QUELQUES PISTES POUR (BIEN)SE PREPARER AUX ENTRETIENS DE SELECTION EN INSTITUT DE FORMATION DE TRAVAIL SOCIAL
Assistant.e de service social ; éducateur-trice spécialisé.e ; conseillers en économie sociale familiale …
Suite à un article récent de TSA, Magazine à propos des recrutements, je rebondis pour donner quelques pistes de réflexions aux candidat.es qui vont être retenu.es pour passer des oraux de sélection en institut de formation du travail social.
Car effectivement « un candidat qui ne prépare pas son entretien, ça se voit tout de suite : il ne pose pas de questions, sort des généralités, manque d'à-propos ». Comme le précisait TSA Magazine : « la présentation se prépare plus que ça ne se répète. »
« Le but n'est pas de s'étaler, de partir dans de longues digressions, mais de se présenter de façon ciblée, de faire du "teasing" pour attiser la curiosité du recruteur. Un peu comme une bande annonce au cinéma, qui vise à donner envie de voir le film. Une bonne présentation, ça doit lancer l'échange dans une direction qui vous est favorable.»
Voici donc quelques conseils :
Le temps de présentation se prépare individuellement en amont, notamment, et avant tout, sur le plan personnel.
A vos feuilles et crayons ou plutôt clavier et ordi : ce petit questionnaire à remplir peut vous permettre de préparer ce temps spécifique :
À votre avis, quels sont vos points forts ?
À votre avis, quels sont vos points faibles ?
Quelles sont les questions que vous n’aimeriez pas que l’on vous pose lors de la soutenance ?
Et bien, c’est plutôt à partir de ces points « faibles » et de ces questions redoutées qu’il vous faut bâtir votre préparation, tout en vous appuyant sur les points forts !
Aujourd’hui, « retournez » à votre avantage ces points « faibles ».
Par exemple :
- vous avez pointé que vous étiez timide, cette réserve peut devenir un atout quand il s’agit de prendre le temps de l’écoute, d’être attentif à l’autre
- ou vous savez que l’ « on » va vous dire que vous êtes « bien jeune », cette jeunesse peut être un atout auprès de certains publics dont vous allez plus rapidement « capter » les centres d’intérêts, comprendre plus facilement les langages. Appuyez-vous sur le texte du général Mac Arthur (1945, oui c’est « vieux » mais tellement vrai ) : « La jeunesse n’est pas une période de la vie, elle est un état d’esprit, un effet de la volonté, une qualité de l’imagination, une intensité émotive, une victoire du courage sur la timidité, du goût de l’aventure ... »
Mais continuons cette petite introspection :
À votre avis quelles sont les attitudes verbales positives à mettre en place ?
À votre avis quelles sont les attitudes non verbales à mobiliser ?
Rédigez-vous une petite fiche synthétique
Mieux vous connaître pour préparer un oral
Quel est habituellement votre volume de voix (fort, bas…) ?
En quoi est-ce un obstacle ?
En quoi est-ce un atout ?
Quel est habituellement votre tempo de voix (rapide, lent, bafouillant…) ?
En quoi est-ce un obstacle ?
En quoi est-ce un atout ?
Habituellement, dans la communication, quels sont vos points plus « faibles » ?
Ceux-là sont à travailler lors des préparations orales avec des personnes de votre entourage.
Habituellement, dans la communication, quels sont vos points forts ? Appuyez-vous sur ceux-là !
Mettez-vous en effet le plus souvent possible en situation réelle d’oral : 10 mn de présentation et 20 mn d’échanges.
Habituez vous à répondre à toutes sortes de questions d’où qu’elles viennent
Plus vous vous sentirez préparés, plus vous serez prêts et « zen »
Mieux se connaître dans une situation d’ oral
Pour vous préparer, posez-vous et répondez à ces questions :
Habituellement, quel est votre état psychologique ?
Quelles sont vos émotions ?
Comment se manifestent-elles ?
Qu’est-ce qui déclenchent ces émotions ?
Que vous dites-vous de négatif ?
Que vous dites-vous de positif ?
Où vous mènent ces émotions ?
Sont-elles cohérentes avec la réalité ?
Pourquoi ?
Sont-elles logiques ?
Pourquoi ?
En ayant conscience des aspects freinants, retenez et focalisez-vous sur tous les éléments que vous avez pu recenser de positif, d’atouts dans ce questionnaire.
Pour cela, pensez à ce qu’il vous est possible de mettre en place pour lutter contre votre « pire ennemi » : vous-même !
Trouvez ainsi vos « quelques trucs et astuces personnels » pour maîtriser au mieux vos émotions.
Se doter d’une trame mentale pour l’oral
Pour la constituer, à partir de tout ce travail de préparation, rédigez en quelques mots clefs ce que voulez-vous impérativement faire passer au jury lors de cet oral ?
Repérez quelques axes clefs et illustrez-les d’exemples.
Qu’avez-vous lu, vu, entendu récemment dans l’actualité qui pourrait ouvrir de nouvelles pistes, enrichir et compléter votre présentation ? Ce peut être par exemple : un projet, un article que vous avez lu, un film que vous avez vu, un roman que vous venez de lire …
Valoriser votre parcours : chacune de vos expériences est à mettre en avant, chacune vous a sans doute permis de mûrir votre projet de formation puis votre projet professionnel …
Il n’y a pas de « petite expérience » si vous savez en retirer de la substance et en parler en terme d’apports transférables : bénévolat, militantisme, engagements, sport, art, jobs d’été …
Vos centres d’intérêts sont donc à préparer aussi, en creusant les apports.
Par exemple, si vous annoncez : « j’aime le cinéma », (ou lire ou écouter de la musique …) :
OK, très bien mais … quel genre ?
Citez un film ou un livre que vous avez récemment vu, lu …
Qu’est ce que cela vous a apporté ?
Tirez sur le fil de la pelote …
Faut-il préparer des questions à poser ?
Oui, si vous en avez l’occasion, poser des questions, c'est montrer de l'intérêt pour la formation.
Un premier conseil ?
S'imprégner de la formation pour bien en comprendre les attendus et pouvoir argumenter avec des éléments qui plaident en votre faveur : ses enjeux, sa culture, ses valeurs, ses champs d'interventions.
Vous avez donc à vous renseigner sur le contenu des formations, son organisation, son rythme, ses exigences ...
Par ailleurs, connaissez-vous bien le projet de l’institut ?
Un autre conseil ? Se « balader » sur les sites de l’institut de formation visé : consulter les domaines de formation (préparer les questions que ceux-ci suscitent) ; voir et assister aux conférences qu’il organise, repérer les publications qu’il fait ou relaie.
Au mieux, si vous le pouvez, interviewer des professionnel.les du champ
Si il n’est pas trop tard, rendez-vous sur les journées portes ouvertes.
Potasser les fiches métiers.
Vos motivations sont à préparer sérieusement.
Comment vous projetez-vous dans la formation, dans la profession ?
Qu’est-ce qui vous attire dans cette formation puis dans cette profession ?
Comment les valeurs annoncées dans les formations et dans les professions entrent en résonnance avec vos propres valeurs ?
Quelles sont-elles ?
Comment vous décririez-vous en tant que personne ?
Qu’est-ce qui vous anime, vous mobilise ?
Quels sont vos centre d’intérêts ?
Comment les mettre au service de votre futur statut d’étudiant.e en travail social ?
A chaque question, venez étayer vos propos d’illustrations issues de votre parcours.
Il est fortement indiqué de venir à l’oral avec votre CV et lettre de motivation ou la trame des catégories que vous avez remplie sur Parcoursup.
Ne cherchez cependant pas à placer coûte que coûte, ce que vous avez préparé, laissez porter par les échanges
Enfin, derniers conseils pour les échanges avec le jury le jour J
Respirez calmement : calez votre respiration sur celle du ou d’un des membres du jury.
Spatialement
Le corps légèrement penché vers le jury, la tête inclinée dans le même sens que vos yeux sont des postures qui démontrent une attitude d’écoute attentive.
Évitez de mettre les yeux vers le bas ou de fuir du regard par la fenêtre… mais regardez alternativement chacun des membres du jury.
Évitez les mouvements sporadiques des mains et du corps.
Vous pouvez avoir un stylo en main sans le mordiller, le faire tourner ou jouer avec le bouchon.
Vous pouvez appuyer vos propos avec les mains mais pas dans l’excès.
Attitudes requises
Soyez souriant.es, mais attention si le sourire est important, il ne doit pas être omniprésent (risque de béatitude ou d’hébétude).
On recherche de futur.es étudiant.es motivé.es, curieu(ses), pétillant.es, souples, pouvant se projeter sur des temps de formation individuel et collectifs (travailler votre posture et place en groupe).
Soyez authentiques et transparent.es. Donnez à voir ce que vous êtes en préservant votre intimité.
Quelques techniques de l’entretien
Écoutez attentivement les questions et les remarques.
Ne répondez pas « du tac au tac ».
Si besoin, reformulez : « si j’ai bien compris vous voulez savoir si… » ou posez des questions « je n’ai pas bien compris votre question, pouvez-vous me la reposer ? ».
Pour répondre, regardez celui qui a posé la question puis chaque membre du jury.
À chaque question, prenez le temps de quelques secondes de réflexion.
Évitez le « oui, mais… » qui semble vouloir dire que vous voulez avoir le dernier mot. Ne campez pas sur des positions rigides mais acceptez de considérer la remarque de l’autre comme vous ouvrant de nouvelles possibilités « je n’avais pas pensé à cela mais effectivement sur ce thème, on peut… ».
Et parfois … Savoir rattraper le coup !
Si vous sentez que cette soutenance ne se déroule pas comme prévue et… « dérape » :
Décelez rapidement un membre du jury que vous sentez moins critique et avec qui vous pouvez faire « alliance » ;
Prenez-le à témoin (regard positif, voire interpellation directe…) ;
Vous pouvez expliquer au jury vos émotions si elles vous submergent.
L’important n’est pas d’avoir réponse à tout mais de se montrer capable d’être dans un échange avec le.s membre.s du jury.
Et comme le déclamait Nelson Mandela : « je ne perds jamais, soit j’apprends, soit je gagne ». BON COURAGE
Muriel Lebarbier Foisnet