Quel Coach je suis? et quelle est ma pratique?

Quel Coach je suis? et quelle est ma pratique?

Master class Coaching 6 : Après l'interrogation sur qu’est-ce le coaching ? Une possibilité au travers de ma sensibilité, une seconde interrogation…..

Quel coach suis- je ?

Cette question m'est souvent posé et Comment je travaille ? Avec quelle méthode ? Avec quels outils? Vous avez dit des outils?

Alors, j'ai accepté le jeu de l’interview pour témoigner de ma pratique et de mon approche du coaching.

Voici donc le portrait d’un accompagnateur de la relation. Un coach singulier qui s'occupe du processus de transformation et du cheminement que représente le coaching et le sujet ; en quelque sort de l’interaction sous l’angle d’une forme qui pourrait être celle d’un accouchement de soi par soi dans un acte volontaire d'engagement à...

Les deux vies de Florent.

Dans une première vie, Florent Pennuen est Consultant en dialogue sociale, praticien de la négociation sociale dans des contextes de forte transformation, de fermeture de sites industrielles, de réorganisations sensibles. Cette trajectoire au cœur du lien,  du liant, de l’interaction entre les Hommes, de la conciliation et de la quête du compromis, le conduit à basculer dans non plus une posture externe mais interne et à endosser les habits de DRH pour piloter une réorganisation : transformer une organisation (800 collaborateurs) industrielle en activité de service, en conservant au mieux les Hommes qui la compose et les accompagner au mieux des enjeux du système, de l'organisation et de l'Allocation des Ressources.

Pendant plus de 20 ans, dans un monde hiérarchisé, codifié et cadré, il réussit à s’aménager et à créer des marges de manœuvres. Il construit un style de négociation, une approche du dialogue social et du management qui fait la part belle à la créativité et aux approches qui sortent des sentiers battus. Il travaille sur l'idée de la symétrie des attentions, sur l'équidistance, sur la nécessité d'œuvrer à déstabiliser positivement les acteurs, de les amener à explorer un chemin qu'ils ne pensaient pas savoir emprunter. De passer d'une posture de faire- contre à faire avec.... et notamment s’appuyer sur l'inattendu, en acceptant de se laisser surprendre par les aléas, les acteurs, loin, si possible des jeux d’acteurs : le ciment, in fine de notre vie.

Il prône l’audace au risque d'apprendre, de surprendre, de mobiliser la responsabilité engageante, de l’écoute active,  de se forger une pratique par le décalage. Car il sait que toute expérience est apprenante.

Florent, le manager, est porté par une conviction profonde : chacun a sa place dans le collectif. Même avec des équipiers qualifiés de peu performants, il est possible de sortir du « bon » en partant de l’existant, des compétences en présence, de la ressource qu’est l’Homme. Savoir -faire avec et en extraire la capacité à savoir créer avec ce qui advient. Défricher. Rien d’impossible pour une équipe RH qui a la permission d’oser, de proposer, d’expérimenter comme un artisan. Les résultats sont au rendez-vous. Florent et son équipe réussissent là où on ne les attendait pas : rendre l’impossible possible au sein, et au service, de cette belle institution de 1945 qui l’a recruté comme très jeune DRH et ce, avec l’art et la manière, et la belle manière. Sans se défaire de ses idéaux, des valeurs de droiture, de conserver l’Homme comme seule valeur, quitte à être remplacé 15 jours avant la fin et le succès d'une très belle mission improbable ou à partir le dernier au nom des « siens, de son équipe, des collaborateurs" envers qui une forme de responsabilité, il portait. Etre fidèle. Ne pas trahir.

Début des années 2010, le monde du conseil évolue avec la Révision Générale des Politiques Publiques. Les mentalités changent. Les procédures sont de plus en plus contraignantes laissant peu de place à l’autonomie et aux approches originales. Florent ne s’y retrouve plus. La dimension artisanale du métier s’estompe. Tout est processé avant même que la demande du client soit écouté : le cadre de l’intervention tombe et ces équipes respectent le process des practices mobilisées plus que la demande du client. Un autre poste de DRH : pourquoi ne pas continuer. Il s’agirait d’un effet de seuil, d’échelle. Alors, après un an à son compte, en 2014, il décide de prendre la route vers une seule destination : accompagner l’Homme.

In fine, c’est ce qu’il a toujours fait de manière encapsulée dans ses missions de conseils. Alors, le masque tombe au fil de l’âge. Ne reste qu’à assumer au mieux cette singularité qui l’a poussé à se mettre à la disposition de l’Autre : ce qui lui importe.

Ce sera l’accompagnement dans un cadre professionnel.

Dans sa seconde vie, Florent Pennuen est coach. Il se définit comme : « expert » du processus relationnel. Ce nouveau métier lui permet de poursuivre, dans un tout nouvel univers professionnel, sa mission au service de la relation humaine en gardant sa créativité, cet élan créateur, d’improvisateur en y mêlant l'Art, la photographie, le travail avec et autour de l'animal en travaillant sur les émottions.

Dans sa vie d’avant comme dans celle d’aujourd’hui, Florent place une confiance totale dans la capacité de tout être humain à trouver sa propre voie, le chemin vers sa propre étoile. Dans cette perspective, le rôle du coach est d’aider le coaché à s’approcher au plus de son rêve, celui qui se cache derrière les apparences, derrière les objectifs exprimés et posés dans le contrat. Aller derrière : sortir de sa grotte, oser et s’aventurer dans la lumière.  Cette mission revêt pour lui une dimension mystique inscrite dans la réalité et le concret d’une construction professionnelle au service de l’élévation et la progression de son client. L’intention est de toucher du doigt l’essence de celui-ci afin qu’il découvre les voies multiples lui permettant d’exprimer et vivre son plein potentiel.

Le coaching comme art nourrit

….des mots, du silence, de la création, de cette capacité à se faire avaler dans le processus du coaché pour renforcer tant l’alliance avec lui que de pouvoir le moment opportun offrir une rupture, un tournant dans le processus afin d’infléchir cette ambiguïté commune à bien des coachés : vouloir changer sans changer. L’accompagner par une position orthogonale, l’invitant à expérimenter la déstabilisation positive.

Pour permettre au coaché d’explorer de nouvelles pistes sur son chemin de transformation, le coach doit, selon Florent, 

adopter une posture dite confrontante.

Il s’agit, dans un cadre bienveillant et non jugeant, de mettre le coaché face à lui-même, face à sa réalité. La mise en travail peut alors s’enclencher et un nouveau possible peut se dessiner. Et ce en s’appuyant sur chacune des séances comme un temps qui ouvre sur un basculement qui lui advient justement dans et par cette posture confrontante.

Pour Florent, le coach est un miroir. Pour être une surface de projection modélisante et non déformante, il se doit d’être exemplaire dans sa capacité à se transformer, à bouger, à oser afin d’aider son client à prendre conscience de ses propres capacités, de sa propre puissance, de sa propre créativité. A se risquer à tenir le cadre, à s’appuyer dessus, à résister aux assauts de son client qui peut se débattre, s’en prendre au coach car il ne fait rien.

Pour Florent, il s’agit surtout de maintenir au mieux le « parler & le dire vrai », la parrésia, chère à Michel Foucault.

Parfois la porte est très étroite. Parfois, l’appui d’un superviseur apporte la hauteur nécessaire pour sentir plus justement ce qui se joue et se décaler. Il revient au coach de trouver le point de passage pour entamer le travail ou le faire basculer. De ne pas flancher, de résister à la tension d’immobilisme, de bien lire « les attaques » non portées à soi, les demandes d’inversion et en même temps les effets paralysant le coaché, au prise dans l’entre-deux. Emprunter le chemin de la transformation n’est en rien simple, linéaire. En la matière, Florent affirme que rien n’est préétabli à l’avance ; il n’existe pas de sentiers tous tracés. Le processus de coaching se crée au fur et à mesure avec le coaché, avec l’équipe coachée. La relation est une pure création dans l’ici et maintenant. Et en même temps dans une espace temporelle où la décantation s’opère : un pas sage en carafe. Elle est unique et non reproductible. C’est une œuvre d’art !

Le coaching comme approche subversive de l’être.

Pour Florent, un être humain, qui se transforme, transforme le monde qui l’entoure. Par un effet de contagion, l’onde de choc de la transformation bouscule l’ordre établi des systèmes en place. Le coaching a un effet démultiplicateur. Dans un contexte professionnel, on mesure combien cette approche peut être considérée comme subversive.

Le coaching comme voyage initiatique

A la question de savoir si Florent a un conseil à donner aux coachs en formation, il invite chacun d’entre nous à FAIRE AVEC et à OSER.

Pour Florent, toute épreuve de la vie fait partie intégrante de notre voyage initiatique. La vie nous donne l’occasion de grandir, d’apprendre. Elle nous invite à être pleinement nous-même et, si cela est nécessaire (et c’est le client qui en décide), à descendre au plus profond de nous-même dans nos zones sombres, pour mieux remonter : plus grand(e) et plus fort(e). Le coach est là pour accompagner ce mouvement introspectif, éclairer ce qui se joue puis ouvrir les pistes d’un nouveau possible afin d’être à nouveau à l’initiative de sa vie.


 

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