Que votre parole soit impeccable
Le management… Qu’est ce que c’est ?
Cela doit être singulièrement important, ou à tout du moins un sacré business, pour qu’au fil de l’actualité de nos chers réseaux sociaux, tout un tas de personnes, plus ou moins bien renseignées, viennent nous faire grâce de leurs « méthodes », de leurs « 5 règles pour… » ou bien encore de leurs « 10 trucs à ne surtout pas faire »…
En rêvassant, ou plutôt en cauchemardant un peu, je me suis laissé aller à croire, entre chutes vertigineuses, noyades et autres feux de dragons, que tous ces conseils pouvaient tendre à appréhender l’humain selon de nouvelles règles extraites de recherches appliquées, à le cloisonner dans des boîtes à coup de nouvelles règles édictées, afin de parvenir à l’efficacité maximale d’une organisation.
Wouaouh… ! Fini les soucis…
Et là, toujours dans cette tourbe épaisse et néanmoins vaporeuse de mes rêves, m’apparaît, en noir et blanc sépia, Charlot et son énorme clé anglaise, préfigurant de ce que deviendra le travail de production à la chaîne, avec ces robots remplaçant l’homme dans des tâches où l’erreur n’est plus admise, pour augmenter l’efficacité de production et la rentabilité de ce qui sort de la chaîne. Et puis, toujours dans mon nuage cinématographique, l’image des petits bureaux étriqués de Brazil…
Réveil… ! Le management serait-elle la nouvelle science nous permettant d’être aussi efficaces dans la mise en œuvre et l’exploitation d’une organisation humaine que le Taylorisme a permis de l’être dans le cas d’une chaîne de fabrication ? J’ai eu, au réveil, la faiblesse de croire que le management était justement cette non-science, cette attitude du quotidien, cette intuition toute en sensations et émotions qui, sans créer de cases, permettrait à l’intelligence humaine de s’exprimer pleinement, loin de l’image « Brazilesque » de l’avenir de l’homme.
- D’efficacité, il faut néanmoins parler et la question se pose du « comment y parvenir tout en gardant son âme humaine » ? Ma dernière tentative consiste en la mise en miroir de ma façon de faire avec les 4 accords Toltèques :« Que votre parole soit impeccable », « N’en faites pas une affaire personnelle », « Ne faites pas de suppositions », « Faites toujours de votre mieux »
1 - QUE VOTRE PAROLE SOIT IMPECCABLE :
C'est de loin, je crois, l'accord le plus difficile à mettre en œuvre, même si intellectuellement il en devient rasant d'être si évident.
La parole étant l’oxygène des relations sociales, combien connaissons-nous de personnes qui prennent un malin plaisir à s’octroyer de manière unilatérale la plus grande part de cet air qui nous est vital ? J’avoue qu’au sortir d’une réunion je suis plus attiré par celui qui n’a rien dit, du fait d’une certaine forme d’auto censure, que par l’énergumène qui aura capté l’espace, avalé notre air et tué toute possibilité de dialogue et de contradiction.
Celui qui ne sait pas se taire, oublie d’écouter, tue le dialogue et toute possibilité d’émergence d’une intelligence un tant soit peu collective.
"La parole n'a pas été donnée à l'homme, il l'a prise", disait ARAGON, mais pour en faire quoi ?
La première parole que l'on entend est celle du Père et elle est donc forcément empreinte de vérité. Nous rechercherons, toute notre vie durant, cette même authenticité sans plus jamais y parvenir ou en étant floués par son ersatz, car si le Père n'avait pas toujours raison, sa parole était néanmoins toujours empreinte de la plus belle des bienveillances : l'amour de son enfant. Nous avons tous, au moins une fois, souffert de ce « faux » don d'un autre, puisque la parole un un don de soi à l'Autre, car trop naïfs ou croyant encore trop au Père (Noël). Gardons-nous de créer nous-mêmes de telles incompréhensions ou illusions chez ceux qui nous entourent et nous écoutent.
Du babillage sans âme au plus intime des discours. De la vérité pure du jour, au mensonge ou à la manipulation… ces paroles qui nous accompagnent tout au long de la journée, dans les couloirs, en réunion, à la machine à café, le métro, en famille ou à la terrasse d’un café avec un ami proche. La parole vraie qui nous émeut aux larmes et nous laisse pantois devant tant de courage à l’exprimer. La parole inutile ou à la méchanceté gratuite. La parole pour ne rien dire, mais juste occuper l’espace.
Je suis étonné qu’il n’existe pas encore une application pour les trier, tous ces mots, et nous les resservir le soir sous forme de camemberts colorés: « x% d’inutiles, x% de vrai, x% de mensonges » etc… et mesurer ainsi le temps perdu et les illusions explosées.
« Je te donne ma parole » est une expression forte dans la langue et les coutumes françaises. Toute parole n'est-elle pas donnée ? N'est-elle pas toujours un don à l’Autre ?
Ne jugeons les hommes qu'à leurs actions, car celles-ci détruisent souvent toutes les belles paroles préalablement énoncées. Notre parole est précieuse et nourrit les autres autant que nous mêmes. Elle se doit d'être nue, immaculée et irréprochable.
Aussi voici mes décisions et actions à venir pour ma propre parole:
- Lorsqu’elle est profonde, qu’elle soit toujours source de réflexion, ouverte vers un dialogue et destinée à trouver des solutions ensemble,
- Lorsqu’elle est légère, qu’elle soit empreinte de joie et d'humour, à prendre au degré approprié, mais destinée à détendre l'atmosphère, à créer la convivialité et la confiance nécessaires à une réelle vie ensemble,
- Enfin en toute occasion, qu’elle soit vraie, en ce sens qu'elle sera une part de moi, que les autres aimeront ou pas, mais qui ne pourra jamais être remise en cause par mes actions ou mes paroles suivantes…
Don Miguel Ruiz, « Vous pouvez évaluer le degré auquel votre parole est impeccable à l’aulne de l’amour que vous avez pour vous-même. L’intensité de votre amour-propre et les sentiments que vous nourrissez envers vous sont directement proportionnels à la qualité et à l’intégrité de votre parole. Lorsque celle-ci est impeccable, vous vous sentez bien ; vous êtes heureux et en paix. »
Chargée Qualité Client
6 ansUn des 4 accords toltéques....