Quel avenir pour l'agriculture bio ?
https://agriculture.gouv.fr/infographie-lagriculture-biologique-en-france

Quel avenir pour l'agriculture bio ?



A l'initiative de la députée finistérienne Sandrine Le Feur, j'ai eu le plaisir d'animer une rencontre de producteurs, représentants de coopératives, syndicats, banques et élus. Voici la synthèse de ces échanges.


STRUCTURER

La nécessité de la structuration de la filière bio est revenue à plusieurs reprises dans les échanges, en respectant les différents modèles , avec de petites organisations locales comme des coopératives de plus grande taille. Il existe déjà des plateformes, comme Agrilocalou le site web de la Maison de l'agriculture biologique mangerbio29.fr . Mais il faut aller plus loin, en s'appuyant, aussi, sur les coopératives, les chambres d'agriculture et les banques. Pour convaincre ces dernières, et pérenniser les installations de jeunes agriculteurs, le parrainage par des ainés, y compris avec une participation minoritaire au capital, apparaît comme l'une des idées à suivre. Autre piste: créer un observatoire, pour recueillir, analyser et diffuser largement des données précises sur le marché de la bio, et ses perspectives.

Les aides à l'installation de jeunes producteurs et à la conversion d'exploitations conventionnelles restent limitées et devraient être revues. Pour accompagner ces agriculteurs, la relocalisation de certaines productions, notamment en céréales, semble être une piste.


LES ACHETEURS A LA RACINE DES DIFFICULTÉS

Les producteurs bio souhaitent associer les acheteurs (grande distribution, restauration collective...) aux discussions. Il devient urgent de modifier les pratiques d'achat. Certes, une médiation existe, mais elle montre rapidement ses limites : les producteurs obtenant gain de cause après intervention du médiateur se retrouvent souvent déréférencés par la suite, pour des raisons qui n'ont, forcément, rien à voir... Le rapport de forces n'a pas encore changé. 


VERS UNE EXCEPTION AGRICOLE ? 

Parmi les pistes évoquées, celle d'une meilleure prise en compte de la saisonnalité. Globalement, faut-il créer des normes supplémentaires pour préserver l'agriculture bio française ? La France se targuerait d'être exemplaire, mais au risque de s'isoler. De plus ces règles entraîneraient un surcoût, le consommateur pourrait donc se tourner vers des produits d'autres pays, moins chers. Il faudrait donc travailler à faire évoluer la réglementation européenne. Il manque une vision politique : la France pourrait négocier une exception agricole, semblable à l'exception culturelle.


ÉDUQUER

Afin de développer la commercialisation du bio, la pédagogie reste essentielle. Il faudrait développer l’éducation alimentaire auprès des parents, de la restauration collective et des donneurs d'ordre. 


ENVISAGER LA BIO DANS TOUTES SES FACETTES

Respecter le choix des agriculteurs : qu'ils aient choisi la production, la transformation et/ou la commercialisation, aucun modèle n'est supérieur à un autre. Il faut donc sortir des oppositions anciennes entre filières, modes d'organisations. De plus, la bio doit aussi assumer ses propres contradictions. Comment tenir compte de la dimension sociale dans toutes ces contraintes ?

A l’heure où l'anticipation du changement climatique est devenue une nouvelle mission du métier d'agriculteur, qui sera garant d'une bio-éthique bénéfique au paysan et lui permettra de vivre de son métier pour les 50 prochaines années? 


 

Identifiez-vous pour afficher ou ajouter un commentaire

Autres pages consultées

Explorer les sujets