Quelques mots d'apaisement sur la réforme des retraites

Je sais, nous ne serons pas tous d’accord, mais j’espère que nous pourrons échanger avec respect. La violence actuelle devient insupportable, inacceptable (jusque-là, je sens que je fais l’unanimité). Les grèves, le climat, la pauvreté, les transformations, tous ces sujets devraient être autant de raison de dialoguer et collaborer. C’est tout l’inverse qui se produit et c’est évidemment stérile. Même la ministre des sports doit être exfiltrée d'un stade (pompon sur la Garonne) …

Sur ces différents sujets et sur celui des retraites en particulier (ici, attention, les opinions peuvent diverger…), les circuits émotionnels sont fortement activés et prennent le dessus les réseaux exécutifs rationnels (oui, l’objectif est de calmer immédiatement les opinions). Peut-on revenir aux faits ? (Et là, normalement les opinions sont anéanties) Avec le vieillissement de la population, les retraités sont de plus en plus nombreux et la tendance s’accentue. Donc trois points d’action sont possibles : travailler plus longtemps, cotiser plus ou toucher moins (bon, il y avait une quatrième option que j’ai choisie d’abandonner à la minute où elle a émergé à ma pensée). Quelques soient les choix effectués, les décisions doivent induire plus de justice et d’équité, notamment entre les femmes et les hommes. Et c’est l’objectif de cette réforme des retraites (oui, là, je sais que ça peut coincer puisque c’est le retour des opinions, la mienne en l’occurrence), peut-être imparfaite, peut-être à amender, peut-être à enrichir, mais pas à rejeter en bloc et si violemment (et là, je parle de la réforme et de mon opinion).

Et puis, creuser un peu plus (ou prendre de la hauteur, comme vous voulez en fonction de vos préférences) permet d’identifier la problématique de fond. De mon point de vue, c’est le travail (là, quelque chose me dit que l’on va de nouveau trouver un point d’accord). Pour accompagner régulièrement des salariés proches de la retraite, je sais que cette période de la vie n’est pas forcément attendue avec impatience (elle est parfois même redoutée) … Ceux qui aiment leur travail, qui développent une bonne qualité relationnelle avec leurs collègues, managers et subordonnés, ceux qui trouvent un sens à leur activité professionnelle ne sont pas pressés de prendre leur retraite.

Et si cette réforme des retraites était aussi l’opportunité de réfléchir à l’amélioration la qualité de vie au travail ? Prendre en compte la pénibilité bien sûr, mais aussi soigner les relations, intégrer les jeunes générations, construire du sens, valoriser l’expérience des séniors, accompagner les changements sont autant d’occasions de développer un réel management du XXIème siècle où la confiance et la bienveillance rendront les organisations humaines et agréables à vivre.

Confucius le disait déjà : « Choisissez un travail que vous aimez et vous n’aurez pas à travailler un seul jour de votre vie ».