Qu’est-ce qu’un urbanisme propice à l’activité sportive ?

À l’aube des Jeux Olympiques de 2024, le Conseil d’Etat et France Stratégie ont fait quelques propositions afin d’inviter les territoires à promouvoir un « urbanisme sportif » propice à l’activité sportive. Le Conseil d’État a formulé 21 propositions en vue d’élaborer une politique publique du sport plus volontaire misant sur trois leviers que sont le rassemblement des acteurs publics et associatifs, la démocratisation de l’accès au sport et la régulation de son économie. De son côté, France Stratégie a publié son rapport consacré à l’activité physique et sportive pour tous, afin d’inscrire le sport dans le quotidien du plus grand nombre. Ainsi, ces deux rapports invitent les territoires à promouvoir un « urbanisme sportif » propice à l’activité sportive… Mais au fond, qu’est-ce qu’un « urbanisme sportif » ?

L’Eurométropole de Strasbourg, une ville « active »

Comme le préconise le Conseil d’Etat, le développement de la pratique sportive pour le plus grand nombre, implique aussi un rôle actif des territoires dans la mise en place de projets sportifs territoriaux qui le permettent.

En ce sens, L’Eurométropole de Strasbourg a déjà mis le pied à l’étrier depuis 2015 avec son concept Vitaboucle et ses 4 circuits de 29 kilomètres de parcours balisés. Au total, le dispositif comprend presque 200 kilomètres de parcours en 25 Vitaboucle réparties sur 15 communes différentes : un parcours d’activités physiques urbaines qui offrent la possibilité aux habitants de profiter de la ville autrement et de circuler le long des zones vertes aménagées. Course à pied, marche rapide ou découverte, musculation et pratiques douces, tout est possible sur les itinéraires proposés qui peuvent être débutés à n’importe quel endroit en fonction du niveau ou du souhait d’intensité de chacun. Chaque parcours comprend également des aires d’agrès de fitness et de stretching qui viennent compléter cette offre sportive et permettant la pratique d’exercices d’étirement et de renforcement musculaire. Aménagées de cette façon, ces aires encouragent la pratique libre de sport !

Grenoble la ville cyclable

La Ville de Grenoble encourage quant à elle une pratique généralisée du cyclisme à travers son réseau de 320 km de pistes cyclables, 7 000 Métrovélos en location et 12 000 places de stationnements vélo… Un réseau qui sera amené à se développer grâce à ses 40 kilomètres de liaisons cyclables avec les communes voisines !

Et il y en a pour tous les goûts : vélo standard, tandem, vélo pliable, vélo pour enfant et même vélocargo sont au rendez-vous pour le plaisir du plus grand nombre et surtout, pour encourager une pratique sportive massive. De cette façon, Grenoble participe non seulement au développement de mobilités douces, qui devrait prendre de l’ampleur ces prochaines années, mais aussi à la lutte contre les risques cardio-vasculaires ce qui en fait par la même occasion, une initiative sport-santé.

Promouvoir un urbanisme favorable à l’activité physique et sportive

Pour un urbanisme qui prenne en compte l’essor de l’activité physique dans la ville, l’implication des territoires est essentielle. L’aménagement d’espaces sportifs en accès libre permet de créer des lieux où la pratique du sport s’exerce de façon ludique pour toute la population ; et cela ne peut qu’apporter un bénéfice à la ville et du bien-être aux citoyens. Pour que cette entreprise d’urbanisme sportif soit un succès, les collectivités doivent se rapprocher et travailler conjointement avec les acteurs du secteur afin d’aménager des lieux sportifs qui s’intègrent à la fois à l’environnement géographique mais qui correspondent également aux attentes des citoyens.

Eric Daligault