque, eut la sagesse d’exiger dans la construction des plans de succession aux 120 postes de direction, que chaque « slate » de candidats intègre un profil « atypique ». Par profil atypique, il fallait entendre des étrangers et des femmes (désolé de l'écrire aussi clairement). Une bonne pratique que nous avions identifiée chez Schlumberger, une entreprise qui avait très vite développé ses activités dans une multitude de pays sur tous les continents.

Une telle approche peut choquer, mais elle vous oblige à scruter dans les différents pays dans lesquels l’entreprise intervient pour faire émerger des talents qui resteraient cachés ou iraient voir ailleurs. 


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